Ford accusé d'être de mèche avec Trump, contre l'écologie
Mauvaise passe pour Ford aux Etats-Unis. Le constructeur y est la cible d'une campagne l'accusant de vouloir la Californie - farouchement décidés à ne pas se laisser faire.
Mauvaise passe pour Ford aux Etats-Unis. Le constructeur y est la cible d'une campagne l'accusant de vouloir la Californie - farouchement décidés à ne pas se laisser faire.
Mauvaise passe pour Ford aux Etats-Unis. Le constructeur y est la cible d'une campagne l'accusant de vouloir remettre en cause ses engagements environnementaux et de faire-fi de l'écologie. Il est également soupçonné de faire pression auprès de l'administration Trump pour modifier les normes de consommation imposées aux voitures. Alors que ce sujet suscite d'ores et déjà la colère de 18 Etats - dont la Californie - farouchement décidés à ne pas se laisser faire.
Mardi, des groupes activistes ont remis à Ford une pétition réunissant 250 000 signatures. Les opposants au constructeur ont su trouver de sérieux appuis : la campagne est en effet organisée par Greenpeace, Public Citizen et le Sierra Club.
Si Greenpeace est connu de la planète entière pour ses actions en faveur de l'écologie, Public Citizen l'est un peu moins. C'est en 1971, victorieux d'un procès retentissant contre Général Motors, qu'il accuse de produire des voitures dangereuses, que Ralph Nader fonde un réseau d'associations de défense des droits des citoyens, dénommé Public Citizen. Depuis lors, Ralph Nader est considéré comme l'un des fondateurs du concept de protection des consommateurs.
Madeline Page de Public Citizen a accusé le constructeur "d'hypocrisie", lui reprochant un double discours. Côté pile : se conformer au politiquement correct via des messages aux accents écologiques. Mais côté face selon elle : une production de véhicules figurant parmi les plus polluants.
Si elle estime également que les constructeurs "sont tous aussi mauvais" les uns que les autres, Ford s'avère à ses yeux encore plus "hypocrite" que ses concurrents General Motors ou Fiat Chrysler. Selon elle, le constructeur agit dans l'ombre pour obtenir la révision des normes "CAFE" (Corporate Average Fuel Economy) imposant aux groupes automobiles des normes de consommation maximales calculées sur l'ensemble de leur flotte.
Si l'administration Obama a certes fixé des contraintes aux constructeurs en vue de réduire les véhicules moins énergivores, Donald Trump semble prendre un malin plaisir à défaire tout ce que son prédécesseur a mis en place dans le domaine écologique. Certes, des normes ont été fixées pour la période 2022-2025, mais elles pourraient se voir assouplies par l'administration Trump …. voire même reportées au fur et à mesure, pour en final finir aux oubliettes ? A l'heure actuelle, elles prévoient des augmentations graduelles de l'autonomie des véhicules pour atteindre un objectif de 54,5 miles pour un gallon d'essence (4,32 litres aux cent kilomètres) en 2025.
Face à ces accusations, Ford répond que son objectif n'est pas de supprimer ces normes mais plutôt de les modifier. Il affirme vouloir avant tout obtenir l'établissement d'une norme au niveau national. Contrecarrant ainsi la politique de la Californie - Etat le plus peuplé des Etats-Unis - qui dispose à l'heure actuelle d'une dérogation pour imposer ses propres normes, encore plus strictes. Des exigences plus importantes sur lesquelles s'alignent néanmoins les constructeurs pour ne pas être pénalisés sur le marché californien. Au grand dam de Ford …
Christin Barker, une porte-parole du constructeur a néanmoins tenu à souligner - publiquement - que Ford apportait son « soutien à des normes plus restrictives d'ici 2025 » et ne demandait pas « un retour en arrière ». Ajoutant que le groupe automobile était en faveur d'une seule norme mais souhaitait en parallèle « davantage de souplesse pour apporter des solutions plus économiques » à ses clients. Tout en réaffirmant la volonté du constructeur de réduire les émissions de CO2 comme prévu par l'accord de Paris sur le climat.
Cette vaste campagne menée contre Ford intervient après l'annonce faite fin avril par le constructeur d'une réorganisation de sa gamme en vue d'être au plus proche des desiderata des consommateurs américains.
D'ici 2020, environ 90 % de son portefeuille ne devrait être constitué que de pick-ups, de SUV, de crossovers et d'utilitaires. Or, ce type de véhicules est considéré comme plus polluant que les autres.
Ford a également décidé en parallèle de ne plus investir dans les voitures compactes en Amérique du nord (Etats-Unis, Canada et Mexique), en raison "du déclin de la demande et à cause de la rentabilité de ces produits".
Sources : Ford, AFP, Public Citizen
Crédit Illustration : DC action Lab
Mauvaise passe pour Ford aux Etats-Unis. Le constructeur y est la cible d'une campagne l'accusant de vouloir la Californie - farouchement décidés à ne pas se laisser faire.
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