Il pensait avoir la seule Aventador SV d'Afrique du Sud...
par Joest Jonathan Ouaknine

Il pensait avoir la seule Aventador SV d'Afrique du Sud...

Après une Lamborghini Aventador SV, persuadé d'être le seul du pays à en avoir une. Problème : depuis, un autre Sud-Africain s'en est procuré une...

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Après le râleur en Ferrari, voici celui de Lamborghini ! Un Sud-Africain s'est offert une Lamborghini Aventador SV, persuadé d'être le seul du pays à en avoir une. Problème : depuis, un autre Sud-Africain s'en est procuré une...

D'après le râleur, lorsqu'il a acheté l'une des 600 Lamborghini Aventador LP 750-4 Superveloce, le négociant, JHB, lui a garanti que c'est la seule du pays. Sauf qu'un autre Sud-Africain possède une Aventador SV. Notre homme est énervé. Depuis, il a fait inscrire "JHB vend du mensonge" sur les portes de sa supercar. Il a même créé un site web où il promet que "la vérité éclatera".

S'énerver autant pour une cause aussi superficielle, cela peut faire (au mieux) sourire. Mais cela pose deux problèmes aux constructeurs de supercars. Depuis une vingtaine d'années, ils multiplient les séries limitées. Parce qu'elles sont limitées, elles sont facturées au prix fort et à chaque fois, le constructeur jure que toutes les voitures sont déjà attribuées. JHB lui peut-être ainsi déclaré que toutes les Aventador SV étaient déjà vendues et qu'en tant que seul acheteur Sud-Africain de la liste, notre homme est de facto sûr d'être le seul du pays. En pratique, plus d'une fois, le constructeur bluffe. Soit toutes les voitures ne sont pas attribuées, soit, il veut bien en fabriquer quelques unes de plus, afin d'arrondir ses fins de mois... Pour faire passer la pilule, le constructeur parle alors de "commande annulée". Un autre Sud-Africain est venu voir Lamborghini et en insistant un peu, il a pu s'offrir une autre Aventador. Or, cette clientèle veut de l'exclusivité, pas pour découvrir ensuite que le carré VIP est ouvert aux quatre vents ! En voulant le beurre (le prix de la rareté) et l'argent du beurre (des séries pas si limitées), les constructeurs de supercars risquent d'écorner leurs réputations...

Le second point, c'est l'arrivée d'une nouvelle clientèle. Ce n'est pas un hasard si le râleur en Ferrari est Américain et celui en Lamborghini, Sud-Africain. Les constructeur de supercars réalisent aujourd'hui l'essentiel de leurs ventes hors d'Europe (Etats-Unis, Moyen-Orient, BRIC...) En apparence, ce sont des marchés en or, avec de nombreux clients, qui payent cash. Mais ce sont souvent des parvenus, qui sont habitués à ce que l'on déroule le tapis rouge devant eux. Des constructeurs Ferrari en tête, s'étaient plutôt habitués à ce qu'on leur montre patte blanche et non l'inverse. Pour une raison ou pour une autre, il refusait de vendre et c'était comme ça. Sauf que le Nouveau riche, le Novye Russkie et autres Tuhao n'accepte pas le refus ! Il n'hésitera pas à faire un esclandre, voir à judiciariser l'affaire. Les constructeurs vont donc devoir apprendre à gérer cette clientèle ingérable...

Crédit photo : Lamborghini

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