La récente décision de l'agence fédérale de protection de l'environnement (EPA) US visant à assouplir les normes antipollution automobiles ne fait pas que des heureux. Dans un communiqué, la Californie s'oppose ainsi à la politique voulue par l'administration Trump.
Le ministre de la Justice de cet État, Xavier Becerra, ainsi que le Bureau californien chargé de la qualité de l'air (California Air Resources Board, CARB) ont conjointement porté plainte contre l'EPA. Jugeant illégal son retrait de mesures établies de longue date « qui exigent des principaux pollueurs d'agir durablement pour faire baisser leurs émissions polluantes ».
« Au lieu de faire une priorité de la santé des Américains qui travaillent dur, l'administrateur de l'EPA Scott Pruitt veut lâcher la bride aux principaux pollueurs. C'est inconscient et illégal », fustige ainsi Xavier Becerra. Il estime également que si le retrait des mesures de protection de l'air entre en vigueur, "des enfants en Californie et partout dans le pays, particulièrement ceux qui vivent près d'usines polluantes, vont grandir avec des tonnes de particules dangereuses supplémentaires dans l'air qu'ils respirent".
Pour tenter d'éviter l'émergence d'une telle situation, il a par ailleurs appelé le tribunal à invalider l'annulation de ces mesures faite par l'EPA. Arguments juridiques avancés : selon lui, cette décision va à l'encontre de la loi "Clean Air Act" sur la qualité de l'air et représente "un retournement capricieux et arbitraire" de la position prise depuis long terme par l'agence.
Quand Trump détruit les avancées écologiques portées par Obama
Précisons que les mesures prises par l'Agence Fédérale découlent en droite ligne la volonté politique de Donald Trump de démanteler une grande part du « plan climat » établi par Barack Obama. Le nouveau locataire de la Maison Blanche a également entrepris de retirer les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat, considérant ce dernier contraire aux intérêts économiques américains.
Les normes destinées à la période 2022-2025 avaient été fixées par l'administration de Barack Obama avant l'élection de Donald Trump. Surnommées "CAFE" (Corporate Average Fuel Economy), elles prévoyaient des augmentations graduelles de l'autonomie des véhicules pour atteindre la cible de 54,5 miles pour un gallon d'essence (4,32 litres aux cent kilomètres) en 2025. Obligeant ainsi les constructeurs à restreindre la consommation de leurs véhicules, et par là-même leurs émissions polluantes.
Mais la semaine dernière, le responsable de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) Scott Pruitt a affirmé dans un communiqué on ne peut plus officiel que « les conclusions de l'administration Obama étaient erronées". Selon lui, le processus d'évaluation des normes a été mené trop rapidement sous l'administration Obama, et ce, pour des raisons politiques. Il estime également que le système a été établi sur des références qui ne correspondent pas à la réalité, fixant des normes trop élevées". Ajoutant des contraintes supplémentaires aux constructeurs alors que pickup, SUV et crossovers ont actuellement le vent en poupe outre-Atlantique.
Le communiqué de l'agence avait alors précisé que l'exemption californienne était actuellement en cours d'examen par l'EPA. Rappelons à cet égard que dans le cadre d'une exemption qui lui a été accordée, la Californie peut fixer des normes encore plus restrictives que celles promulguées en place au niveau national. Une « faveur » dont elle « profite » depuis plusieurs décennies, incitant les constructeurs à s'adapter aux siennes plutôt qu'aux normes fédérales.