Ce rachat serait valorisé à 1,5 milliard de livres (1,75 milliard d’euros) d’après des sources proches du dossier. D’après le Financial Times, le géant américain est intéressé par l’expertise des équipes de McLaren et par les  nombreux brevets détenus par le constructeur britannique. Depuis la révélation, McLaren a publié un communiqué dans lequel il confirme que « McLaren n’est pas en discussion avec Apple au sujet d’un quelconque investissement ». Suite au communiqué, le journal a contre-attaqué en maintenant ses affirmations. Qui a tort, qui a raison ?

Le Financial Times n’est pas un quelconque journal prompt à inventer des actualités comme certains quotidiens britanniques. Le journal est un des meilleurs quotidiens de la presse outre-manche et son sérieux n’est pas à mettre en doute. McLaren et Apple peuvent tenter d’éteindre l’incendie, mais il n’y a pas de fumée sans feu. D’abord l’article ne parle pas de simples discussions le soir autour d’un verre, mais de négociations commencées il y a plusieurs mois. Jamais le FT ne s’emballerait à préciser cette information si elle n’avait pas été recoupée par d’autres sources.

Quel est l’intérêt d’Apple à acquérir une part dans McLaren, voire racheter le groupe ? Le groupe McLaren est un groupe composé de trois filiales principales : McLaren F1, McLaren Automotive et McLaren Applied Technologies. La première entité n’est pas à présenter tant ses activités sont connues. McLaren Automotive se passe aussi d’explication. La troisième entité, moins connue, est pourtant une entreprise très intéressante puisqu’elle a pour objectif de réutiliser le savoir acquis chez McLaren F1 et McLaren Automotive dans les domaines autres que l’automobile. Cette filiale a notamment participé à la conception d’un des vélos de course de Mark Cavendish. Elle a aussi travaillé pour le géant pharmaceutique GlaxoSmithKline en vue d’améliorer la production de dentifrice. Le travail mené par les équipes de McLaren Applied Technologies a permis de réduire le temps de changement de type de dentifrice sur une même chaine de production de 39 à 15 minutes. Avec cet exemple, on s’éloigne de l’automobile, mais c'est une preuve que les compétences de McLaren Applied Technologies sont très larges.

La vision de l’automobile selon Apple est à l’opposé de McLaren. Alors que les équipes du premier travaillent à la mise au point d’un système de conduite autonome, le second a déclaré par le passé qu’il ne produirait jamais de voitures à conduite autonome. Cela dit, le groupe britannique en a les compétences. Le rachat de McLaren permettrait également à Apple de bénéficier de l’expertise du constructeur britannique dans d’autres domaines. McLaren possède une expertise dans les moteurs électriques reconnue en tant que fournisseur de moteurs pour la Formule E. Le constructeur maitrise aussi la conception et la production de châssis et carrosserie en carbone. Enfin McLaren est habitué aux cycles de développement très courts, un point commun avec le secteur des nouvelles technologies.

Cette rumeur de rachat suscite beaucoup de questions : que deviendrait McLaren F1 ? Serait-elle revendue ou conservée ? Quel impact aurait Apple sur McLaren Automotive ? A priori, McLaren pourrait continuer à vivre aux côtés d’une éventuelle voiture Apple. Que deviendrait le siège d’Eddie Cue, le vice-président sénior des services et logiciels internet, au conseil de surveillance de Ferrari ?

Les prochaines semaines promettent d’être riches en annonces et démentis.

Source: Financial Times

Source Photo : McLaren