Essai Renault Twingo GT : "j'étais sportive"
Après trois années d'existence, la Renault Twingo connaît une déclinaison sportive soignée par Renault Sport. Cette version 110 chevaux mérite-t-elle l'appellation GT et surtout, le badge Renault Sport ?
Après trois années d'existence, la Renault Twingo connaît une déclinaison sportive soignée par Renault Sport. Cette version 110 chevaux mérite-t-elle l'appellation GT et surtout, le badge Renault Sport ?
La Renault Twingo, troisième du nom, est l'une des reines de la villes. En effet, avec son rayon de braquage ultra-court (4,3 m, on tourne dans un mouchoir de poche) et son gabarit mini, la Twingo est l'une des armes idéales pour se jouer des embouteillages. Mais, du côté de Renault Sport, on s'est dit qu'avoir un petit châssis propulsion dans la gamme et ne pas se pencher dessus serait dommage.
Pour vitaminer la petite au losange, Renault Sport l'a évidemment doté d'un moteur plus pêchu. Mais, ils ont également revu le châssis. En effet, les suspensions sont rigidifiées de 40%, tant à l'avant qu'à l'arrière, et la barre de torsion arrière voit son diamètre augmenter. Il faut malheureusement en passer par là du fait du gabarit un peu haut sur pattes de la voiture qui entraînerait trop de roulis sinon.
En contrepartie d'une efficacité accrue par cette rigidité supplémentaire, l'ESP de la Renault Twingo GT est programmé pour être un peu plus "laxiste" en terme de dérive. Rassurons les plus prudents d'entre vous, il ne s'agit pas ici de faire du drift mais, dans certaines conditions, de laisser l'arrière jouer un peu sans le castrer immédiatement. Ainsi, une accélération en sortie de virage sur une "piste" humide ou poussiéreuse et les hanches de la Twingo GT élargissent un peu.
A l'extérieur, la Renault Twingo GT reprend la bouille rondouillarde des versions "normales". Inspirée par la Renault 5 / Super 5, la Twingo GT affiche des autocollants soulignant le galbe des ailes arrière (également disponibles sur la Twingo normale) et un spécifique sur le toit qui prolonge le petit du capot avant. Les jantes 17 pouces reprennent le dessin de celles du concept Twin'Run. Attention aux bordures de trottoir !
Au niveau des couleurs, quatre sont disponibles. La moins "flashy" est sans doute le Gris Lunaire avec des autocollants oranges. La Noir Profond avec ses décalcomanies oranges rappelle un peu la Renault 5 Alpine mais est sans doute encore un peu discrète. En revanche, la Blanc Glacier et orange mais, surtout la Orange Piment aux stripping noir sont des versions pétillantes qui attirent l’œil. On regrettera l'absence d'un orange Calberson avec autocollants rouge qui aurait encore plus été un rappel du passé.
A l'intérieur, cette Renault Twingo GT est évidemment identique aux autres versions. Mais, elle possède toutefois des inserts de couleurs rappelant la carrosserie, ainsi qu'une sellerie spécifique. Les sièges ne souffrent d'aucune critique pour ce qui est du maintien latéral ou même du confort sur de longs trajets. Mais, la bande blanche de cuir insérée dans le tissu des sièges est un point négatif de cet intérieur.
En effet, sur notre modèle d'essai, pourtant peu kilométré, le blanc virait déjà au bleu sous le frottement des jeans. De plus, la couture centrale n'inspirait pas complètement confiance sur le long terme. A voir dans plusieurs dizaines de milliers de kilomètres. Aussi, il était impossible de charger un iPhone. Version de R-Link 2 ? Autre ? Toujours est-il, bien que détecté (et les fichiers médias étant vus) le smartphone d'Apple refusait de se charger.
Néanmoins, les assemblages sont bons pour le segment de prix et si les matériaux sont sonores, cela ne gène pas trop. Ce n'est pas vraiment ce qu'une majorité de clients attendent d'une mini-citadine. Les nombreux rangements sont intéressants, et la voiture a peu d'angles morts grâce à un vitrage important. En outre, pour 17 000 euros en prix de base, elle a déjà un équipement assez complet. Il n'y a que le R-Link 2 avec caméra de recul, 2HP et 1 caisson de basse, rangement central avec prise USB en option dans le pack Techno à 1000 euros.
En effet, de série, on peut compter sur la climatisation, l'allumage automatique des feux, le Stop&Start, ESP, AFU, anti-patinage, feux de détresse automatique en cas de freinage d'urgence, USB, Bluetooth, GPS (option), vitres électriques à l'avant (compas à l'arrière), limiteur/régulateur de vitesse, anti-brouillard avant, aide au démarrage en côte, etc.
Pour la ventilation/climatisation, il est appréciable que les commandes (que l'on manipule le plus souvent) soient séparées de la partie écran tactile. Ce n'est "que" 2500 euros de plus que la version Intens 90 chevaux BVM 5 à laquelle, outre la puissance en plus et le châssis retravaillé, sont rajoutés les jantes 17 pouces et la sellerie, spécifiques à la GT.
En ville, cette Renault Twingo GT est impériale. Son moteur retravaillé permet de sortir franchement du flux de circulation, que ce soit pour s'insérer sur une bretelle ou éviter la meute au feu vert. Son rayon de braquage en fait également un petit engin passe-partout. Les demi-tours deviennent un régal, et, vue de l'extérieur, la Twingo GT rappelle les "voitures d'antan" avec les roues qui donnent l'impression de prendre de l'angle lors des virages serrés.
Le moteur volontaire et le son du trois cylindres avec sa double sortie à la sonorité travaillée grisent assez vite le conducteur. Mais, ça, c'est jusque vers 70 km/h environ. Ensuite le manque d'allonge se fait sentir et les performances redeviennent "quelconques". Le 0 à 100 km/h est abattu en un peu moins de 10 secondes, ce qui au final n'est pas si impressionnant que cela. C'est moins bien que la précédente génération de Twingo, en finition R.S. Mais, c'est tout de même une seconde de moins que la version 90 chevaux.
L'appellation GT pourra paraître un peu galvaudée car après tout, cette Renault Twingo est bien loin de l'idée que l'on se fait d'une "grand tourisme". D'ailleurs le réservoir de 35 litres seulement le rappelle. Mais elle n'en demeure pas moins sportive.
Les deux reproches qui pourront être faits à cette Renault Twingo GT menée en ville, sont les suspensions très (trop ?) raides, pas aidées par les roues de 17 pouces, ainsi que l'absence d'une boîte automatique à double embrayage EDC. Le levier est court et précis mais en jouer en ville n'est pas des plus plaisants. On peut même citer un point milieu un peu "flou" pour la direction du fait de l'assistance électrique variable. Rien de rédhibitoire.
Pour démontrer l'agilité et le pep's de cette nouvelle Renault Twingo GT, autant aller sur un parcours serré, si possible un peu glissant. Là, la Twingo GT se révèle totalement. Elle pivote littéralement autour de la roue arrière intérieure et repart comme une petite balle une fois la sortie du virage en vue. L'arrière est alors joueur grâce à l'ESP recalibré pour donner un peu d'angle de liberté.
Au final, un petit "gymkhana" sans prétention donne tellement l'eau à la bouche qu'on en finit par poser LA question qui fâche. Pourquoi s'être arrêté au milieu du gué et n'avoir sortie "que" une GT et non pas une R.S. ? La première réponse est technique : le moteur trois cylindres turbo, basculé à 49 degrés, a été travaillé au maximum de sa possibilité pour une fiabilité mécanique normale. Pour cela il y a la prise d'air qui apporte 12% de refroidissement en plus, le turbo peut alors tourner plus vite. En sus, les échappements libèrent encore un peu le moteur et une cartographie revue parachève le tout.
Aller plus loin c'est prendre le risque de voir la fiabilité chuter. Autre argument, commercial celui-là, pour quelle clientèle ? Les Anglais ? Très certainement. Mais qui d'autre ? Il n'empêche, il reste un goût de "trop peu" alors que l'on sent que le châssis pourrait encaisser largement plus. La légèreté de la Twingo GT (1001 kg) en font une petite sportive sympathique, Pour aller plus loin, il faudra virer la banquette arrière, les insonorisations, etc. tout ce qui permettra de gagner un peu plus de poids, mais ce ne sera pas transcendant.
Côté consommation, si la Renault Twingo GT est menée avec parcimonie, le moteur essence turbo se montre plutôt sobre (merci le poids d'une tonne). En ville il faut compter 6,5 à 7 l/100 km mais si on est un peu énervé du pied droit, la consommation dépassera les 8 l/100 km. Sur route, elle est homologuée à 4,5 l/100 km. Notre essai ne nous a pas donné l'occasion de vérifier cette valeur.
Là encore, menée à vitesse constante on devrait pouvoir approcher cette consommation sans trop de souci, mais si on croise une route viroleuse, la consommation sera le cadet de vos souci. Petite cerise sur le gâteau, avec 115 g de CO2/km, la Renault Twingo GT ne subit pas de malus.
Il faut se faire une raison, avec son mariage technique avec Daimler Benz et les Smart, la Twingo est redevenue une puce des villes mais perd une version plus puissante. Toutefois, avec son petit bouilleur, elle a de meilleures performances que sa devancière GT et par rapport à la version 90 chevaux, elle s'énerve vraiment pour "peu" de frais.
Au final, cette Renault Twingo GT est une très bonne proposition. En concurrence directe avec une Opel Adam ou une Fiat 500, elle a pour elle son châssis amélioré quand les autres ne l'ont pas à ce niveau de puissance. Elle y ajoute une forte personnalité, une agilité imbattable et un équipement de série tout à fait compétitif. Finalement sa meilleure concurrente est sans doute la cousine Smart ForFour Brabus, mais là le prix n'est plus le même (plus de 20 000 euros). La Renault Twingo GT a, en outre, de quoi plaire tant aux conductrices qu'aux conducteurs.
+ | Tourne sur place |
Rapport prix/équipements | |
Look de bombinette | |
– | Manque d'allonge du moteur |
Détails de finition | |
Suspensions façon planche de chiropracteur | |
Pas de toit ouvrant ou vitré |
Crédit illustration : T. Emme / le blog auto
Twingo GT | |
Moteur | |
Type | 3 cylindres essence turbocompressé, 4 soupapes/cyl. |
Cylindrée (cm3) | 899 |
Puissance (kW/ch) | 80/107 à 5750 trs/min |
Couple (Nm) | 170 à 2000 trs/min |
Transmission | |
Roues motrices | roues arrières |
Boîte de vitesses | manuelle à 5 rapports |
Diamètre de braquage entre trottoirs / murs (m) | 8,6 / 9,09 |
Direction | Electrique à assistance variable |
Nombre de tours de volant entre butées | 3,9 |
Châssis | |
Jantes et pneus | 17’’ : AV : 185/45 R17 – AR : 205/40 R17 |
Performances | |
SCx | 0,748 |
Vitesse maximale (km/h) | 182 |
0 à 100 km/h (s) | 9,6 |
reprise 80 - 120 km/h | 8,3 |
1000 m D.A. (s) | 31,6 |
Consommation | |
Cycle urbain (l/100 km) | 6,2 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 4,5 |
Cycle mixte (l/100 km) | 5,2 |
CO2 (g/km) | 115 |
Dimensions | |
Longueur (mm) | 3595 |
Largeur hors tout (mm) | 1647 |
Hauteur (mm) | 1557 |
Empattement (mm) | 2492 |
Volume de coffre (l) | de 188 à 980 |
Réservoir (l) | 35 |
Masse à vide (kg) | 1001 |
Après trois années d'existence, la Renault Twingo connaît une déclinaison sportive soignée par Renault Sport. Cette version 110 chevaux mérite-t-elle l'appellation GT et surtout, le badge Renault Sport ?
Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.