Coûts en hausse, délais rallongés
Une nouvelle réglementation européenne en matière d'homologation de tous véhicules neufs, doit entrer en vigueur en septembre 2018.
Laquelle impose - aux dires des constructeurs - une procédure plus complexe, plus longue et plus contraignante. Ainsi, les nouveaux tests devront également permettre de chiffrer les émissions liées aux équipements de la voiture. « Une vraie usine à gaz ! » selon certains.
Tant et si « bien » que certains des adhérents de la Chambre syndicale internationale de l'automobile et du motocycle (CSIAM) ont d'ores et déjà tiré la sonnette d'alarme « sur les surcoûts, très significatifs », selon Thierry Archambault, président délégué de la CSIAM. Ainsi, BMW a prévenu que l'opération devrait représenter pour lui un coût de 150 millions d'euros.
Plusieurs industriels s'inquiètent également des risques d'engorgement au niveau des organismes certificateurs. Selon Dieter Zetsche, patron de Daimler, la nécessité de ré-homologuer tous les véhicules, constitue un véritable défi, compte-tenu du goulet d'étranglement.
Une nouvelle réglementation européenne lourde de conséquences
Selon les termes de cette nouvelle réglementation, la consommation de carburant de toutes les voitures mises en ventes, ainsi que leurs émissions (et tout particulièrement CO2, NOx ) devront être mesurées selon la nouvelle réglementation dénommée WLTP. Laquelle s'avère plus proche de la réalité que l'ancien cycle NEDC. Mais c'est là où le bât blesse … car qui dit chiffres plus fiables …. dit dépassements plus nombreux … et donc envolée du nombre d'amendes ou de malus…
Les experts s'attendent à un différentiel d'environ 20 %, notamment sur la consommation ou les émissions de CO2. Ainsi, Jato Dynamics a relevé un taux de CO2 supérieur de 18 % sur la BMW X6M50D, et de 14 % sur la Peugeot 308 Active SW.
Or, si le niveau des émissions de CO2 sert de base au calcul du malus auto et permet d'apprécier l'atteinte des objectifs de l'UE à l'horizon 2021 …. les grilles actuelles ont été établies selon le référentiel NEDC. A l'heure actuelle, un certain flou artistique règne autour de leurs adaptations aux nouvelles règles.
L'ACEA (European Automobile Manufacturers'Association), organisme qui représente les constructeurs à Bruxelles s'attend à ce que la transition rende l'objectif européen plus contraignant de 5 % .
Tentant de trouver une solution face à ce nouveau problème, les constructeurs se vient contraints de s'adapter d'urgence sous peine de voir les taux émis par leurs véhicules s'envoler vers des sommets inacceptables. Une nécessaire adaptation qui « va augmenter le coût de développement des moteurs » selon Thierry Bolloré, directeur général opérationnel de Renault. Et la pression sur les ingénieurs …
Avertissement de Carlos Ghosn en février dernier
En février dernier, déjà, le patron de Renault, Carlos Ghosn avait lancé un avertissement à ce sujet lors de la publication des résultats du groupe. « Il y a beaucoup d'incertitudes, nous ne savons pas à quel rythme les autorisations seront données, ni si les consommateurs seront prêts à payer. » avait-t-il ainsi déclaré. Laissant ainsi entendre que les résultats 2018 pourraient être impactés par de telles mesures.