Toyota a annoncé jeudi vouloir créer une co-entreprise avec son compatriote SoftBank Group. Objectif affiché : accélérer le développement de nouveaux services de mobilité, la voiture autonome constituant la cible finale.
Le projet est d'ores et déjà bien avancé. La nouvelle structure ainsi créée sera dénommée MONET (pour "mobility network"). Elle devrait voir le jour d'ici avril 2019, cette date correspondant à la fin de l'année comptable de Toyota.
La co-entreprise sera détenue à 50,25 % par SoftBank et à 49,75 % par Toyota. Précisions apportées lors d'une conférence de presse par Junichi Miyakawa, le CTO (Directeur Technique) de SoftBank qui devrait en prendre la direction.
Rattraper le retard
Alors que les deux géants japonais ont d'ores et déjà pris du retard dans le domaine par rapport à leurs concurrents chinois et américains, le futur dirigeant a tenu à rappeler à cette occasion qu'il n'était pas chose aisée au Japon de tester des voitures autonomes sur les routes publiques, évoquant les nombreuses contraintes réglementaires.
"Dans le domaine de la conduite autonome, le Japon semble dépassé si on regarde les Etats-Unis, l'Europe ou la Chine", a lui-même regretté Junichi Miyakawa.
« Nous pouvons les rattraper », a-t-il toutefois lancé. Concédant que cette collaboration pouvait apparaître comme un rapprochement un peu inhabituel, il a toutefois insisté sur le fait que le Japon devait "être en compétition avec le reste du monde. »
Selon lui, la collaboration de SoftBank avec Toyota devrait permettre au Japon de rattraper son retard. Il estime en effet que la solution passe par un travail en commun avec les constructeurs, ces derniers ne pouvant répondre à toutes les exigences inhérentes au domaine de la voiture autonome.
Services de mobilité à la demande
Les deux partenaires souhaitent via leur co-entreprise « contribuer à créer les conditions pour que les véhicules autonomes deviennent réalité en introduisant des services de mobilité à la demande.
Dans le cadre d'une première étape, MONET devrait permettre à des agences publiques et à des compagnies privées de commander des véhicules via une application mobile.
Dans un deuxième temps, ce type de services pourra être mis à disposition des personnes âgées résidant dans des zones reculées, sans accès aux transports publics. Au total, une centaine de villages devraient être sélectionnés pour ces expériences.
Seront mis en œuvre au sein de cette collaboration, la navette autonome et électrique « e-Palette », dévoilée début 2018 par Toyota ainsi que les services d'intelligence artificielle déployés par le groupe de télécoms.
Dans certaines zones, des « e-palettes » seront aménagées en petits magasins mobiles. Lesquels pourront être sollicités à distance par des personnes dans l'impossibilité de se déplacer.
Les véhicules autonomes, qui seront déclinés en trois longueurs, avec un intérieur modulable, pourront également venir chercher des personnes non mobiles ayant besoin de se rendre à l'hôpital.
Les premiers contrôles de santé seront effectués directement dans le véhicule, équipé de capteurs dédiés permettant de répondre au besoin.
En dehors de ces zones reculées, les « e-Palettes » pourront assurer la fonction de véhicules de livraisons autonomes.
Sources : AFP, SoftBank, Toyota, Automotive News , Les Echos
Crédit Illustration : Toyota