Cartes grises : la passerelle - informatique - ne répond toujours pas
par Elisabeth Studer

Cartes grises : la passerelle - informatique - ne répond toujours pas

Si en décembre 2017, les professionnels de l'automobile estimaient avoir enfin trouvé une issue au blocage administratif pour la délivrance des cartes grises - aussi appelées certificats d'immatriculation – tel ne semble pas être le cas. En effet, d’après les chiffres du ministère de l'Intérieur, au 15 mars 2018, 50 000 cartes grises étaient toujours en attente de délivrance.

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Si en décembre 2017, les professionnels de l'automobile estimaient avoir enfin trouvé une issue au blocage administratif pour la délivrance des cartes grises - aussi appelées certificats d'immatriculation – tel ne semble pas être le cas. En effet, d’après les chiffres du ministère de l'Intérieur, au 15 mars 2018, 50 000 cartes grises étaient toujours en attente de délivrance.

L'espoir est néanmoins de mise. Afin de réduire le délai d'attente, le Ministère de l'Intérieur a décidé de créer trois nouveaux CERT (Centre d'expertise et de ressources des titres) et d'augmenter le nombre d'agents sur les autres plates-formes.

Rappelons que, depuis l'automne 2017, les préfectures ont définitivement supprimé leurs services "cartes grises", qui assistaient professionnels et particuliers pour l'obtention des titres d'immatriculation. Désormais, les automobilistes sont renvoyés vers le site internet de l'Agence nationale des titres sécurisés (ANTS), chargée de gérer leur demande. Mais ils sont confrontés à un site complexe d'usage…et doté de nombreux bugs. Certaines associations pointent également du doigt l'impossibilité de trouver de l'aide par téléphone, ou auprès des "médiateurs numériques" censés être installés dans les préfectures.

Un frein non négligeable aux ventes de véhicules

Le problème est loin d'être anodin car il engendre des difficultés non négligeables pour les consommateurs - particuliers et entreprises – mais pourrait représenter un frein à l'achat de véhicules. Le CCFA indique ainsi que le phénomène - pour ne pas dire le dysfonctionnement administratif - pourrait en partie être à l'origine de la baisse des immatriculations de véhicules d'occasion. Lesquelles ont chuté de 4,6 % sur les deux premiers mois de 2018.

Les professionnels de l'automobile ne parviennent pas, dans certains cas, à obtenir de certificat d'immatriculation pour leurs clients. C'est le cas notamment de ceux qui vendent des voitures importées de l'Union européenne, qui ont besoin d'une immatriculation provisoire.

En décembre dernier, Nicolas Chartier, le directeur général d'Aramis Auto, spécialiste de la vente de véhicules d'occasion sur Internet indiquait ainsi avoir des centaines de voitures bloquées.

D'autres opérations complexes sont également devenues très difficiles à réaliser pour les professionnels. Le Conseil national des professionnels de l'automobile (CNPA) indique en effet qu'ils ont souvent le plus grand mal pour redonner une carte grise à un véhicule accidenté mais réparé, ou, au contraire, faire les formalités de mise à la casse. "Le personnel de l'ANTS n'est ni suffisamment nombreux, ni suffisamment formé pour répondre aux questions des professionnels", affirme-t-il.

Les auto-écoles, membres du CNPA, se plaignent de nombreuses difficultés pour remplir les dossiers de leurs candidats aux permis.

Un secteur tout de même se voit bénéficiaire d'un tel cafouillage : la situation profite aux intermédiaires qui proposent aux particuliers de faire les démarches d'immatriculation à leur place. La société eplaque.fr, l'un de ces intermédiaires, expliquait ainsi fin décembre avoir deux à trois fois plus d'appels client. La petite entreprise d'une douzaine de salariés a dû augmenter de 50 % ses effectifs pour parvenir à répondre aux demandes d'information de ses clients.

Illustration : Chatsam (Domaine public)

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Si en décembre 2017, les professionnels de l'automobile estimaient avoir enfin trouvé une issue au blocage administratif pour la délivrance des cartes grises - aussi appelées certificats d'immatriculation – tel ne semble pas être le cas. En effet, d’après les chiffres du ministère de l'Intérieur, au 15 mars 2018, 50 000 cartes grises étaient toujours en attente de délivrance.

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