Après le grand prix du Brésil, l'action s'est poursuivie en dehors de la piste quand Max Verstappen est allé demandé des comptes à Esteban Ocon suite à leur accrochage en course. Alors qu'il était à un tour du leader, le pilote Racing Point Force India, équipé de pneus plus frais, a tenté de se dédoubler du néerlandais mais l'a percuté dans le S de Senna, ce qui a fait perdre à Verstappen la tête de la course et la victoire. Quand Verstappen a demandé des explications au Français au moment de la pesée, ce dernier a visiblement feint de ne pas comprendre et a énervé davantage Verstappen. Celui-ci a invectivé et poussé à plusieurs reprises assez fortement Ocon au niveau de la poitrine, obligeant des officiels à intervenir pour éviter que la situation ne dégénère.

Les deux pilotes ont été convoqués par la direction de course. Bien que les commissaires aient entendu et compris les arguments de Verstappen, très remonté d'avoir si bêtement perdu la course, ces derniers ont toutefois infligé au pilote Red Bull deux jours de travaux d'intérêt général, qui devront être exécutés dans les 6 mois. Ils se sont appuyés en effet sur un article du règlement sportif qui sanctionne tout comportement pouvant porter atteinte aux intérêts et à l'image du sport...

Quoi qu'il en soit, Ocon demeure le grand perdant de cette affaire. Même si, sur le principe, il n'est pas interdit à un pilote qui a tour de retard de dépasser le leader si son rythme est plus élevé, l'incident tombe extrêmement mal. Fragilisé sans doute par un avenir devenu très précaire, le Français a écorné sa réputation et subi depuis cet incident de nombreuses déclarations acides sur les réseaux sociaux. Red Bull y est allé de ses petites phrases acerbes - spécialité maison-  avec Helmut Marko, qui l'a qualifié de "pilote désespéré" , allant même jusqu'à insinuer que l'accrochage n'était pas innocent car il "cherche à tout prix à obtenir un volant chez Mercedes en 2020". En effet, le statut de pilote Mercedes d'Esteban Ocon et le bénéfice donné par l'accrochage à Hamilton ont immédiatement fait réagir les adeptes du complotisme. Christian Horner pour sa part a jugé que le Français doit s'estimer heureux que l'altercation ne soit pas allée plus loin. Verstappen en a remis une couche, disant d'Ocon qu'il a eu une réaction de "chochotte". Ocon rétorque être dans son bon droit et a dénoncé un "comportement de dingue". Seul Hamilton semble défendre Ocon, estimant que Verstappen n'a pas été assez prudent dans la manœuvre: « Tu avais plus à perdre que lui. Il n’avait rien à perdre » a-t-il dit à Verstappen juste après la course.

Bref, un petit incident qui pimente malgré tout une F1 que l'on dépeint depuis bien longtemps comme trop aseptisée et en manque de "personnalités fortes". Relativisons, nous sommes loin du coup de poing de Senna dans la figure d'Irvine à Suzuka (mais sans les caméras, ça change tout) ou de la séance de kickboxing gratuite offerte par Nelson Piquet à Eliseo Salazar à Hockenheim en 1982.

Nelson "Balboa" Piquet !