Avec le F-Pace apparu en 2015, les équipes design de Jaguar avaient déjà signé un très beau SUV, parvenant à rendre un véhicule de cette catégorie directement reconnaissable en tant que Jaguar. Un travail consacré par le titre de plus belle voiture du monde en 2017 mais aussi par de belles ventes au sein de la gamme. Deux ans plus tard, Jaguar se relance dans la catégorie des SUV avec un modèle plus compact. Le Jaguar E-Pace présente un style plus musclé avec des hanches puissantes et des roues repoussées aux quatre coins. Bien que les catégories soient très différentes, l'inspiration du coupé F-Type est bien sensible, notamment avec les optiques arrière mais aussi avant. Et pour plus de dynamisme encore, l'E-Pace peut être chaussé de jantes de 21 pouces. Tous les goûts sont dans la nature mais en toute… subjectivité, il s'agit d'une belle réussite sur le plan stylistique et sans doute l'un des plus beaux SUV existants.
Derrière ces attributs extérieurs et malgré une longueur limitée à 4,39 mètres, le Jaguar E-Pace parvient à ménager un bel espace pour ses occupants. Le coffre offre un généreux volume de 577 litres grâce à la compacité de la suspension arrière. Un volume facilement exploitable qui peut passer à 1.234 litres si l'on rabat la banquette 60/40. À l'arrière, l'espace aux jambes atteint 892 mm et deux voire trois passagers peuvent être accueillis confortablement. Ils profiteront d'une prise 12 volts ou, en option, de trois ports USB de 5V. Les connexions se montrent d'ailleurs généreuses avec au total cinq ports USB, quatre prises 12 volts et une borne wifi 4G permettant de connecter huit appareils. Une possibilité dont l'intérêt nous paraît limité, chacun ou presque disposant désormais d'un smartphone connecté.
À l'avant, le Jaguar E-Pace offre deux sièges plutôt confortables même si on peut leur reprocher un soutien parfois gênant pour le haut du dos. Chauffants, ventilés et électriques sur notre modèle d'essai, ces sièges sont séparés par une console centrale pouvant accueillir quatre grandes bouteilles d'eau. De manière générale, les finitions sont soignées même si on déplore l'aspect visuel des plastiques entourant les boutons de la climatisation et l'écran du système d'info-divertissement. Appelé Touch Pro, ce système a recours à un écran de 10 pouces en série et affiche une interface déjà vue dans d'autres modèles des marques Jaguar Land Rover. Si elle se montre plutôt esthétique, on pestera en revanche contre quelques détails ergonomiques et certains ralentissements. Derrière le volant, on retrouve un deuxième écran de 12,3 pouces qui remplace les compteurs et permet d'afficher la carte en plein écran.
En matière de sécurité, le Jaguar E-Pace fait le plein d'aides à la conduite. Une caméra stéréo est utilisée pour le freinage d’urgence avec détection des piétons ainsi que l’assistance au maintien de trajectoire, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le limiteur de vitesse adaptatif et le détecteur de fatigue du conducteur. On peut aussi citer la présence d'un airbag pour les piétons, d'un système de surveillance des angles morts ou d'un très pratique système d'affichage tête haute. Tout n'est toutefois pas parfait comme nous l'expliquons dans la section Bien vu/Mal vu. Cela n'a toutefois pas empêché le Jaguar E-Pace de récolter les 5 étoiles lors de la séance de crashs-tests de l'Euro NCAP fin 2017.
Bien Vu- Les commandes de la climatisation sont parfaites. Non seulement, elles ne cèdent pas à la tendance du tactile mais en plus, les gros boutons peuvent être pressés facilement sans détourner le regard afin de couper la ventilation ou activer les sièges chauffants et ventilés.
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Mal vu- La caméra de détection de véhicule à l'avant est affligée d'un réglage beaucoup trop sensible, ce qui conduit régulièrement à des alertes inutiles quand on s'approche d'un véhicule, même à distance.
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Le détail qui tue- Le profil d'un jaguar avec son petit se retrouve dans l'éclairage projeté devant les portes avant mais aussi, plus discrètement, à la base du pare-brise.
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Un peu lourd le petit Jaguar
Contrairement à son grand frère, le Jaguar E-Pace ne repose pas sur une structure en aluminium (à 80%). Il emprunte la base technique du Range Rover Evoque et repose sur un châssis inédit qui s'appuie sur le concept de suspension arrière Integral Link compacte qui offre un débattement généreux. Utile pour les rares clients qui emmèneront le Jaguar E-Pace hors des sentiers battus. Mais ce qui concernera plus largement les utilisateurs, c'est le surpoids du Jaguar E-Pace qui se montre plus lourd que nombre de ses concurrents et même que son grand-frère ! Ainsi, quand le F-Pace au 2,0l essence affiche 1.770 kg sur la balance, le petit E-Pace fait grimper l'aiguille jusque 1.894 kg ! Une valeur qui concerne la version essayée équipée du 2,0l Ingenium essence de 300 chevaux associée à une transmission intégrale et à une boite automatique à neuf rapports mais comptez encore 120 kg de surpoids pour le diesel de 150 chevaux traction à boite manuelle.
Dans le cas de notre modèle, ce poids élevé ne s'est pas traduit par un quelconque manque de performances. Bien aidé par son bloc de 300 chevaux et 400 Nm ainsi que par sa transmission à quatre roues motrices et sa boite rapide, le Jaguar E-Pace P300 peut abattre le 0 à 100 km/h en 6,4 secondes. Les reprises se montrent tout aussi promptes et permettent au SUV compact de se montrer plutôt dynamique. Il se veut agile grâce à son empattement assez court mais ne peut toutefois masquer son embonpoint en courbe. On apprécie la direction plutôt précise tandis que la suspension offre aussi un bon mix entre dynamisme et confort. Malgré ses bonnes dispositions, on reprochera au Jaguar E-Pace P300 la sonorité de son quatre-cylindres 2,0l qui manque clairement de raffinement.
Budget
Au moment d'aborder le chapitre budgétaire, l'embonpoint de l'E-Pace révèle toute son importance. Dans cette version P300, la consommation mix officielle est donnée pour 8,0l/100 km. Lors de notre essai, nous avons noté une consommation réelle proche des 11l sur parcours mix et de 7,5l aux vitesses légales sur autoroute. Attaquer pendant quelques kilomètres aura fait monter l'indicateur de l'ordinateur de bord jusqu'à 24l/100km La consommation officielle élevée expliquée par la puissance, le poids et la transmission intégrale se paye cash au moment de calculer le malus. Avec des émissions de CO2 de 181 g/km en cycle combiné, le malus grimpe ainsi à 9.353€ qui s'ajoute au montant de 53.750€, prix de la version d'accès de la P300. Un malus qui paraitra malheureusement rédhibitoire à certains clients potentiels. Heureusement, l'E-Pace diesel de 150 chevaux ne souffre d'un malus que de 90€ avec ses émissions de CO2 fixées à 124g/km Quant au tarif de notre version d'essai richement équipée, il atteint 76.911 €.
+ | ON AIME |
- Lignes réussies
- Rapport compacité/habitabilité
- Volume de coffre
- Performances suffisantes
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- | ON AIME MOINS |
- Poids trop élevé
- Consommation
- Malus décourageant
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JAGUAR E-PACE P300 AWD |
Prix (à partir de) | 53 750 € |
Prix du modèle essayé | 76 911 € |
Bonus / Malus | 9 353 € |
Moteur |
Type et implantation | 4 cylindres en ligne Turbo essence – Transversal avant |
Cylindrée (cm3) | 1998 |
Puissance (kW/ch) | 221 / 300 |
Couple (Nm) | 400 |
Transmission |
Roues motrices | Intégrale |
Boîte de vitesses | Automatique à 9 rapports |
Châssis |
Suspension avant | McPherson |
Suspension arrière | Multibras |
Freins | 349 mm ventilés à l'avant / 300 mm à l'arrière |
Jantes et pneus | 245/45 R20 |
Performances |
Vitesse maximale (km/h) | 243 |
0 à 100 km/h (s) | 6,4 |
Consommation |
Cycle urbain (l/100 km) | 9,7 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 7,0 |
Cycle mixte (l/100 km) | 8,0 |
CO2 (g/km) | 181 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 4395 |
Largeur (mm) | 1984 |
Hauteur (mm) | 1649 |
Empattement (mm) | 2681 |
Volume de coffre (l) | 577 |
Réservoir (l) | 68,5 |
Masse à vide (kg) | 1894 |