Des chiffres mitigés
Les chiffres principaux sont les suivants : 3 461 décès soit 77 décès de plus qu'en 2014 (+2,3%), 70 802 blessés (-3,1%), 56 603 accidents corporels (-2,7%) et 26 595 personnes hospitalisées plus de 24 heures (-0,2%). L'ONISR précise que 13% de ces personnes hospitalisées auront de très graves séquelles soit 3 500 personnes. Il est vrai que l'on parle souvent du nombre de morts en occultant les blessés graves pour qui la vie change du tout au tout.
La catégorie de véhicule qui fait la hausse du bilan est le véhicule de tourisme. Avec 133 décès de plus qu'en 2014, ce sont 1 796 tués en 2015 (+8%) et 52% du nombre total de décès. Les jeunes conducteurs paient toujours un lourd tribut avec 619 décès pour les 18-24 ans (soit 18% alors qu'ils représentent 9% de la population) dont 408 décès en voiture. Les plus de 65 ans de leur côté représentent 831 décès dont 450 seulement étaient des automobilistes et près de 250 étaient des piétons, 50 des cyclistes. Cette surmortalité routière des deux côté des âges est à aller chercher du côté des causes des accidents.
Alcool, stupéfiants mais aussi ceinture
Difficile de quantifier la responsabilité d'une vitesse inadaptée dans un accident. Cependant la vitesse moyenne constatée augmente légèrement et l'ONISR considère que le facteur vitesse reste présent dans plus d'un accident mortel sur 3 pour les tués de 15 à 44 ans. Pour autant il s'agit depuis plusieurs années plus d'un facteur aggravant que déclenchant (ce n'est pas la cause de l'accident mais cela aggrave les blessures ou le nombre de tués).
Parmi les facteurs premiers des accidents, on trouve l'alcool et les stupéfiants. 30% des tués le sont dans un accident impliquant l'alcool (avec un taux supérieur à 0,5 g/l de sang pour au moins l'un des conducteurs impliqués). Pour les stupéfiants, ce sont 22,8% des accidents mortels qui ont l'un des conducteurs au moins positif.
Pour les plus de 65 ans, la principale cause n'est plus la vitesse, l'alcool ou autre, mais ce sont des refus de priorité. On notera également que près de 10% des accidents mortels impliquent un malaise ou un endormissement. Des causes évidemment évitables mais plus difficilement contrôlables que la vitesse qui l'est via le maillage des routes par des radars automatiques.
La vitesse est une cause aggravante des accidents, mais il en est une autre. Plus de 21% des morts ne portaient pas la ceinture ! Pourtant depuis 43 ans qu'elle est obligatoire à l'avant le message devrait être intégré. Cela représente tout de même 400 morts (environ) sans ceinture. Là encore les contrôles sont plus compliqués.
Le contrôle humain, élément clé pour une baisse des tués
On compte 7,6 millions de PV vitesse contre un peu moins de 1 million pour alcoolémie et 300 000 pour défaut de ceinture. En s'attaquant à ces causes d'accident ou à ces facteurs aggravants comme l'absence de ceinture, la baisse du nombre de morts (mais aussi du nombre de blessés et de blessés graves) pourrait baisser entre 500 et 1000 par an. De quoi atteindre 3000 à 2500 tués par an, mais pour cela il faudrait intensifier les contrôles par des humains et cela coûte cher. Le prix d'une "accidentalité" qui stagne ?
Pour lire le bilan 2015 de l'ONISR c'est ici.
(*) Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière
Source et Illustration : Sécurité Routière