PSA : résultats 2017 records malgré Opel
Ou quand il est nécessaire dereste à comparer ce qui est comparable.
Ou quand il est nécessaire dereste à comparer ce qui est comparable.
Ou quand il est nécessaire de savoir lire les bilans financiers entre les lignes. Si PSA se glorifie de pouvoir afficher des résultats records en 2017, comparant les éléments par rapport çà 2016, reste à comparer ce qui est comparable.
Un exercice d'autant plus nécessaire que l'entreprise a élargi son périmètre d'activité ces derniers mois, avec la reprise d'Opel/Vauxhall. Laquelle n'offre pas que des avantages, pour l'instant.
Alors oui, certes, PSA peut se féliciter de pouvoir annoncer un bénéfice net qualifié de "record" de 1,9 milliard d'euros pour 2017. Correspondant à une hausse de 11,5% sur un an. Une performance à saluer d'autant plus que le constructeur était au bord de la faillite en 2014. Mais n'oublions pas que tout cela a un prix : des fermetures d'usines et le licenciement de milliers de salariés.
Le PDG de PSA, Carlos Tavares, a quant à lui jugé ces résultats "excellents", rappelant la situation difficile du premier groupe automobile français il y a seulement quatre ans. "La compagnie est aujourd'hui redressée", a-t-il affirmé. Ajoutant qu'elle a "accumulé 10 milliards d'euros de trésorerie depuis 2014".
"PSA a obtenu des résultats historiques en 2017, avec un niveau record de ventes à 3,63 millions de véhicules et un record de chiffre d'affaires", s'est félicité quant à lui le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon.
Si l'on met de côté les chiffres concernant Opel, les ventes du groupe ont progressé de 12,9 %, à taux de change et périmètre constant. Opel aura tout de même permis au groupe PSA d'atteindre un chiffre d'affaires record à 65,2 milliards d'euros en 2017, en hausse de 20,7 %. Le groupe a pu bénéficier notamment du succès commercial du Peugeot 3008 et de la nouvelle version de la Citroën C3. "Nous sommes en route pour atteindre 4 millions d'unités en 2018", a tenu à souligner pour sa part Carlos Tavares.
Le PDG de PSA s'est également félicité d'une progression de la part de marché en Europe, passée de 10,8 % en 2016 à 11,1 % en 2017. Une performance à saluer d'autant à plus qu'elle ne fait pas suite à une politique agressive de rabais et promotions. Peugeot est "la référence dans notre industrie pour la capacité à défendre ses prix", a ainsi assuré à cet égard Carlos Tavares.
Reste que la Chine – et son marché automobile au potentiel fabuleux - semble quelque peu insensible aux charmes des véhicules du groupe PSA. Même si le patron du groupe promet du mieux. Il faut dire que le bilan actuel est fort peu réjouissant : les ventes de PSA dans l'Empire du Milieu se sont à nouveau effondrées en 2017, atteignant 387.000 véhicules, contre 618.000 en 2016.
Reste alors la méthode Coué...ou l'espoir : "tous les SUV lancés dernièrement en Chine sont des succès commerciaux. La rentabilité de nos opérations s'améliore et les ventes commencent à repartir", a ainsi déclaré Carlos Tavares.
Autre point sensible : le récent rachat de Opel/ Vauxhall grève encore le budget de PSA. L'opération d'achat elle-même a eu un coût non négligeable : 1,3 milliard d'euros en 2017. sans oublier que ces deux marques sont fragilisées voire même fragiles. Et perdent de l'argent depuis 16 ans, sans discontinuer. A l'heure actuelle, ce rachat grève le budget du groupe, entamant même sa marge opérationnelle.
Certes, s'agissant d'Opel, Carlos Tavares s'est dit "très confiant pour l'avenir". Ajoutant même : "nous savons que nous allons redresser cette société". Il faut dire qu'il n'a pas trop le choix...
En vue d'appuyer ses propos, le patron de PSA a évoqué des premiers résultats encourageants, notamment des coûts fixes en baisse de 17 % chez Opel, ainsi que des économies réalisées dans les achats. Le tout assorti d'une volonté de réduire la complexité des process de production véhicules en vue d'en abaisser le coût.
Reste que l'ancienne filiale allemande de General Motors a pesé sur la rentabilité du groupe PSA en 2017, avec une perte opérationnelle courante de 179 millions d'euros depuis son intégration dans les comptes du groupe au 1er août.
Précisons que sans Opel, la marge opérationnelle courante du groupe atteint 7,1 % du chiffre d'affaires. Elle est de 6,1 % en incluant l'ancienne filiale de GM.
Pour la seule division automobile, Opel inclus, la marge opérationnelle courante atteint 5,9 %. Avec l'ancien périmètre (Peugeot, Citroën et DS seules) elle se monte à 7,3 %. Ce qui, selon Carlos Tavares, constitue un niveau "jamais atteint dans l'histoire de la compagnie".
Crédit Illustration : PSA
Ou quand il est nécessaire dereste à comparer ce qui est comparable.
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