Avtovaz : pas de profits au minimum avant 2018
par Elisabeth Studer

Avtovaz : pas de profits au minimum avant 2018

A l'occasion de son arrivée à la tête d'Avtovaz, Nicolas Maure a indiqué que le constructeur russe en difficultés contrôlé par l'alliance Renault-Nissan ne redeviendrait rentable qu'en 2018 au plus tôt.

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A l'occasion de son arrivée à la tête d'Avtovaz, Nicolas Maure a indiqué que le constructeur russe en difficultés contrôlé par l'alliance Renault-Nissan ne redeviendrait rentable qu'en 2018 au plus tôt.

"Mon principal objectif actuellement est de ramener la société à la rentabilité", a-t-il déclaré dans un entretien publié mardi par le quotidien russe Vedomosti, indiquant que la route serait longue pour arriver à un tel résultat. Bonne nouvelle tout de même : les actionnaires n'ayant pas posé de conditions concrètes en termes de délai, l'atteinte de l'objectif dépendra en grande partie de la situation du marché.

Impacté fortement par l'effondrement des ventes automobiles en Russie, le constructeur a perdu 74 milliards de roubles (environ un milliard d'euros) en 2015, plombant les comptes de ses actionnaires que sont Renault-Nissan et le conglomérat public russe Rostec. Pour faire en sorte que 2016 permette au minimum d'afficher des chiffres meilleurs que l'année dernière, le dirigeant souhaite développer les exportations de l'entreprise, davantage rapprocher Avtovaz de Renault-Nissan et réduire les coûts. Il ne s'est toutefois pas prononcé sur d'éventuelles nouvelles suppressions d'emplois dans l'usine de Togliatti, sur la Volga, dont les effectifs ont été réduits de moitié depuis 2008.

Alors que le marché russe a été presque divisé par deux en trois ans, après une année record en 2012, Nicolas Maure espère que 2016 sera une année durant laquelle il touchera le fond avant de montrer "une croissance significative" en 2017. Il table désormais sur des ventes avoisinant 2 millions d'unités en 2020, contre 1,6 millions en 2015 mais près de 3 millions en 2012.

En mars dernier, à l'annonce du départ de l'ancien dirigeant, Bo Andersson, certains analystes estimaient que le bilan financier décevant du constructeur russe pouvait découler en partie de la décision prise au plus haut niveau en 2014 de se fournir en pièces détachées étrangères, afin de ne plus avoir affaire à des fournisseurs russes. La principale part de dettes de la compagnie s’est en effet formée après le recours à des composants importés pour la production de la Lada Vesta. Ces achats ont effet été réalisés en devise étrangère, alors même que le rouble dégringolait, entraînant un important déficit. Des rumeurs entourant la direction d’Avtovaz laissaient même alors entendre que le prix de revient de la Vesta était trop élevé et que l’usine les vendait presque à perte .

Sources : Vedomosti, Courrier de Russie

Crédit Photo : Avtovaz

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