Style extérieur
Passons rapidement sur les jugements esthétiques, car aussi subjectif qu’on puisse être, on ne saurait sérieusement se plaindre d'un physique disgracieux pour cette jolie Mazda. Avec l’arrivée de ce nouveau bloc Diesel, la gamme s’enrichit également d’une finition « Graphite », donnant un style plus racé à la belle, avec notamment l’adoption de grosses roues foncées. Pour le reste, on a déjà tout dit sur ce chapitre lors de précédents essais de cette voiture, et il s’avère donc logique qu’on n’ajoute rien ou si peu, puisqu’il ne s’agit même pas d’un restylage. Mais rien ne nous empêche pour autant de souligner son élégance, qui prouve qu’on peut avoir l’air sérieux sans être austère. Le dessin fluide et le profil en goutte d’eau continuent à séduire.
Style intérieur et équipement
Mazda semble s’être trouvé également à bord. Le style ne fait pas spécialement décalé et ne joue pas dans la fantaisie. La présentation simple n’en fait pas des tonnes et c’est tant mieux. Allez, on n’oublie pas quelques petites touches sympathiques, comme le gros compte-tours, l’affichage tête haute, et l’écran façon Mercedes. On ne s’en souvenait pas, mais celui-ci, bien que tactile, ne peut s’utiliser qu’à l’arrêt. Agaçant notamment pour le passager. Il faut alors s’en remettre à la molette derrière le levier de vitesses, et baisser les yeux pour se rappeler quels boutons il faut manipuler. Cela étant, on se sent bien à bord de cette japonaise généreuse en termes d’habitabilité. A l’avant comme à l’arrière, on dispose d’une place digne du segment supérieur. Finalement, on réalise qu’après trois ans de carrière, elle vieillit plutôt bien, et ne semble pas trop déphasée en termes d’équipements, même s’il manque quelques geekeries qui font la différence.
Motorisation
Mais intéressons-nous à la nouveauté qui se situe sous le capot. Sans rentrer dans les détails techniques, il se cache derrière le nom SkyActiv-D 105 quelques informations intéressantes. En effet, contrairement à d’autres marques qui font appel à des systèmes sophistiqués en guise de piège à NOx, il se trouve que Mazda n’en a pas besoin pour satisfaire aux normes Euro6 actuellement en vigueur. Le constructeur se vante notamment d’un très bas taux de compression, d’un refroidissement et d’autres petites choses de qualité qui leur permettent d'affirmer que ce bloc un très bon moteur. Tout ça mis bout à bout permet d'arriver à des chiffres remarquables comme un taux de rejet de CO2 aux 100 km plafonné à 99 grammes tout juste (ouf !) et une consommation mixte supposée de 3,8 litres sur la même distance. Vivement l’année prochaine et l’adoption du cycle WLTC… car la vérité se situe plutôt aux alentours des 6 litres en utilisation réelle.
Sur la route
A l’utilisation, ce bloc ne fait pas preuve d’une nervosité à bas régime décoiffante. Et on le regrette, car pour rester sous la fameuse barre des 100 grammes de CO2, les ingénieurs ont allongé exagérément les plus hauts des six rapports de la boîte mécanique. Finalement, on se trouve à utiliser la plupart du temps cette Mazda3 sur les trois ou au pire quatre premières vitesses pour garder un plaisir de conduite acceptable. On doit tout faire avec un rapport de moins comparé à ses meilleures concurrentes à puissance plus ou moins équivalente. Heureusement, le constructeur d’Hiroshima a particulièrement soigné l’insonorisation de ce moteur. Et on ne parle pas que d’épaisseur d’isolants phoniques. Même à l’extérieur au ralenti, si on ne vous le dit pas, on peut même le confondre aisément avec un moteur essence, et ce n'est pas un effet d'écriture. On regrette d'autant plus ce manque d’agrément, sachant que la voiture au poids contenu se repose sur un châssis plutôt bien équilibré qui ne demande qu’à démontrer sa polyvalence et notamment sa belle prestation quand on hausse le rythme.
Tarif et conclusion
Mazda n’avait pas d’autre choix que de finir par passer ce Diesel sous le capot de sa Mazda3, notamment pour intéresser les professionnels qui représentent une grosse part du mix sur ce segment. Et particulièrement sur ce niveau de puissance. Du coup, le tarif d’entrée de gamme en Diesel démarre désormais à 23 500 euros. Malgré la dotation d’équipements, elle ne se montre pas spécialement bon marché par rapport aux stars 308 ou Mégane. Du bout des lèvres, Mazda admet même prétendre se situer entre eux et les premiums. La copie rendue mérite la moyenne et les encouragements, mais il va falloir élever le niveau de jeu de ce bloc pour titiller les meilleures.
Crédit photos : le blog auto
+ | Motorisation adaptée au marché |
Silence |
Consommation |
- | Rapports de boîte trop longs |
Un peu chère |
Mazda3 Diesel 105 Bvm6 |
Moteur |
Type et implantation | Diesel 4 cylindres turbo |
Cylindrée (cm3) | 1499 |
Puissance (kW/ch) à tr/mn | 77/105 à 4000 |
Couple (Nm) à tr/mn | 270 à 1600 |
|
Roues motrices | Roues avant |
Boîte de vitesses | Mécanique à 6 rapports |
Châssis |
Suspension avant | NC |
Suspension arrière | NC |
Freins | AV disques Ventilés / AR Disques |
Jantes et pneus | 205/60 R16 |
Performances |
Vitesse maximale (km/h) | 185 |
0 à 100 km/h (s) | 11 |
Consommation |
Cycle urbain (l/100 km) | 4,3 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 3,5 |
Cycle mixte (l/100 km) | 3,8 |
CO2 (g/km) | 99 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 4460 |
Largeur (mm) | 1800 |
Hauteur (mm) | 1450 |
Empattement (mm) | 2700 |
Volume de coffre (l) | 364 |
Réservoir (l) | 514 → 1190 |
Masse à vide (kg) | 1265 |
Pour résumer
On en veut toujours plus ! En égoïstes amateurs de la chose automobile, seul un large troupeau d’équidés dopés nous tient en éveil. On adorerait rouler en GTi tous les jours, pour évoquer le plus petit modèle qui commence à nous plaire. On exagère à peine, mais il faut se rendre à l’évidence, la réalité du marché ne correspond pas aux désirs profonds de nous autres aficionados. Mazda le sait bien. Jusqu’ici, avec un Diesel développant 150 ch, la Mazda3 se privait du gros du marché, qui se situe aux alentours des 110. Le Skyactiv 105 ch vient réparer cette erreur. Mettant nos envies de puissance entre parenthèses, nous en avons pris le volant sur les routes catalanes.