JLR va fermer son usine britannique de Solihull pendant deux semaines alors que ses ventes diminuent. Les tensions commerciales entre Etats-Unis et Chine et notamment les modifications des taxes d'importation chinoises ont entraîné en effet une baisse significative de ses ventes mondiales en septembre.
Ajustements de production
Le constructeur avait déjà commencé à ajuster la production de ses usines pour s'adapter à la demande du marché. Deux mille employés de l’usine de Castle Bromwich, produisant des berlines Jaguar XE, XF et XJ, ont d'ores et déjà été informés qu'ils passeraient désormais à une semaine de travail de trois jours après la période de Noël.
L’usine de Solihull fermera quant à elle ses portes le 22 octobre pour deux semaines. Aucun emploi ne sera affecté par la fermeture. Les commandes clients enregistrées dans le système ne seront pas impactées et les employés concernés seront rémunérés durant la durée de l'arrêt, précise par ailleurs le constructeur.
"Dans le cadre de la stratégie continue de croissance rentable de la société, Jaguar Land Rover se concentre sur l'efficacité opérationnelle et harmonisera l'offre en fonction de la demande fluctuante au niveau mondial", a déclaré un porte-parole de JLR. Ajoutant que la décision d'introduire une période d'arrêt de deux semaines fin octobre à Solihull était un exemple des mesures prises pour y parvenir.
Baisse des ventes de JLR au niveau mondial
Les ventes mondiales de JLR se sont élevées à 57 114 unités en septembre, enregistrant une baisse de 12,3% par rapport au même mois de l'année dernière. Et ce, malgré ce que JLR appelle une «forte» demande de nouveaux modèles de luxe tels que le Range Rover Velar et la Jaguar I-Pace électrique.
Le marché chinois a enregistré la plus forte baisse, soit 46,2%, un glissement que la société impute aux modifications des droits d'importation et aux tensions commerciales persistantes qui freinent la demande des consommateurs. Les chiffres concernant l'Europe ont également diminué de 4,7%.
Les ventes de JLR au Royaume-Uni n’ont toutefois diminué « que » de 0,8% en septembre, une baisse de 20,5% étant observée sur l’ensemble du secteur. Plusieurs facteurs peuvent expliquer le phénomène, notamment la chute de la demande de diesel, la baisse de l’intérêt pour les berlines et l’incertitude persistante au sujet du Brexit.
Un triple coup dur selon les syndicats
Unite, le plus grand syndicat britannique de salariés de l’automobile, a déclaré que le secteur était confronté à un «triple coup dur», lié à l’incertitude liée au Brexit, à la confusion du gouvernement concernant le diesel et au soutien peu enthousiaste des ministres pour les véhicules électriques. Le tout menaçant selon lui l’avenir de l’industrie automobile britannique.
Le PDG de Jaguar Land Rover, Ralf Speth, a déjà condamné l'incertitude du marché, affirmant que si un bon accord sur le Brexit n'était pas assuré, "des dizaines de milliers" d'emplois pourraient être supprimés dans l'entreprise. La société emploie actuellement 40 000 personnes au Royaume-Uni, fournissant parallèlement de l'activité à son réseau de fournisseurs.
La société a refusé d'exclure des changements plus permanents, affirmant qu'elle continuait d'investir « de manière exagérée » dans de nouveaux produits et technologies et s'était engagée dans ses usines britanniques, dans lesquelles plus de 4 milliards de livres avaient été investis depuis 2010 pour l'avenir".
Sources : Autocar
Crédit Illustration : JLR