Sécurité Routière : 420 milliards d'euros économisés depuis 2002 ?
Cela pourrait ressembler à de la provocation de la part du Parisien de sortir un tel chiffre pile le jour où l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires entre en vigueur.
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420 milliards d'euros gagnés depuis la mise en place des radars
Le journal a demandé à l'Observatoire Interministériel à la Sécurité Routière (ONISR) de calculer combien la société française a économisé d'argent avec la baisse des accidents (morts, blessés, hospitalisés, accidents matériels).
Déjà pourquoi 2002 ? Car c'est l'année où les radars automatiques ont été lancés en France. Le Parisien avance le chiffre de 420 milliards d'euros ainsi "gagnés" sur 15 ans (28 milliards d'euros par an).
Comment arrive-t-on à ce chiffre ? "Simple". Une vie en France cela se chiffre (si si). Le Commissariat général à la stratégie et à la prospective la chiffre à 3,4 millions d'euros en coût moyen. En partant du chiffre du nombre de morts sur la route en 2012, on arrive à 53 142 vies "économisées".
On y rajoute les hospitalisations qui coûtent en moyenne 420 000 euros en moyenne (hôpital + assurances + pertes des entreprises), ainsi que les dégâts matériels quand le corporel n'entre heureusement pas en ligne de compte et on arrive aux 420 milliards d'euros.
Est-ce que cela va changer quelque chose à la grogne des automobilistes suite au passage à 80 km/h ? Certes non. Quand la ceinture est devenue obligatoire à l'avant, beaucoup ont râlé et trouvé cela liberticide. D'ailleurs ils sont toujours très nombreux les automobilistes sans ceinture. 21% des occupants d'automobile tués dans un accident ne portaient pas leur ceinture en 2017 !
Voitures plus sûres vs. répression routière
Est-ce que seules les actions de la sécurité routière ont contribué à ce chiffre de 420 milliards d'euros ? Certes non. En effet, depuis 2002, on a eu grosso-modo trois générations d'automobiles. Cela implique toutes les nouveautés sur la sécurité passive mais aussi active qu'elles comportent. ESP généralisé, airbags dans tous les sens dès l'entrée de gamme, maîtrise des aciers plus fine, freinages automatiques d'urgence, alertes diverses, etc. Même s'il faut du temps pour que cela pénètre réellement le parc automobile (plus de 8 ans d'âge moyen on le rappelle), cela joue à plein son rôle.
Ceci combiné à une baisse de la vitesse moyenne entre 2002 et 2017, mais surtout à la baisse drastique des dépassements de vitesse de plus de 10 km/h, et voilà tous les facteurs pour continuer la baisse de la mortalité routière. En 2002, la vitesse moyenne des véhicules particuliers sur route à 90 km/h était de plus de 83 km/h. En 2017 elle est de 82 km/h après un plus bas à 80 km/h en 2013, l'année du plus bas historique du nombre de morts sur la route.
Mais, surtout, en 2002, 30% des véhicules particuliers dépassaient d'au moins 10 km/h la limite de vitesse. En 2017, ils ne sont plus que 5% ! Une distribution recentrée sur la vitesse moyenne qui joue son rôle évidemment.
Evidemment, ce chiffre de 420 milliards d'euros est là pour frapper les esprits. Et aussi pour convaincre (?) les conducteurs que la baisse de la limite à 80 km/h sur le réseau secondaire est bénéfique pour le pays. Mais pour être totalement complet, il faudrait aussi prendre en compte les pertes de productivité induites par le temps perdu en roulant à 80 au lieu de 90. Calcul au moins aussi hasardeux que celui proposé par Le Parisien.
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Cela pourrait ressembler à de la provocation de la part du Parisien de sortir un tel chiffre pile le jour où l'abaissement de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires entre en vigueur.