GM directement menacé ?
Marry Barra estime que la hausse des tarifs douaniers prônés par Donald Trump menace directement GM. Elle redoute même que ces mesures entraînent au final une récession générale, assortie d'une réduction de taille de l'entreprise et de pertes d'emplois.
« Augmenter les tarifs douaniers pourrait réduire la taille de GM, réduire la présence sur le plan national et à l'étranger de cette entreprise américaine emblématique et risque de réduire les emplois plutôt que de les augmenter », affirme ainsi tout net GM dans des commentaires transmis au département du Commerce dans le cadre d'une période de consultations. Le constructeur prévient d'ores et déjà que la hausse des taxes douanières envisagées sur le secteur automobile pourraient conduire General Motors à supprimer des emplois et à augmenter les prix de ses véhicules.
Des mesures nuisibles à l'industrie US ?
Pour rappel, le 23 mai dernier, la Maison-Blanche avait annoncé que Donald Trump envisageait d'imposer davantage les importations de véhicules aux États-Unis. Arguments invoqués par le Président américain : réhabiliter la production automobile locale. Il n'en demeure pas moins que ces mesures quelques peu brutales pourraient avoir l'effet inverse que celui escompté. D'autant plus que les constructeurs de l'UE comptent bien ne pas se laisser faire. Au sein même des Etats-Unis, des voix se lèvent, pointant du doigt le potentiel effet négatif de telles mesures. Les présidents de GM, Ford et FCA Chrysler ont ainsi pu directement s'entretenir sur le sujet avec Donald Trump.
La nouvelle proposition tarifaire de Donald Trump a également été vivement condamnée par les législateurs républicains et les groupes automobiles. La Chambre de commerce des États-Unis note pour sa part que la production automobile américaine a doublé au cours de la dernière décennie et que les droits de douane "porteraient un coup terrible à l’industrie qu’elle prétend protéger et menacerait de déclencher une guerre commerciale mondiale". Si ce n'est déjà fait ....
Des barrières commerciales néfastes pour la compétitivité et à l'emploi
En vue d'argumenter ses propos, GM tient à rappeler qu'il emploie environ 110 000 personnes, et autant d'électeurs...
Or, selon le constructeur, la mise en place de barrières commerciales pourrait augmenter les charges de l'entreprise. Une situation qui, à terme, pourrait la rendre moins compétitive. De plus, affirme clairement GM, la politique menée par Donald Trump est fortement susceptible d'engendrer des « représailles » de ses « partenaires ». Conduisant à des réactions en chaîne et à l'émergence d'un environnement commercial extrêmement tendu. Où au final tout le monde pourrait se retrouver perdant ...
Menaces de taxes de 20 % sur l’automobile européenne
Rappelons, que le Président américain a récemment menacé d’imposer un droit de douane de 20% sur toutes les voitures assemblées par l’Union européenne arrivant aux États-Unis.
« Si ces tarifs et barrières ne sont pas cassés et déplacés bientôt , nous allons mettre en œuvre un tarif de 20% sur toutes leurs voitures entrant aux États-Unis. Construisez-les ici! » s’était alors exclamé Trump.
Un enjeu de sécurité nationale ?
Cette déclaration sur Twitter intervenant un mois après l'ouverture par l’administration US d'une enquête menée en vue de déterminer si les importations automobiles représentaient une menace pour la sécurité nationale. Et, le cas échéant, d’imposer une somme tarifaire globale de 25 % sur toutes les importations de voitures et pièces automobiles.
Le secrétaire au Commerce Wilbur Ross, a récemment indiqué que le Département américain du Commerce entendait conclure son enquête à la fin du mois de juillet ou au mois d’août prochain. La période de commentaires pour les entreprises doit s'achever le 6 juillet avant une période d'auditions. Le département du Commerce devra ensuite rédiger son rapport, lequel intégrera des recommandations destinées à la Maison-Blanche.
Trump en guerre contre les importations automobiles allemandes
Trump a souvent critiqué les importations de véhicules allemands aux États-Unis. Le 11 mai dernier, lors d’une réunion avec les constructeurs à la Maison Blanche, le Président américain avait déclaré qu’il prévoyait d’imposer des tarifs de 20 ou 25% sur certains véhicules importés, émettant de vives critiques contre l’excédent commercial du secteur automobile entre Allemagne et Etats-Unis.
Volkswagen, Daimler et BMW assemblent des véhicules dans plusieurs usines aux États-Unis. BMW est ainsi l’un des plus grands employeurs de la Caroline du Sud, avec plus de 9 000 employés dans l’État.
En 2017, les États-Unis en 2017 représentaient environ 15% des ventes mondiales de la marque Mercedes et de BMW. Le pays représente 5% des ventes de la marque VW et 12% des ventes d’Audi.
Guerre des taxes
Pour rappel, à l’heure actuelle, les États-Unis imposent un droit de douane de 2,5% sur les voitures particulières importées de l’Union européenne et un droit de 25% sur les trucks et picks-up importés. L’UE impose quant à elle un droit de douane de 10% sur les voitures américaines importées.
Le tweet de Donald Trump faisait suite quant à lui à l’entrée en vigueur de droits de douane additionnels en Europe sur des dizaines de produits américains, comme jeans, bourbon ou motos. Le tout représentant 2,8 milliards d’euros.
Ces nouvelles taxes constituent la réponse de l’UE aux taxes de 25% sur l’acier et de 10% sur l’aluminium imposées par les Etats-Unis à la plupart des pays du monde, et même à certains de ses alliés.
Sources : AFP, Bloomberg, Reuters, Automotive News