Nissan a en effet constaté que certaines vérifications finales étaient toujours effectuées par des inspecteurs non agréés dans trois de ses sites.
Les dysfonctionnements observés en octobre non résolus
Cette nouvelle mésaventure du groupe intervient alors que des dysfonctionnements du même ordre avaient été dévoilés au tout début du mois d'octobre. Ils avaient alors conduit à un rappel majeur et à la suspension temporaire des immatriculations de ses nouveaux véhicules au Japon. Des mesures prises alors que des milliers de véhicules étaient sortis de ses usines locales en ayant reçu des certifications de la part de salariés non habilités. Désormais, Nissan envisage également de reprendre l’examen des véhicules non immatriculés dans ses concessions au Japon. Le groupe compte réinspecter 34.000 véhicules produits entre le 20 septembre et le 18 octobre dans ses usines nippones, et déclare envisager de procéder à un nouveau rappel volontaire de véhicules déjà commercialisés.
Selon un communiqué de Nissan, cet arrêt de production de véhicules sur ses six usines japonaises permettra de reconfigurer les lignes d'inspection finale. Lors d'une conférence de presse, à son siège de Yokohama, jeudi, le PDG du groupe Hiroto Saikawa a également indiqué que le constructeur allait accroître le nombre d'inspecteurs chargés des ultimes vérifications. Concédant parallèlement que les mesures d'urgence prises courant octobre n'avaient pas suffi et que l'entreprise n'avait "pas pu changer" ses "mauvaises habitudes".
Il a par ailleurs ajouté que l'accent avait été mis sur l'amélioration de l'efficacité du processus d'inspection, laissant également entendre que la mauvaise communication entre les directeurs d'usine et les contremaîtres avait pu également jouer.
Une équipe tierce qui enquête sur les défaillances rencontrées lors de l'inspection des véhicules a constaté pour sa part que certaines usines avaient transféré la charge du contrôle ultime de la production de la ligne d'inspection finale vers d'autres lignes dont les employés ne sont pas dotés des certifications nécessaires pour pouvoir exercer de telles tâches.
Nissan continuera néanmoins à produire au Japon des véhicules destinés à l'exportation, tels que notamment le Rogue SUV et la Leaf électrique. Le processus de certification mis en cause ne s'applique pas en effet aux véhicules acheminés à l'étranger.
Un impact non négligeable
Après la découverte faite par le gouvernement japonais de contrôles opérés par des inspecteurs non certifiés, Nissan a été contraint de rappeler pour inspection 1,16 million de véhicules produits et vendus au Japon entre janvier 2014 et septembre 2017.
En août dernier, Nissan a produit environ 79 300 véhicules commerciaux et de tourisme au Japon. Environ 27 600 d'entre eux ont été fabriqués pour le marché intérieur, ce qui représente environ 6% de sa production mondiale. Au cours de son dernier exercice fiscal 2016/2017, clos fin mars, le constructeur a produit plus d’un million de véhicules au Japon, dont 400.000 environ pour le marché national.
L'incident devrait coûter à l'entreprise 25 milliards de yens (222 millions de dollars). Il constitue le premier test pour Saikawa, qui a succédé à Carlos Ghosn à ce poste en avril dernier.
Jeudi midi, le titre de Renault, partenaire de Nissan, perdait pour sa part 2,68 % milieu de journée à la Bourse de Paris, pour cloturer au final en chute de 1,91 % . Précisons que Nissan, dont Renault détient 43,4%, a contribué à hauteur de 1,3 milliard d'euros environ au résultat net du constructeur français au premier semestre. Sa contribution a fortement augmenté cette année en raison du produit exceptionnel de la vente par Nissan de sa participation dans l'équipementier Calsonic.
Notons enfin que le 2 octobre dernier, Saikawa avait déclaré qu'il enquêterait personnellement en vue de déterminer le fond du problème avant de décider qui devrait porter la responsabilité du dysfonctionnement.
Sources : Reuters, Automotive News, AFP
Crédit Illustration : Nissan