24 heures du Mans 2018 - Pneumatiques : faire le bon choix
Dans les courses d’endurance, chaque team manager se trouve confronté à un paramètre particulièrement difficile à maîtriser, à savoir les pneumatiques.
Dans les courses d’endurance, chaque team manager se trouve confronté à un paramètre particulièrement difficile à maîtriser, à savoir les pneumatiques.
Sur une course de 24 heures, les conditions de piste peuvent changer du tout au tout en fonction de la météo -souvent capricieuse et humide au Mans. Ensuite, il faut tenir compte du contingentement du nombre de pneumatiques pour la course. Enfin, de la spécificité même du circuit.
En effet, le Circuit des 24 Heures est le plus long et le plus rapide du championnat FIA WEC avec une moyenne de près de 250 km/h sur un tour de qualification. Il sollicite beaucoup l’architecture du pneumatique à cause de ses longues lignes droites, même si les Hunaudières sont coupées par deux chicanes depuis plus de 20 ans. L’adhérence varie selon les revêtements (routes nationales, circuit fermé). L’usure est relativement faible.
Jérôme Mondain, manager du programme Endurance Motorsport Michelin, qui équipe notamment toutes les LMP1 précise : « Michelin et ses partenaires travaillent beaucoup pour les 24 Heures du Mans...sans pouvoir tester sur cette piste en amont car ce n’est pas un circuit permanent ! Le Circuit de la Sarthe est unique de par sa longueur, les vitesses atteintes avec trois longues lignes droites, la vitesse moyenne (qui est la plus élevée de la saison), les charges moyennes, les virages rapides qui sont de véritables morceaux de bravoure. Notre objectif est de boucler jusqu’à cinq relais en LMP1, jusqu’à quatre relais en LMP2 et jusqu’à trois relais en LMGTE. L’important est de donner la possibilité à nos partenaires d’être libres de choisir la stratégie qui les intéresse pour la Course. »
En nous focalisant uniquement sur les voitures engagées en LMP1, il faut savoir que le manufacturier a poursuivi et affiné le développement des pneumatiques fournis l’an passé pour les Toyota hybrides.
Par contre, il a fallu travailler dur pour développer des enveloppes spécifiques apportant performance et endurance aux autos deux roues motrices, exploitant 4 châssis et 4 moteurs différents.
Les équipes LMP1 peuvent donc disposer de :
Pneus slicks | |
Nouveaux pneus pour 2018 avec une optimisation des architectures et de nouvelles gommes pour les prototypes thermiques. | |
Soft | Utilisation sur une piste peu abrasive, températures inférieures à 15°C ou nuit |
Medium | Piste moyennement abrasive ou gommée, températures supérieures à 15°C, cœur de gamme |
Hard | Piste abrasive, tracé sollicitant, températures supérieures à 30°C. |
Pneus HYBRID | |
Pneu hybride | Bande de roulement slick mais utilisation sur piste humide où lorsque les conditions sont différentes selon les portions du circuit, comme au Mans. Inauguré à Spa en 2012, utilisé au Mans en 2013 et régulièrement depuis. |
Pneus pluie | |
Wet et full-Wet | Peut être retaillé en fonction du niveau d’eau à évacuer. Fenêtre d’utilisation large pour permettre de passer du wet au slick en Course. |
Bien évidemment, toutes les équipes ont parfaitement intégré le fait qu’un quota de pneus était imposé. Ainsi, pour les essais libres, les qualifications et le warm-up, chaque team dispose de 28 pneus, alors que pour la course, l’allocation monte à 48 pneus. A noter que les puces intégrées dans les pneumatiques permettent d’assurer un contrôle efficace de l’utilisation de cette allocation, tout en apportant au manufacturier des informations précieuses sur les conditions d’utilisation.
En équipant 45 voitures sur les 60 engagées, Michelin a déplacé en Sarthe les grands moyens. Qu’on en juge plutôt : 8500 pneus ont été acheminés sur place, nécessitant 1 100 m2 de stockage, mobilisant 105 personnes, qui disposent d’un atelier de 800 m2. Les teams travaillant en liaison étroite avec des référents techniques de Bibendum, prennent en compte les informations fournies mais assument leurs choix de course.
Sébastien Philippe team manager du SMP Racing ayant engagé les 2 R-Engineering BR1-AER N°11 et N°18 parle du manufacturier en ces termes :
« Pour les pneus ça se passe bien. Michelin a une très grosse du Mans, de l’endurance en général. La collaboration avec eux est très bonne. Ils ont su nous proposer des pneus parfaitement adaptés aux équipes privées et à nos autos à 2 roues motrices seulement. Les pilotes et l’équipe sommes contents de ce type de relation empreinte de confiance et d’efficacité ».
Michelin entend bien poursuivre sa série de 20 victoires consécutives depuis 1998. Il ne pourrait en être autrement d’ailleurs. Sauf, si c’était une LMP2 chaussée en Dunlop qui terrassait les 10 LMP1 engagées.
Alain Monnot
Dans les courses d’endurance, chaque team manager se trouve confronté à un paramètre particulièrement difficile à maîtriser, à savoir les pneumatiques.
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