80 km/h sur les routes : opération com' engagée
Le Premier Ministre, Edouard Philippe, s'est déclaré, personnellement, favorable à l'abaissement généralisé de la vitesse à 80 km/h sur les routes.
Le Premier Ministre, Edouard Philippe, s'est déclaré, personnellement, favorable à l'abaissement généralisé de la vitesse à 80 km/h sur les routes.
C'est en marge d'un déplacement dans le centre de réadaptation pour polytraumatisés de la route à Coubert, près de Melun (77), qu'Edouard Philippe a fait cette déclaration. Outre ces bien belles images un peu pathos, le PM a aussi participé à des "contrôles routiers" sous l’œil des caméras. Sa collègue, Ministre de la Santé, Agnès Buzin était avec lui.
Cette opération communication tombe pile avec les chiffres ONISR de novembre qui montrent une hausse. L'année 2017 va être en ligne avec les 3 précédentes années. Ce ne sont pas, en soi, de mauvais chiffres, mais cela contrarie le pouvoir politique qui affiche toujours la volonté de poursuivre la baisse. L'objectif est d'atteindre les 2000 morts par an d'ici 2020.
Théoriquement, nous devrions avoir droit à un débat sur l'opportunité ou non de passer à 80 km/h sur les routes à 2 voies sans séparation centrale. Le Pm annonce même la tenue en janvier prochain "d'un comité interministériel qui adoptera des mesures visant à réduire le nombre d’accidents de la route. Parce que 3 500 morts et plus de 70 000 blessés par an, ce n’est pas une fatalité".
Reste à voir si débat il y aura ou si la mesure est d'ores et déjà prise. Edouard Philippe précise tout de même "(...) rien n’est décidé. Les décisions seront prises après concertation". Ouf !
Selon certaines associations, et leur calcul "au doigt mouillé", abaisser la limitation à 80 km/h permettrait de réduire de 400 morts par an le bilan de la sécurité routière. Leurs arguments peuvent s'entendre. Environ 2/3 des accidents ont lieu hors agglomération, sur ces routes bidirectionnelles. Réduire la vitesse n'évitera pas l'accident, mais, devrait en réduire les conséquences.
Pour rappel, réduire de 11,11% la vitesse, réduit de 21% l'énergie à disperser en cas d'accident. Mais, aucune étude sérieuse n'existe sur le sujet, car, aucune certitude ne peut exister. Il y a, en effet, la possibilité d'un "effet rebond". La baisse de la limitation pourrait engendrer plus d'accidents et de morts qu'elle n'en éviterait.
De plus, d'autres associations pointent du doigt la possibilité de faire baisser le bilan sans toucher à la limitation de vitesse. On citera le non port de la ceinture par exemple. Cela concerne au moins 360 morts par an, l'alcool et les drogues qui concerneraient près d'1/3 des accidents mortels. Mais, cela demande des contrôles physiques multipliés de façon exponentielle.
On pourrait aussi souligner le mauvais entretien des routes. Mais, cela se retourne en contre argument : "si la route est mal entretenue, autant rouler moins vite". Fermez le ban. Enfin, d'aucuns font remarquer que certains de nos voisins roulent plus vite, parfois sur des infrastructures aussi mal entretenues que les nôtres, et ont pourtant moins de morts. Le Français est-il donc aussi une cause de tous ces accidents ?
Pour finir, ces associations contestent les possibles 400 vies sauvées. Elles soulignent que ceux qui roulent déjà au-dessus de la limitation continueront de le faire. On ne peut pas mettre des radars sur les plus de 400 000 km de routes bi-directionnelles que compte la France. Si ?
Rendez-vous en janvier - le 18 normalement - pour voir si débat il y a entre les différentes associations (pour et contre) et le gouvernement.
Source : PM via agence, illustration : Gouvernement
Le Premier Ministre, Edouard Philippe, s'est déclaré, personnellement, favorable à l'abaissement généralisé de la vitesse à 80 km/h sur les routes.
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