Les demandes de Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, en faveur d'une contribution des constructeurs pour financer la prime à la conversion s'avèrent un peu plus pressantes chaque jour.
S'exprimant dans le cadre d'un entretien accordé au quotidien Le Parisien-Aujourd'hui en France, le ministre a ainsi déclaré samedi qu'il allait demander lundi - conjointement avec le ministre de l'Ecologie, François de Rugy - aux groupes automobiles « de participer à la prime à la conversion".
Une mesure censée compenser la flambée du prix du carburant
Cette mesure est censée compenser la hausse des taxes imposées sur les carburants, et tout particulièrement le diesel. Encore faut-il pouvoir changer de véhicule, en éprouver le besoin ... et avoir les capacités financières pour le faire. Et au final mettre au rebut son vieux véhicule pour «l'échanger » contre une voiture plus propre.
Tentant de répondre à la grogne qui monte face à la flambée des prix à la pompe, Bruno Le Maire a une nouvelle fois estimé que l'augmentation des tarifs était « d'abord liée à la hausse des prix du pétrole". Selon lui, « sur les 20 centimes d'augmentation du litre d'essence depuis un an, plus de 16 centimes résultent de l'augmentation du prix du baril".
Le projet de création d'un chèque carburant rejeté
Le ministre a toutefois rejeté le projet évoqué par certains de création d'un chèque carburant. Certains députés de la majorité avaient plaidé en faveur d'une telle mesure. Objectif : aider les ménages des zones rurales et périurbaines, en cas de poursuite de la flambée des prix.
Mais pour Bruno Le Maire, il s'agit d'une « solution à court terme qui contribuerait au réchauffement climatique ».
Le Maire favorable à une hausse des primes incitatives
Mi-d'octobre, Bruno Le Maire s’était dit favorable à une hausse des primes incitatives. Excluant parallèlement de revenir sur la fiscalité des carburants. Le gouvernement avait déjà indiqué ne pas vouloir revoir sa copie face à la flambée des prix de l’essence et du diesel.
Surprime constructeur à la conversion ?
La semaine dernière, Les Echos laissait entendre que les groupes industriels français du secteur automobile menaient actuellement une discussion conjointe en vue de mettre en place une prime à la conversion des anciens véhicules. Selon le journal, cette dernière serait financée par leurs soins.
Le quotidien ajoutait alors que l’industrie automobile française pourrait ainsi proposer une sorte de surprime. Resteraient toutefois à déterminer les contours précis d’une telle mesure. Un sujet encore en discussion.
« Aucune décision n’est prise, mais nous sommes en train de définir entre nous les modalités du dispositif. L’idée, c’est d’accélérer le renouvellement du parc avec des offres de reprise ciblées. Ce serait une mesure efficace », avait expliqué un constructeur français aux Echos.
Net succès pour la prime à la conversion
Pour rappel, la prime à la conversion prévoit l’octroi de 1.000 euros (2.000 euros en cas de foyers non imposables) pour la mise au rebut des véhicules diesel antérieurs à 2001 (antérieurs à 2006 pour les foyers non imposables) et des véhicules essence antérieurs à 1997. La prime est portée à 2.500 euros pour l’achat d’un véhicule électrique neuf. Le véhicule mis au rebut doit être une voiture ou une camionnette, dont le poids total autorisé en charge n’excède pas 3,5 tonnes.
Mis en œuvre au premier janvier 2018, le mécanisme remporte un net succès. Plus de 170.000 dossiers avaient ainsi été déposés mi-septembre. Extrapolant les chiffres, les analystes tablent sur une prévision de 250.000 véhicules échangés d’ici fin 2018. Ce qui, le cas échéant correspondrait à la moitié de l’objectif sur 5 ans fixé par le gouvernement.
Sources : AFP, Radio Classique, Les Echos, Le Parisien-Aujourd'hui en France
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