Lors du salon Rétromobile, il n'est pas rare de croiser des anciennes dans les rues adjacentes. Nombre d'exposants et de visiteurs sont si passionnés que pour se déplacer, ils utilisent une ancienne. Par contre, il s'agit rarement d'un véhicule aussi ancien et aussi rare que cette Ford Anglia Deluxe de rallye.

En 1939, Ford UK comptait relifter la Prefect (NDLA : non, ce n'est pas un faute de frappe.) La Grande-Bretagne déclara la guerre à l'Allemagne et dans un élan de patriotisme, l'ovale bleu nomme la voiture "Anglia". Le nom fit ensuite son chemin, jusqu'en 1959. L'Anglia quatrième du nom (alias 105E) était une 2-portes compacte. Comme souvent à l'époque, les designers lorgnaient sur l'Amérique. D'où un bandeau chromé avant rappelant les Studebaker et un arrière en "Z", plutôt inspiré des Mercury. Techniquement, l'Anglia inaugurait le fameux moteur Kent (qui fit les beaux jours de la FF 1600.) En version 1,0l, il développait 39ch (un progrès par rapport aux 36ch du modèle sortant), de quoi atteindre 120km/h.

En 1962, deux jumeaux traversèrent la Manche et bâtirent des records à Montlhéry. Apparemment, cela donna des idées à Ford France. Sous la houlette d'Henri Chemin, l'importateur se lança en compétition. Henry Greder et Jean Vinatier pilotèrent des Anglia en rallye. Puis, dés 1964, l'écurie reçu des Cortina, plus puissantes.

La voiture du jour ressemble à s'y méprendre aux Anglia Ford France de 1963 (blanche avec liseré central bleu-blanc-rouge et numéro noir.) Par contre, le dossard 264 est un mystère. Lors du Monte-Carlo 1963, seul Vinatier était en piste et il portait le numéro 279. La voiture a d'ailleurs été reproduite par Altaya au 1/43e. Le numéro 264 correspond à une Austin. Au centre de la plaque de rallye, il y a un "155" tout aussi fantaisiste (d'autant plus que l'écurie n'existait pas au moment de l'édition 1962.) Quelqu'un a-t-il une explication ?