Sauver le soldat diesel pour éviter les interdictions de circulation
"Cette percée offre l'opportunité de transformer le débat houleux sur le diesel en un nouveau territoire et, espérons-le, de le conclure", a ainsi déclaré mercredi le PDG de Bosch, Volkmar Denner, lors d'une conférence de presse à Stuttgart.
Le géant allemand de l'ingénierie, premier fournisseur mondial de moteurs diesel - de Volkswagen à General Motors et Fiat Chrysler Automobiles - intensifie désormais sa lutte contre l'érosion des parts de marché provoquée par le dieselgate. Et ce, d'autant plus que le scandale impacte directement sa propre stratégie industrielle. Et notamment son site de Rodez.
Si des dizaines de milliers d'emplois reposent sur la technologie diesel, les clients optent de plus en plus pour des moteurs à essence. D'autant plus que des villes telles que Paris et Londres envisageant d'imposer des interdictions de circulation en vue d'améliorer la qualité de l'air.
Les constructeurs se sont appuyés sur la technologie diesel en vue notamment d'aider l'industrie automobile à respecter les limites sur les émissions de dioxyde de carbone, contribuant au réchauffement climatique. Mais si ce type de motorisation émet moins de CO2 que les moteurs à essence, la technologie génère des oxydes d'azote qui contribuent à créer un smog nocif, un problème des plus aigus dans les grandes villes.
Optimisation de la gestion thermique
Selon Volkmar Denner, le nouveau processus élaboré par Bosch optimiserait la gestion thermique des températures d'échappement, réduisant les émissions d'oxyde d'azote à un dixième de la limite autorisée par la loi. Le tout, sans qu'un nouvel équipement ne soit nécessaire. Le système maintient les émissions stables même à basse température, selon le patron de Bosch.
"Grâce à cette nouvelle technologie d'échappement, les interdictions de circuler dans les centres des principales villes du monde ne seront plus un problème" car "nous avons maintenant la technologie pour résoudre le problème des oxydes d'azote dans la circulation routière", a affirmé haut et clair Volkmar Denner.
Appel à la transparence
Reste que le rôle de Bosch - en tant que fournisseur mondial de premier plan - a fait l'objet d'un examen minutieux alors que les procureurs allemands enquêtent sur une technologie diesel potentiellement illégale utilisée par les constructeurs en vue de satisfaire aux exigences des tests d'émissions.
Volkmar Denner a tenu à réitérer à ce sujet que Bosch coopérait pleinement avec les autorités compétentes. Appelant également à plus de transparence dans les essais d'émissions pour les véhicules à moteur à combustion ainsi que pour les véhicules électriques. Le tout pour – selon lui - permettre une vision réaliste de l'impact exact sur l'environnement.
Il a par ailleurs déclaré que son entreprise interdisait la technologie permettant de repérer que les calculs étaient effectués lors de cycles de test. Sous-entendu : en vue d'adapter la configuration de telles sortes que les données relatives aux émissions soient en adéquation avec les normes en vigueur … via une falsification du contexte. Ajoutant que ses produits ne pouvaient plus être optimisés pour les situations de test. Ce qui signifie tout de même que ceci était donc possible auparavant. Même si Volkmar Denner semble ainsi en faire porter la responsabilité aux constructeurs, lesquels auraient alors fait un « mauvais usage » des fonctionnalités offertes par les produits Bosch.