Le président du directoire d'Opel, Karl-Thomas Neumann pourrait démissionner dès la conclusion de la vente de la filiale de General Motors à PSA. C'est en tout cas ce qu'indique l'édition de dimanche du journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, sans toutefois citer ses sources.
Toujours selon le même journal, le dirigeant envisagerait d'informer le conseil de surveillance d'Opel de sa décision lors de sa prochaine réunion le 22 juin. Cette rumeur voit le jour alors qu'Opel a annoncé jeudi dernier que sa cession à PSA pourrait être conclue dès le 31 juillet, sous réserve d'obtention des autorisations réglementaires.
Parmi un des arguments mis en avant par Karl-Thomas Neumann pour justifier sa décision, figurerait ses craintes d'une insuffisante prise de conscience par PSA de l'importance croissante du marché des véhicules électriques. Il concéderait toutefois que la vente d'Opel à PSA est la décision adéquate en terme de stratégie.
En mars dernier, le dirigeant avait toutefois déclaré qu'il prévoyait de demeurer à son poste une fois Opel passé dans le giron de PSA. Mais depuis les choses ont changé, et si Karl-Thomas Neumann pourrait certes quitter Opel, cela pourrait être avant tout pour réintégrer Volkswagen, groupe qu'il avait quitté en 2013 pour prendre la tête des activités européennes de GM.
L'agence de presse Reuters a pu obtenir dimanche des indications sur une réflexion informelle que mèneraient les dirigeants de VW à l'heure actuelle en vue de faire revenir Karl-Thomas Neumann au sein de l'équipe dirigeante du groupe. La direction d'Audi pourrait lui être proposée. Certes, Volkswagen a récemment démenti que le président directoire d’Audi, Rupert Stadler, était sur la sellette. Répondant ainsi aux affirmations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel sur le sujet, faisant suite à la découverte d’un logiciel fraudeur chez Audi et l’élargissement de l’enquête concernant VW. Le 17 mai dernier, Rupert Stadler a été reconduit à son poste pour cinq ans, même si sa gestion du scandale des émissions polluantes était d’ores et déjà critiquée. Deux sources proches du conseil de surveillance du constructeur ont toutefois indiqué ces derniers jours que sa reconduction avait été conditionnée par l’établissement d’un accord entre les membres du conseil de surveillance stipulant qu’il n’irait pas au bout de son mandat.
S’exprimant sur le sujet, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel avait affirmé que le postes de Rupert Stadler était menacé, ajoutant que des discussions avaient été menées en vue de discuter de son éventuel remplacement. Le 2 juin, un article du Financial Times a fait quant à lui état des déclarations de Hans Gerd-Bode, un porte-parole de VW, affirmant que les informations relayées par le journal allemand étaient erronées, ajoutant qu’en l’absence de détails complémentaires, il serait prématuré de discuter du sort de M. Stadler. Si les résultats de l’enquête interne ont certes conduit à une prolongation du son contrat, le rappel mis en place chez Audi la semaine dernière dans le cadre du dieselgate aura pu remettre la décision en question.
Rappelons enfin que dans le cadre de ses anciennes activités chez Volkswagen, Karl-Thomas Neumann a dirigé le secteur de l'électro-mobilité et les activités du constructeur en Chine. Il avait dû quitter le groupe de guerre lasse à la suite d'une lutte de pouvoir dans le cadre d'un remaniement de la direction.
Sources : Reuters, Allgemeine Zeitung, Spiegel, Financial Times
Crédit Photo : Opel