Une annonce qui intervient alors que GM vient d'annoncer un plan sévère de suppressions d'emplois. Rappelons tout de même qu'en août dernier, Mary Barra, patronne du constructeur avait justement averti Trump que les mesures tarifaires imposées par son administration pouvait à terme nuire à l'économie du secteur automobile US. Evoquant ainsi l'effet boomerang de telles mesures.
Les taxes pour sauver l'emploi US
S'exprimant comme à son habitude, dans le cadre d'un tweet, Donald Trump s'est ainsi tout d'abord félicité que le secteur des trucks américains aient été – financièrement - protégés depuis des années grâce à des taxes douanières de 25% imposées sur les importations de ce type de véhicules. Ajoutant que si les Etats-Unis avaient fait de même avec les voitures introduites dans le pays, bien plus de véhicules auraient été fabriquées sur le territoire américain ... et General Motors n'aurait pas été contraint cesser toutes activités dans ses usines dans l'Ohio, le Michigan et le Maryland. Affirmant une telle conclusion dans un deuxième tweet.
Fidèle à son habitude, Donald Trump a une nouvelle fois accusé les autres pays de "tirer profit" d'un accès privilégié au marché américain, et ce, "depuis des décennies". Un brin menaçant, il a tenu à souligner que le Président US disposait « d'un grand pouvoir sur cette problématique". Laissant ainsi sous-entendre à demi-mots qu'il pourrait prochainement imposer des taxes douanières sur les importations automobiles aux Etats-Unis.
Défendre le secteur automobile US : un enjeu de sécurité nationale ?
Pour rappel, fin mai, la Maison Blanche avait annoncé son intention d'imposer des tarifs douaniers en vue défendre le secteur automobile US. En vue d'argumenter sa démarche, il avait alors parallèlement chargé le département au Commerce de mener une enquête approfondie afin de déterminer le bien fondé de telles mesures. Malgré une farouche opposition à la mise en place de telles taxes, le secrétaire au Commerce Wilbur Ross avait tout de même déclaré qu'une telle fronde ne ferait pas dévier l'administration Trump de son cap si cette dernière aboutissait à la conclusion que de telles mesures étaient légitimes pour protéger la sécurité nationale.
Des nouvelles taxes annoncées la semaine prochaine ?
Un rapport non finalisé, contenant des recommandations sur le montant des taxes et les pays concernés, a été remis au locataire à Donald Trump qui doit rendre sa décision prochainement.
Selon la presse allemande, ces taxes pourraient être annoncées la semaine prochaine après le G20 qui se tiendra en Argentine. L'Union européenne serait particulièrement visée par ces taxes.
Le cas échéant, la décision viendrait sérieusement écorner la fragile trêve conclue entre Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker en juillet dernier.
Vers des mesures de représailles de l'UE ?
Mi-novembre, lors d'une visite à Washington, la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmströmn avait indiqué que l'Europe était prête à prendre des mesures de représailles si Donald Trump mettait à exécution ses menaces.
"L'Union européenne a une liste de taxes douanières prête si les Américains imposaient des taxes sur les voitures", a-t-elle déclaré. Rappelant parallèlement que selon les termes de l'accord conclu entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker, l'imposition de nouvelles taxes était suspendue tout le temps que duraient les négociations.
La Commissaire avait toutefois reconnu que l'Europe n'avait "reçu aucune assurance" qu'elle serait effectivement exemptée de nouvelles taxes.
Elisabeth Studer avec AFP