PV radar : La dénonciation en entreprise fonctionne
En 2017, le nombre de PV dressés par des radars automatiques à des véhicules professionnels a baissé sur une année. Merci la dénonciation.
En 2017, le nombre de PV dressés par des radars automatiques à des véhicules professionnels a baissé sur une année. Merci la dénonciation.
En 2017, selon les chiffres de la Sécurité Routière, le nombre de PV dressés après un flash radar serait en baisse. 15 377 889 PV ont été dressés par les pandores numériques contre 16 051 231 en 2016. D'où vient donc la baisse ? D'une plus grande prudence des conducteurs ? Que nenni ! En effet, le nombre de PV dressés contre des particuliers grimpe de 1,2% à 12 178 388 en 2017.
Mais, ceux dressés à des personnes morales (ie. des entreprises) chutent de 9,4% à 3 199 501 avis de contraventions envoyés. Par quel miracle ? Celui de la dénonciation. Depuis le 1er janvier 2017, conformément à la loi du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIe siècle, le représentant légal d'une entreprise est "fortement incité" à dénoncer le salarié qui a commis une infraction au volant d'un véhicule de société.
Fortement incité car s'il ne donne pas le nom du conducteur - il n'y est pas obligé -, et que le véhicule n'a pas été déclaré volé, le dirigeant risque personnellement jusqu'à 750 euros d'amende, et la société 3 750. De quoi pousser de plus en plus de patron à faire assumer à leurs salariés les infractions qu'ils commettent au volant des véhicules d'entreprise.
Et en 2017, ce sont 2,59 millions de "désignations" (lire : "dénonciations") qui ont été constatées. Ainsi, c'est une hausse de 1,7 million, un chiffre quasiment triplé, par rapport à 2016. Fin décembre 2017, 83% des PV adressés au représentant d'une entreprise se terminait par une désignation de conducteur.
Les petits patrons restent les plus "arrangeants". Mais, les grandes entreprises n'hésitent pas et désignent le conducteur à 100%, même pour une simple infraction au stationnement. La fin d'une certaine impunité rend les conducteurs plus prudents. Cela n'empêche pas encore 463 décès sur la route, pendant les heures de travail.
C'est la première cause d'accidents du travail en France. Outre la vitesse excessive, on notera parmi les infractions récurrentes et mortelles chez les professionnels de la route, le téléphone au volant, ainsi que l'absence de ceinture. En 2016, 27% des tués, occupants d'un utilitaire, n'avaient pas leur ceinture (20% en voiture).
En 2018, avec l'arrivée des radars mobiles-mobiles opérés par des sociétés privées (et qui tourneront 8h par jour 365 jours par an), et l'abaissement à 80 km/h de la limitation sur le réseau secondaire dès juillet, ces chiffres risquent de connaître une petite flambée. A moins que la communication autour de tout cela fasse lever le pied à tout le monde ?
Illustration : Ministère
En 2017, le nombre de PV dressés par des radars automatiques à des véhicules professionnels a baissé sur une année. Merci la dénonciation.
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