Pollution aux particules fines : la circulation alternée pas efficace
par Thibaut Emme

Pollution aux particules fines : la circulation alternée pas efficace

C'est AirParif qui l'indique, la circulation alternée n'a qu'un impact très limité sur la pollution aux particules fines qui sévit actuellement sur la France. Pire, les transports en commun connaissent des perturbations, que ce soit des pannes, ou des grèves.

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"Son impact a donc été très limité"

AirParif met (un peu vite) l'inefficacité de la circulation alternée sur le dos des automobilistes qui n'auraient pas suivi la mesure.

"(...) le 6 décembre 2016, deux fois moins de véhicules ont respecté cette mesure par rapport à mars 2014. Une baisse de -18% des émissions dû au trafic routier en mars 2014 contre une baisse entre -5 à -10% pour la journée du 6 décembre 2016. Son impact a donc été très limité par rapport aux bénéfices observés les fois précédentes".

AirParif

Il n'empêche, la mesure, qui a en outre mobilisée des forces de l'ordre pour son respect, n'a, selon l'estimation de l'organisme, fait baisser que de 5 à 10% les émissions dues au trafic. Sachant que ce même AirParif chiffre à moins de 7% en moyenne la pollution aux particules fines dues au trafic routier pour l'ensemble de Paris (voir ici page 15), on arrive donc grosso-modo à une baisse de moins de 1% des émissions. Même pas une goutte d'eau dans cet océan de particules qui nous vient d'Allemagne.

Des particules venues de nos voisins à l'est

Car, oui, cet épisode hivernal de pollution est dû - comme d'habitude à cette période - aux conditions anticycloniques. D'abord un vent de nord-est a poussé les particules des usines et centrales au charbon de nos voisins, avant de les laisser stagner en l'absence de vent. Paris n'est d'ailleurs pas la seule ville qui suffoque, et certaines agglomérations à la circulation bien plus faible sont sous une cloche de pollution depuis plusieurs jours.

Pour ne rien arranger, plusieurs incidents ont émaillé la journée des galériens des transports en commun. Outre des ruptures de caténaires (au moins 3) à la gare du Nord à Paris, plusieurs mouvements sociaux émaillent les transports de différentes villes. Ainsi, Lyon est touché par une grève de la CGT et les transports en commun sont grandement perturbés. C'est pourtant demain que le préfet a décidé de mettre en place la circulation alternée dans l'agglomération. En pleine fête des lumières qui plus est.

L'impact sur le quotidien bien plus important que sur la pollution

Aussi, cette circulation alternée est une ineptie totale. Si elle autorise les véhicules électriques ou hybrides à rouler, elle ne fait pas de distinction entre véhicules de 20 ans d'âge et véhicules récents. Alors, un "vieux monospace diesel" sans filtre à particule pourra rouler aujourd'hui 8 décembre car en plaque paire, tandis qu'une citadine essence de 6 mois à peine ne le pourra pas.

Au final, les Français sont pénalisés dans leur quotidien pour un impact sur la pollution ne soit important. Le vice-président de la métropole lyonnaise en charge des transports, Thierry Philip, n'envisage pas pour le moment la gratuité des transports. Une mesure pourtant incitative pour convaincre les sceptiques. Pour ceux qui doivent transporter du matériel, aller dans un quartier mal desservi, etc. la galère devrait continuer jusqu'à ce weekend où du vent est attendu pour chasser les particules.

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Pour résumer

C'est AirParif qui l'indique, la circulation alternée n'a qu'un impact très limité sur la pollution aux particules fines qui sévit actuellement sur la France. Pire, les transports en commun connaissent des perturbations, que ce soit des pannes, ou des grèves.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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