Tavares confronté aux pertes colossales d'Opel 
par Elisabeth Studer

Tavares confronté aux pertes colossales d'Opel 

Le rachat d'Opel, un « cadeau » empoisonné au final pour PSA ? Selon l'hebdomadaire allemand Automobilwoche, le constructeur allemand a creusé ses pertes au deuxième trimestre. Ces dernières avoisinent désormais 250 millions de dollars (210,8 millions d'euros) alors qu'elles étaient de 210 millions de dollars au premier semestre.

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Le rachat d'Opel, un « cadeau » empoisonné au final pour PSA ? Selon l'hebdomadaire allemand Automobilwoche, le constructeur allemand a creusé ses pertes au deuxième trimestre. Ces dernières avoisinent désormais 250 millions de dollars (210,8 millions d'euros) alors qu'elles étaient de 210 millions de dollars au premier semestre.

Et la situation ne devrait pas s'arranger de sitôt. Le journal relaie ainsi les informations de deux sources proches des deux constructeurs selon lesquelles Opel perdrait de l'ordre de 4 millions d'euros par jour d'activité.

La tache s'avère donc ardue pour PSA qui vient d'annoncer un bénéfice semestriel record de 1,25 milliard d'euros. L'ancienne filiale de GM a perdu 15 milliards de dollars (12,5 milliards d'euros) cumulés en Europe depuis 16 ans, dont 257 millions pour la seule année 2016. L'an passé Opel avait argué des provisions opérées pour le Brexit pour expliquer ce calamiteux résultat. Une explication qui n'avait pas convaincu tout le monde, alors que dès le milieu de 2015, General Motors annonçait  à ses salariés européens qu'il serait difficile d'atteindre l'objectif d'un retour au bénéfice en 2016. Le géant US avait alors imputé ces contre-performances à la crise sévissant en Russie ainsi qu'aux incertitudes pesant sur l'avenir de la zone euro.

PSA prêt à prendre le taureau par les cornes

En mai dernier, Carlos Tavares, président du directoire de PSA, a déclaré quant à lui s'attendre à ce qu'Opel continue à perdre de l'argent en 2017. Un cadre de PSA a déclaré pour sa part à Automobilwoche que les équipes d'intégration regroupant des dirigeants de PSA, Opel et GM s'étaient réunies la semaine dernière à Paris en vue de discuter de la stratégie à mettre en place.

Selon le journal allemand, PSA aurait accepté qu'Opel dispose de sa propre équipe dirigeante dans de nombreux domaines. Néanmoins, de nombreux moteurs Opel devraient être remplacés par des moteurs PSA. Ce qui fait craindre aux représentants du personnel que seuls 800 employés sur 7.700 soient conservés dans les équipes de développement.

Un plan de redressement bientôt proposé

Un plan de redressement d'Opel inspiré par celui mis en oeuvre pour PSA devrait être prochainement présenté. Ses objectifs principaux seront de générer d'ici 2020 un free cash flow opérationnel positif et d'atteindre une marge opérationnelle de 2% à cet horizon, puis de 6% en 2026. Le flux de trésorerie opérationnel devrait quant à lui être ramené dans le vert à l'horizon 2020. PSA promet 1,7 milliard d'euros de synergies par an, dans le domaine des achats, de la fabrication et de la R&D.

"Nous aiderons Opel et Vauxhall à redevenir rentables", a assuré Carlos Tavares le 1er août dernier.

Tavares, l'homme de la situation ?

Certes, le défi sera dur à relever, mais PSA dispose de deux solides atouts : de moyens financiers … et de Carlos Tavares. Le président du directoire de PSA, a ainsi pu montrer et démontrer qu’il sait redresser une entreprise. En deux ans, le dirigeant aura ainsi réussi à restaurer la rentabilité du groupe PSA, une sacré performance pour ne pas dire un exploit.

Les gouvernements, les syndicats et les actionnaires veulent croire que le redressement d'Opel, aussi difficile soit-il, est possible et croisent les doigts en pointant un regard plein d'espoir vers Carlos Tavares.

Sources : Automobilwoche, Reuters, PSA, Challenges

Crédit Photo : Opel

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Pour résumer

Le rachat d'Opel, un « cadeau » empoisonné au final pour PSA ? Selon l'hebdomadaire allemand Automobilwoche, le constructeur allemand a creusé ses pertes au deuxième trimestre. Ces dernières avoisinent désormais 250 millions de dollars (210,8 millions d'euros) alors qu'elles étaient de 210 millions de dollars au premier semestre.

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