Nos aventures nous réservent parfois quelques belles surprises. En arrivant sur notre base de départ où nous allions prendre en main la nouvelle Alfa Romeo Giulia, une 4C Spider trônait sur le parking. Immédiatement nous avons demandé à notre accompagnateur si nous pouvions nous offrir un galop d’essai. Sa réponse positive nous mis immédiatement dans un grand état d’excitation. Nous nous sommes glissés (difficilement) alors dans ce petit bijou, et nous voici quelques instants plus tard sur les routes pittoresques des environs du village de Gorde. Conduire une 4C s’avère être une épreuve qui requiert une attention de tous les instants. Cette sportive brute dans tous les sens du terme, au châssis carbone et la direction non assistée, nous a puisé énormément d’énergie en tout juste 15 minutes. Quelle entrée en matière ! C’est le râle du 4 cylindres en tête et la chemise trempée que nous entamions notre découverte de la Giulia.
Style extérieur
La question du design se réduit surtout à une affaire de goût. Même si beaucoup se rejoignent parfois devant un dessin disgracieux, la plupart du temps on doit faire face à une polémique. De notre point de vue, celui de cette inédite Giulia devrait rassembler tout de même beaucoup de suffrages favorables. Cette berline racée affiche tout d’abord une identité forte, à l’image du bouclier largement ouvert en trois parties, et de la calandre caractéristique intégrant le blason maison. Ses traits très dynamiques et sculptés font d’elle à n’en pas douter une des plus séduisantes voitures de son segment, avec ce petit truc latin en plus, l’atout charme de cette nouvelle transalpine. On peut encore convaincre sans devoir jouer les cartes de la sobriété et du classicisme. Pour notre part, nous sommes conquis et on parie volontiers sur l’effet coup de cœur auprès de ses futurs acquéreurs.
Style intérieur
Et puis il y a l’intérieur de cette Giulia qui entend aussi ravir ses futurs propriétaires. A commencer par la position de conduite, plutôt basse, avec un volant placé verticalement devant soi comme dans un coupé sportif. La planche de bord permet d’identifier clairement les différents blocs de fonctions. On ne passe pas à côté des compteurs logés au fond d’imposants canons pour les garder à l’ombre. L’écran incurvé non tactile s’intègre sous une vague qui court jusqu’à la porte passager. Suivant la finition et les coloris choisis, l’ensemble a plus ou moins de cachet. On aime quelques petits détails, comme le pédalier en aluminium et le joli volant à méplat. En termes d’équipements, Alfa Romeo reste à l’écart de la course à la technologie. La Giulia possède évidemment le minimum vital, mais sans plus. Au jeu des aides à la conduite, le constructeur italien veut laisser principalement la main au conducteur, à l’exception du freinage automatique d’urgence en ville pour se préserver des petits accidents. Globalement, que ce soit pour la qualité perçue, la présentation et les gadgets, cette nouvelle Alfa n’obtient pas les lauriers.
Motorisation
En revanche, au chapitre de la conduite, il s’agit d’une toute autre histoire. Evoquons d’abord la fiche technique. On espère rapidement avoir l’opportunité de prendre le volant de versions essence, mais nous avons essayé le puissant Diesel de 180 ch aux performances intéressantes dont un 0 à 100 km/h en à peine 7 secondes. Pour la mise en route, il faut presser le bouton sur la branche inférieure du volant, comme une Ferrari, excusez du peu ! Ce bloc inédit maison se montre particulièrement volontaire, et fera largement son office, et même un peu plus encore. On le trouve certes un peu sonore en accélération, mais rien de bien méchant. Il faut impérativement l’accoupler à l’excellente boîte automatique à 8 rapports d’origine ZF, qui prouve que les doubles embrayages ne sont pas obligatoires pour allier performance et sobriété. La boîte mécanique, trop accrocheuse, ne nous a en revanche pas convaincus. Et quand on coche l’option des palettes au volant, on se croit presque aux commandes d’une sportive. En fait c’est un peu le cas d’un point de vue technique, avec entre autre un arbre de transmission en carbone, comme une voiture de course.
Sur la route
Et puis il y a cette direction exceptionnelle, l’un des atouts majeurs de cette belle italienne. Elle permet à la Giulia de se placer très précisément en courbe, en étant plus directe que la plupart de ses concurrentes du segment, et de loin. Quel plaisir ! On regrettera juste une consistance plutôt légère, qui facilite cependant la vie en ville, mais un peu plus de rigidité dans le volant boosterait encore plus l’agrément de haut niveau en dehors des agglomérations. Sans entrer dans le détail, les ingénieurs ont développé des solutions techniques sophistiquées pour servir un châssis là aussi de grande qualité, sans faire appel à un amortissement piloté (il sera proposé plus tard). La voiture se montre imperturbable sur ses appuis, à petite comme à grande vitesse, et contient ses mouvements de caisse sans jamais se montrer rude. En faisant le choix de la propulsion, Alfa Romeo touche les amateurs de berlines dynamiques comme à ses plus belles heures. Certes, on aurait adoré tout de même un arrière un peu mobile du coup, mais la Giulia mise sur l’efficacité. Franchement, on s’amuse beaucoup à son volant, comme dans un bon coupé, sans rogner sur le confort.
Tarif et conclusion
Pour répondre à la question de départ, le pari nous semble réussi. Alfa Romeo place le plaisir de conduire au cœur du débat, dans un monde où la conduite autonome s’impose peu à peu. Cette fois-ci, par rapport à ses dernières devancières, on peut considérer que le ramage se rapporte au plumage, et les Alfistes trouveront ce qu’ils recherchent dans cette Giulia. Il faudra quand même que les technologies du moment finissent par s’inviter à bord. La fiche tarifaire démarre à 30 900 euros. A puissance plus ou moins équivalente, elle se montre toujours moins chère que les Allemandes, mais propose aussi moins d’équipements même en option. Sur le papier, certain de ses griefs peuvent paraître pénalisants, et pourtant une fois au volant, la magie opère. Et on n’a même pas encore essayé les versions essence…
Crédit photos : le blog auto
+ | Style |
Boîte automatique rapide |
Agrément de conduite |
- | Manque de technologies embarquées |
Boîte mécanique à éviter |
Détails de finition |
Alfa Romeo Giulia 2.2 180 |
Moteur |
Type et implantation | 4 cylindres Diesel Turbo |
Cylindrée (cm3) | 2143 |
Puissance (kW/ch) à tr/mn | 132/180 à 3750 |
Couple (Nm) à tr/mn | 450 à 1500 |
|
Roues motrices | Arrière |
Boîte de vitesses | Automatique à 8 rapports |
Châssis |
Suspension avant | Quadrilatère |
Suspension arrière | Multi-liens |
Freins | Disques ventilés AV AR |
Jantes et pneus | 225/50 R17 |
Performances |
Vitesse maximale (km/h) | 230 |
0 à 100 km/h (s) | 7,1 |
Consommation |
Cycle urbain (l/100 km) | 5,3 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 3,5 |
Cycle mixte (l/100 km) | 4,2 |
CO2 (g/km) | 109 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 4643 |
Largeur (mm) | 1860 |
Hauteur (mm) | 1436 |
Empattement (mm) | 2820 |
Volume de coffre (l) | 480 |
Réservoir (l) | 52 |
Masse à vide (kg) | 1445 |