Le Préfet du Haut-Rhin envisage un passage à 110 km/h de l’A35

Décidément, A35 et A36 font la une en ce moment. La semaine passée, 38 automobilistes voyeurs ont été verbalisés pour usage du téléphone au volant. Ils voulaient immortaliser un accident survenu sur les voies d’en face, sur l’autoroute. Depuis plusieurs semaines, les accidents et les bouchons de curiosités s’enchaînent.

Interrogé par France Bleu Alsace ce lundi matin, le Préfet concède que sur les 9 premiers mois de 2018, il y a moins d’accidents qu’en 2017. Toutefois, la série récente, et le fait que de plus en plus de poids-lourds sont impliqués (pas forcément responsables NDLA), pousse le Préfet à demander une étude de faisabilité de l’abaissement à 110 km/h de la limitation.

Cela peut paraître étrange de vouloir baisser la limite des voitures si ce sont les PL qui sont visés. En fait, en faisant cela, le Préfet espère limiter l’effet d’accordéon. En effet, un camion qui se met à dépasser peut provoquer un freinage des voitures arrivant 30 à 40 km/h plus vite et n’ayant pas anticipé suffisamment. Ce freinage peut alors entraîner un bouchon en accordéon, phénomène bien connu sur l’autoroute.

Homogénéiser le trafic

Déjà comme le rappelle le Préfet, les camions sont interdits de dépassement sur plusieurs kilomètres de tronçons pour éviter le phénomène. Les contours d’un tel abaissement ne sont pas encore définis. « Cela pourrait être sur toute la journée, en semaine. Il y a certainement différentes possibilités. (…) Cela a fait ses preuves. Pourquoi ? Parce que rouler à 110 au lieu de 130, cela rend la circulation plus régulière, plus fluide, moins dangereuse. Et surtout cela évite les coups d’accordéon, les ralentissements brutaux, qui sont les causes principales d’accident ».

« Je sais que cela ne fait pas plaisir, mais, est-ce que cela ne vaut pas la peine de mettre 3 minutes de plus pour aller de Colmar à Mulhouse, et de rouler d’avantage en sécurité ? » conclut le Préfet.

Ce ne serait pas la première portion d’autoroute en France à imposer une vitesse limite en fonction du trafic ou du moment de la journée. Reste à voir ce que donnera cette étude de faisabilité dans le Haut-Rhin.

Illustration : BlueBreezeWiki/Wikimedia CC BY-SA 3.0

(20 commentaires)

  1. Les arguments du préfets sont rationnels. Je lui en propose un autre: rendre les autoroutes gratuites, puisqu’elles sont plus sûres, autant ne pas dissuader les conducteurs de les utiliser.

    1. @Béret vert : cela tombe bien, l’A35 est non concédée et donc gratuite 🙂

      contrairement à l’A36 gérée par APRR (Autoroutes Paris-Rhin-Rhône alias Eiffage).

  2. Il convient de préciser qu’une portion de l’autoroute A36 est en travaux depuis des mois (passage de 2 à 3 voix) avec des passages sur la voie en face, vitesse limitée à 80km/h, radar automatique de chantier qui fait piler les usagers sur des voies extrêmement réduites, sans bande d’arrêt d’urgence. (2 femmes sont mortes cet été, écrasées entre 2 camions).
    A propos de camion, 90% sont en transit, 80% étrangers, parce que l’Allemagne avec son autoroute parallèle à la française fait payer des taxes aux PL,tandis qu’en Alsace pas de péages ni taxe… En semaine le flux de PL doit représenter près de 40% du trafic, qui usent bien plus les routes, engendrent des ralentissements lors de dépassements alors que déjà interdit.
    110km/h ne résoudront pas le problème des PL, mais de réduire tout de même le risque.
    PS: c’est quand même dingue, passer d’une autoroute 2×2 voies à 130km/h à une 2×3 voies à 110km/h…

    1. La France taxe les entreprises. Ces dernières s’échappent dès que possible afin de ne pas avoir à payer ces taxes

      L’Allemagne en fait de même….avec les camions sur ses routes. Et pour payer le moins possible de taxe, les camions « se délocalisent » lorsque c’est possible, comme en passant par la France depuis le nord de l’Alsace jusqu’à Mulhouse. (alors qu’avant, les camions empruntaient le côté allemand, plus rapide parce que ne traversant pas les villes)

      bref, on a tout faux…
      bref, open bar pour tout le monde: en France, on roule gratis au frais de la princesse (c’est à dire nous les imposables)

      1. et pour rappel grace aux bonnets rouges il n’y a pas de taxes sur les camions en France, et les routiers récupèrent une partie de la ticpe !

  3. Le Préfet fait le job. C’est aussi la route du Benelux. L’allure se régule automatiquement par les automobilistes dans ces contournements de grandes agglomérations aux moments de densité. ça se passe comme ça en Suisse proche. Le Préfet va réglementer , mais il n’ a pas la main sur les conducteurs très dangereux qui mettent en danger la sécurité des autres . Donc des accidents il y aura toujours même après le passage à 110. A Mulhouse, la police fait déjà un travail considérable. Faut pas oublier…

  4. « Déjà comme le rappelle le Préfet, les camions sont interdits de dépassement sur plusieurs kilomètres de tronçons pour éviter le phénomène.  »

    Alors pourquoi donc ne pas étendre ce principe plus largemment ???

    On nous prends tranquillement pour des cons ou bien ???

    1. Le préfet répond dans l’itv de France Bleu (en source et en lien 😉 ).
      On ne peut pas interdire sur plus de km sous peine d’avoir des « trains » de camions sur 15 km à la vitesse du plus lent.
      De plus, cette interdiction demande des contrôles (qu’il y a mais pas assez nombreux sans doute) car pas mal de routiers s’en fichent royalement et dépassent.

    2. oui, largement usité et cela contribue à faire passer du 130 à 75 km/h , ralentir tout le trafic parce que le débit n’est plus. ( le camion semi benne met 2 km pour dépasser l’autre « 1000 pattes » ) sur l’autoroute à 2 couloirs du même sens de circulation.

  5. il y a un système qui marche bien, du moins vers les grands villes allemandes, c’est le système de régulation électronique de la vitesse. Il faut évidemment mettre les moyens.

  6. Donc quand un camion double un autre camion , cela crée un bouchon, qui lui même un accident.

    Si c’est la cause de tous les mots : il faut donc interdire au poids lourd de dépasser.

    Le préfet rappel que la mesure ne fait perdre que trois minute sur un trajet Colmar-Mulhouse. Cela veut dire que la perte de temps n’est pas un problème.

    Si c’est pas un problème pour perdre 20km/h, cela ne doit pas être un problème pour ralentir un camion qui roule 5km/h plus vite que le précédent. ils sont limités à 90km/h.

    Ce n’est pas visé contre les routiers, je choisis le moindre des deux maux. A défaut d’avoir une politique d’aménagement du territoire.

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