Ford Blanquefort : plan social très controversé
par Elisabeth Studer

Ford Blanquefort : plan social très controversé

C'est fait  …. décision redoutée tant par les salariés que par les politiques : Ford a annoncé jeudi souhaiter mettre en œuvre un plan social à Blanquefort (Gironde). Une annonce qui intervient alors que le constructeur a récemment déclaré ne plus souhaiter investir sur le site. Douchant parallèlement les espoirs d’un nouveau débouché qu’aurait été la fabrication d’une nouvelle boîte de vitesses.

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Plan de sauvegarde de l'emploi

"Ford Aquitaine Industries a présenté un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) complet qui inclut des programmes de redéploiement et de pré-retraite, ainsi que des mesures pour aider les salariés à rejoindre de nouveaux employeurs dans l'hypothèse où aucun repreneur ne serait trouvé et où le site devrait fermer", a ainsi déclaré le constructeur dans un communiqué.

Recherche d'un repreneur

Le groupe automobile américain a néanmoins précisé que la priorité demeurait la recherche d'un repreneur "présentant un plan de reprise viable". Estimant par ailleurs que de "bons progrès" avaient d'ores et déjà été réalisés.

En mars dernier, un article du journal Sud Ouest indiquait que Patrick Seguin, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux Gironde (CCIBG), affirmait avoir des contacts avec un candidat potentiel à la reprise du site du constructeur. Patrick Seguin avait fait savoir par la suite qu’il entendait bien être associé au dossier. Joint par le journal Sud Ouest, le Président de la CCIBG avait déclaré "qu’un groupe industriel européen était intéressé par une éventuelle reprise du site Ford de Blanquefort".

Parallèlement, Ford annonçait dans une note interne, adressée au personnel du site, qu’un processus visant à rechercher « des tiers intéressés par le site » allait être lancé prochainement.

A l'heure actuelle, des discussions sont engagées avec le fabricant strasbourgeois de boîtes de vitesses Punch Powerglide en vue d'une reprise du site. Néanmoins, de source syndicale, la direction de Ford estime que la route menant à la conclusion d'un accord est bien longue.

Procédure non justifiée selon Bruno Le  Maire

La décision a été "vivement" regrettée par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. Confirmant que des discussions étaient en cours en vue de céder le site à un industriel, le ministre a tenu à préciser qu'à "ce stade, une reprise de la totalité des salariés apparaît possible". De ce fait, selon lui, l'ouverture d'un plan de sauvegarde de l'emploi ne semble pas justifiée.

La CGT s'insurge

La CGT a quant à elle employé des propos véhéments pour fustiger tant le constructeur que le gouvernement.

"Le départ de Ford est injustifiable et inacceptable. Nous exigeons toujours le maintien de l'activité et des emplois par Ford qui a reçu des aides publiques pendant des années. Nous exigeons que l'État et les pouvoirs publics arrêtent leur hypocrite impuissance, qu'ils imposent enfin à Ford de respecter ses engagements et ses obligations à l'égard des salariés", s'est indigné Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine.

L'ancien candidat du NPA à la présidentielle a par ailleurs déclaré que le syndicat emploiera tous ses efforts "pour renverser le cours des choses", ne souhaitant en aucun cas se résigner. Même s'il le concède, la situation est "quasi désespérée".

Les politiques s'en mêlent

Les patrons de collectivités et les élus de la région, très impliqués depuis le début dans le dossier, ont apporté leur soutien aux salariés, dénonçant une "décision incompréhensible". Fait notable : le communiqué a été notamment signé par Alain Rousset - socialiste - représentant la Région et Alain Juppé, le président - de droite - de Bordeaux-Métropole.

Selon eux, c'est grâce à l'argent des collectivités que l'usine de Blanquefort "dispose d'un outil de production et de compétences répondant aux dernières exigences de l'industrie automobile".

Pour rappel, Ford est implanté à Blanquefort depuis 1972. Jusqu’à 4.000 personnes ont été employées sur le site. Reste que les volumes de production n’ont cessé d’y régresser ces dernières années. Après cession et reprise du site, l’accord-cadre de 2013 aura permis d’obtenir un engagement de Ford à maintenir 1.000 emplois, en échange d’aides (collectivités locales, Etat, formation), pour un total d’environ 27 millions d’euros. Mais, toute bonne chose a une fin : cet accord a pris fin en mai 2018.

En mars dernier,  Alain Juppé avait déclaré que pour lui, le désengagement de Ford  à Blanquefort était  « une coïncidence facile à comprendre ». Rappelant que Ford avait signé une convention en échange d’aides publiques, et ajoutant que cette convention arrivait très prochainement à échéance. 

Selon les syndicats, Ford a reçu au total, depuis 2013, 50 millions d'euros de financements publics en échange de la garantie de maintenir un millier d'emplois sur le site pendant cinq ans.

La métropole de Bordeaux a récemment annoncé qu'en raison de l'arrêt prévu de la production, elle ne verserait pas à Ford le dernier tiers de ses aides publiques prévues.

Désormais les politiques demandent à l'État de "peser de tout son poids" dans la négociation avec le constructeur. Selon eux, la décision de Ford n'est "motivée que par des arguments purement financiers". Ils estiment également qu'aucune garantie sur la reprise future de Ford Aquitaine Industries n'est offerte.

Pas de licenciement avant septembre 2019

Bonne ou mauvaise nouvelle ? Ford a annoncé jeudi avoir pris l'engagement de ne pas licencier avant septembre 2019. Ce qui signifie tout de même que des suppressions auront lieu par la suite …

Le groupe indique dans un communiqué qu'un tel délai donne le temps aux salariés d'examiner toutes les options présentées, "tout en apportant une sécurité financière". Certes, positivons, cela aurait pu être pire …

Sources : AFP, Ford, Sud Ouest

Crédit Illustration : Syndicat Ford Blanquefort

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Pour résumer

C'est fait  …. décision redoutée tant par les salariés que par les politiques : Ford a annoncé jeudi souhaiter mettre en œuvre un plan social à Blanquefort (Gironde). Une annonce qui intervient alors que le constructeur a récemment déclaré ne plus souhaiter investir sur le site. Douchant parallèlement les espoirs d’un nouveau débouché qu’aurait été la fabrication d’une nouvelle boîte de vitesses.

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