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par Pierre-Laurent Ribault

24 Heures du Mans 2018 : Les Porsche 911 RSR officielles prennent des couleurs

Porsche vient de dévoiler à l'occasion de la journée test des 24 heures du Mans les livrées des 911 RSR qui participeront à la course. Les no91 et no92 prennent des couleurs bien connues. Souvenirs souvenirs...

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Le constructeur de Zuffenhausen fête cette année ses soixante-dix ans, et les 24 Heures sont l'occasion de les commémorer de façon très publique. Porsche n'avait que l'embarras du choix, tant son passé est riche dans la Sarthe. Deux des 911 engagées en LMGTE Pro (il y aura quatre RSR en LMGTE Pro en tout, plus six en LMGTE Am) troquent leur habituelle livrée rouge, noire et blanche pour des couleurs vues au Mans et devenues légendaires depuis : celles de la 917/20 "Cochon Rose" de 1971 et celles du cigarettier supportant les 956 et 962 officielles qui ont dominé les années quatre-vingt dans la Sarthe.

Le bleu, rouge et or des années quatre-vingt

La no91, celle de Gianmaria Bruni, Richard Lietz et Fred Makowiecki, rappelle la période d'hégémonie de Porsche dans les années quatre-vingt, lors de l'âge d'or du groupe C.

Jugez plutôt : en 1982, année de l'introduction de la 956, l'écurie d'usine réalise le triplé avec sa nouvelle voiture dans ses nouvelles couleurs, Jacky Ickx et Derek Bell remportant la course, leur seconde victoire consécutive après celle de l'année précédente sur la 936.

En 1983, nouvelle victoire de l'écurie Porsche et de la 956, cette fois avec Vern Schuppan, Hurley Haywood et Al Holbert. Cette année-là, la 956 truste neuf places dans les dix premiers.

En 1984 et 1985, l'usine laisse la place aux 956 jaune, blanc et noir du team Joest aux couleurs New Man, qui remportent la victoire durant ces deux éditions, avant de revenir et de remporter à nouveau deux éditions consécutives en 1986 et 1987 avec la 962C aux couleurs officielles, les deux fois aux mains de Hans-Joachim Stuck, Al Holbert et Derek Bell.

Le Cochon Rose de 1971

La no92 de Michael Christensen, Kevin Estre et Laurens Vanthoor évoque un diagramme de boucherie, cartographiant et nommant les différents morceaux du porc en allemand. Cette curieuse décoration reprend très exactement celle de la 917/20 engagée en 1971 par Porsche. Comment en est-on arrivé là ? L'histoire mérite d'être comptée.

Depuis son introduction en 1969, la 917 a un problème : ultra-rapide, elle terrorise ses pilotes à cause d'une instabilité chronique due à une aérodynamique trop mal maîtrisée. Après un début tragique aux 24 Heures, la 917 tuant un de ses pilotes, le gentleman driver John Woolfe, dans le premier tour, Porsche revient à la 908 et teste intensivement la 917 pour l'amadouer.

La solution vient de John Wyer et son écurie Gulf Porsche, qui renoncent à la longue queue pour un capot arrière court et haut (d'où la nouvelle appellation de 917K, pour Kurzheck). Ce que la 917 perd en vitesse de pointe, elle le rattrape en stabilité et en appui, et la 917K domine la saison, remportant au passage les premières 24 heures du Mans pour Porsche contre les 917 Langheck.

Mais les ingénieurs de Weissach, et en particulier le chef de projet, un certain Ferdinand Piech, ne se satisfont pas de ce compromis, malgré le succès. La 917 doit aller plus vite ! Pour les 24 heures 1971, Piech décide de faire appel à la société française SERA (Société d'Etudes et de Réalisation Automobile) et son brillant ingénieur aérodynamicien Robert Choulet, qui a notamment travaillé sur les très réussies CD et les Matra. Cette collaboration externe avec les Français est diversement appréciée à l'intérieur de Porsche où l'on continue de développer la Langheck.

La proposition de Robert Choulet, la 917/20, ne fera rien pour s'attirer les bonnes grâces à l'intérieur de la maison. Courte, très large, avec un nez écrasé, elle n'a pas la grâce des longues queues ni l'agressivité de la 917K et gagne immédiatement en interne le surnom de Cochon, malgré un concept aérodynamique novateur. Lors de son apparition lors des tests pour Le Mans en avril 1971, elle fait mal aux yeux également au comte Rossi, le patron de Martini qui sponsorise l'écurie officielle. Le comte, personnage entier, refuse tout net de mettre ses couleurs sur le "Cochon".

Et c'est ainsi que pour la course la voiture apparaît avec sa désormais fameuse décoration moqueuse conçue par le styliste en chef de Porsche à l'époque, Tony Lapine, auteur des lignes de l'élégante évolution de la Langheck qui elle a les honneurs des couleurs Martini.

Et pourtant, la 917/20 se débrouille, et tient une prometteuse troisième place lorsque Reinhold Joest met la voiture dans le rail à Arnage. La cause n'a jamais été clairement établie, mais l'hypothèse la plus vraisemblable est un défaut de frein.

La 917/20, mal-aimée, est remisée et ne courra plus. Il faudra le passage du temps et la popularité constante de ses couleurs au fil des ans pour qu'elle revienne en grâce, et elle trône désormais en bonne place dans le musée de la marque.

Il appartient maintenant à l'équipage de la no92 de venger le Cochon Rose.

Crédit photos : Porsche

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Porsche vient de dévoiler à l'occasion de la journée test des 24 heures du Mans les livrées des 911 RSR qui participeront à la course. Les no91 et no92 prennent des couleurs bien connues. Souvenirs souvenirs...

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