L'ACEA (constructeurs automobiles européens) alarme d'un hard Brexit
Les constructeurs européens sont de plus en plus inquiets face à l'éventualité d'un hard Brexit.
Les constructeurs européens sont de plus en plus inquiets face à l'éventualité d'un hard Brexit.
L'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) s'est ainsi alarmé mercredi sur les risques engendrés par une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord. Selon eux, une telle éventualité "menacerait leur modèle économique".
S'exprimant dans un communiqué, l'ACEA rappelle que chaque jour, « 1.100 camions de l'UE traversent la Manche pour livrer » notamment des voitures et des moteurs « rien qu'au Royaume-Uni".
Ils estiment qu'après le Brexit, « même de courts délais à la douane entraîneront d'énormes problèmes logistiques, perturbant le processus de production et générant des coûts importants". Précisons que l'ACEA représente les 15 principaux constructeurs européens de voitures, fourgonnettes, camions et bus.
Autre problème de taille : en l'absence d'accord entre l'UE et le Royaume-Uni dans le secteur automobile, des droits de douane de 10 % devront s'appliquer sur toutes les transactions commerciales entre les deux marchés concernant des véhicules.
Or, selon Erik Jonnaert, le secrétaire général de l'ACEA, au final, « ces coûts supplémentaires seront soit répercutés sur le consommateur, soit absorbés par les constructeurs".
Erik Jonnaert a par ailleurs indiqué que les membres de l'ACEA réfléchissaient à des plans de secours en cas de "no deal". A cette fin, ils sont notamment à la recherche d'espaces pour stocker leurs pièces détachées. Néanmoins, prévient-il, la surface nécessaire pour stocker « pendant plus qu'une courte période » serait « absolument énorme et coûteux".
Autres solutions envisagées par des constructeurs que nous avons évoquées sur leblogauto : un arrêt temporaire de la production post-Brexit.
Mais, plus grave encore, selon le secrétaire général de l'ACEA, « la dure réalité est qu'aucun plan d'urgence ne peut couvrir de manière réaliste toutes les lacunes laissées par le retrait du Royaume-Uni de l'UE". Car, comme le rappelle Aston Martin, le dossier épineux des certifications automobiles pourrait s'avérer extrêmement préoccupant en cas de hard Brexit.
Le PDG de Ford Europe vient quant à lui de déclarer dans un entretien à la BBC qu’un Brexit sans accord « serait assez désastreux » pour l’industrie britannique et obligerait Ford à réfléchir à sa future stratégie d’investissement au Royaume-Uni.
Un hard Brexit entraînerait des coûts importants pour le constructeur, rendant selon lui le Royaume-Uni moins compétitif et pourrait menacer l’usine Ford de Bridgend.
En marge du Mondial Paris Auto Show, le PDG du groupe BMW, Harald Krüger, a déclaré quant à lui qu’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne sans accord obligerait le groupe allemand à accroître la production de son usine néerlandaise de VDL Nedcar.
Rappelons à titre d'exemple, qu'en septembre dernier, le patron de JLR a averti le Premier ministre britannique, Theresa May, qu’un mauvais accord sur le Brexit pourrait mettre des dizaines de milliers d’emplois en danger et coûter à la société plus de 1,2 milliard de livres (1,6 milliard de dollars) par an.
Les constructeurs européens ont en effet de quoi s'inquiéter. Alors que la sortie du Royaume-Uni de l'UE est prévue le 29 mars 2019 – dans quelques mois à peine - les discussions sont toujours dans l'impasse.
Lundi dernier, s'exprimant avant avant un sommet européen à Bruxelles, le président du Conseil européen Donald Tusk a estimé que le scénario d'un Hard Brexit était "plus probable que jamais".
Sources : AFP, ACEA
Les constructeurs européens sont de plus en plus inquiets face à l'éventualité d'un hard Brexit.
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