12 850 véhicules électriques sur 5 mois
Selon les chiffres compilés par l'Avere, 1906 VE particuliers ont été immatriculés. Cela représente une hausse modérée de 4,6% par rapport au même mois l'an dernier. Surtout, le VE retrouve une part de marché supérieure à 1% en France. La Renault Zoe reste la reine de l'hexagone avec plus de 1200 unités vendues, suivie par la Nissan Leaf avec 237 véhicules. Le modèle qui commence à dater et dont le design divise désormais se tient relativement bien en attendant la prochaine génération dévoilé à la rentrée prochaine.
Elle se fait tout de même talonner par la BMW i3 (avec ou sans prolongateur d'autonomie). Loin derrière, on trouve la Tesla Model S avec 63 unités, la Peugeot iOn à 55 unites (on continue de vider les stocks) qui devance de peu la Hyundai Ioniq. Sur les 5 premiers mois de l'année 2017, 10 775 véhicules électriques ont été mis à la route ce qui représente une hausse de plus de 8%.
Du côté des véhicules électriques utilitaires, on dénombre 390 immatriculations. Ce marché plus planifié par nature est aussi plus stable. Le Renault Kangoo Z.E. reste le roi du marché avec 158 unités (soit 40% du marché utilitaire électrique). Il est suivi de loin par le Nissan e-NV200 à 50 immatriculations, puis la doublette Citroën Berlingo/Peugeot Partner à respectivement 44 et 38 unités. Sur les 5 premiers mois de l'année, le marché de l'utilitaire électrique se tasse légèrement avec 2073 immatriculations contre 2173 l'an dernier.
Un marché pas si mature ?
Mais au-delà d'un marché qui semble attendre encore des nouveautés (Nissan Leaf 2, Opel Ampera-e, etc.), se pose la question de sa maturité. Désormais installé durablement au-dessus des 1% de part de marché, le véhicule électrique doit-il continuer d'être subventionné par le bonus-malus ? Ou bien le bonus doit-il être réduit progressivement jusqu'à disparition ? Certains annoncent des VE moins chers que les VT à l'horizon 2025.
La question se pose après l'exemple du Danemark qui a stoppé les aides aux VE et les a taxés comme les véhicules thermiques (1). Les ventes ont immédiatement été divisées par 2 ou plus. Preuve s'il en est que le marché électrique n'est pas encore mature. Ou bien que les constructeurs ne sont pas encore prêts à descendre les prix pour s'adapter à des subventions en baisse. La Cour des Comptes pousse pour une baisse du bonus pour les véhicules électriques. Mais, elle ne prend en compte que la dimension financière du système, sans la dimension pollution urbaine de l'air et les dépenses qui en découlent.
Modifier le bonus ?
Une nouvelle formule de bonus pourrait comprendre une partie fixe, identique pour tous les VE. Puis, une partie variable en fonction de différents critères dont la consommation et l'autonomie. En effet, le bonus/malus thermique prend en compte la consommation normalisée. Ce que ne fait pas du tout le bonus électrique. Cette consommation est inhérente au véhicule mais aussi à la capacité embarquée. On pourrait donc par un calcul (2) pondérer la consommation par la capacité des batteries.
Une autre façon de pousser une partie des consommateurs vers le VE serait d'étendre les zones de circulation restreinte (ZCR). Malgré la grogne des usagers, cela devrait se faire naturellement au fil des mois avec des mairies de plus en plus enclines à cela. Gageons que le nouveau Ministre de l'Ecologie, Nicolas Hulot, clarifiera prochainement la situation.
(1) le Danemark, tout comme la Norvège et d'autres pays du nord de l'Europe taxe fortement les véhicules. Les véhicules électriques bénéficient alors d'un rabais sur les taxes ce qui correspond peu ou prou à un bonus.
(2) on compte grosso-modo +3% de consommation par 100 kg de charge en plus
Source : Avere, illustration : T. Emme/le blog auto