Katrapla
Comme tout le monde le sait, la Coccinelle possède un moteur quatre cylindres à plat, refroidi par air et situé en porte-à-faux arrière. Pendant plusieurs décennies, il a propulsé toutes les VW : Combi, Typ 3, Karmann-Ghia, Formula Vee... Et Porsche 356. Les prototypes de 1938 ont des moteurs 1 litre 30ch et ils atteignent péniblement 100km/h. Au fil des années, Volkswagen choisit d'augmenter la cylindrée, afin que la puissance aille crescendo. En 1971, on en est à 1,3 litre et 44ch. Une version 1,6l 50ch, la 1302 S, est également commercialisée.
La conséquence directe de l'augmentation de cylindrée, c'est la consommation. Le 1 litre revendiquait 6,7 l/100km en mixte, ce qui n'était pas si mal. Avec le 1300 cm3, on atteint les 8,5 l/1ookm. Et encore, on atteint les 10l aux 100km avec le 1600 ! On n'a plus vraiment affaire à une voiture économique...
Première particularité : le bruit. On vous entendra venir à des kilomètres... Même en plein trafic ! Dans les années 60-70, on juge la Cox lourde et poussive. Vu de 2016, 44ch pour 820kg, ce n'est pas trop mal. Deuxième particularité : le pédalier sort du plancher, avec un frein très décalé vers le conducteur (donc talon-pointe impossible.) La boîte a quatre rapports.
Comme sur une GT moderne, la clef ne sert que de coupe-circuit et il y a un bouton de démarrage. Au feu vert, l'insecte de Wolfsburg laisse tout le monde sur place ! Mais la 2 est introuvable. Va pour la 3. Le katrapla pète deux fois avant d'accepter la décision. Merci le couple du 1300. Nouveau feu rouge. Feu vert. 1 et... Toujours rien. Au troisième feu, le moteur est chaud et la 2 apparait comme par magie : un petit caprice d'anciennes.
Malgré les gros pneus, cette 1300 est assez bien manœuvrable. Et la tenue de cap, plutôt correcte pour l'époque. Idem pour le freinage : la pédale est dure, mais ça freine. Bien sûr, sur une plaque de verglas, les lois de la physique sont inviolables et l'arrière de vouloir passer devant. Voir le dessous, dessus...
Rien n'est prévu pour désembuer le pare-brise. A trois, en hiver, sous la pluie, il faut se contenter d'ouvrir les vitres de custodes et frotter sa manche sur le pare-brise. Quant aux essuie-glaces, comme souvent à l'époque, ils servent surtout à bien étaler l'eau...
Conclusion
Pour beaucoup, la Coccinelle se limite à une bonne bouille. C'est négliger la qualité de construction (finition et fiabilité), qui a beaucoup fait pour sa réputation. Néanmoins, après 1971, elle doit faire face aux citadines. Elles sont plus modernes, consomment moins, ont un meilleur rapport habitabilité/encombrement et en tant que tractions avant, elles sont plus faciles à conduire par mauvais temps. La Cox est ringardisée. Dans les films, c'est la voiture du loser, exactement comme la 2cv, durant les années 80-90. Volkswagen ne sent pas le vent tourner et il réagit in extremis avec la Golf, en 1974. Ensuite, la Coccinelle est quasiment reniée par son créateur. Dans les années 80, les Coccinelles n'étaient plus prises en charge par le réseau Volkswagen-Audi. En revanche, on retrouvera l'humour à froid de DDB jusqu'à la fin des années 90 et la campagne pour le Sharan TDI. Pendant ce temps, la Cox a continué de tenir le haut du pavé du trafic brésilien et mexicain. Les taxis ne juraient que par elle ! Quelques exemplaires continuaient à traverser le Rio Grande, munis de vieux numéro de châssis. En 2003, au Mexique, l'ultime Coccinelle sort de chaîne.
Et si vous en vouliez une ?
Les Coccinelles ont connu des destins contrastés en occasion. Les versions pré-1965 et les cabriolets ont d'emblée été collector, les plus prisées étant les rares exemplaires pré-1945 et les cabriolets biplaces d'Hebmüller. Les modèles post-1965 ont eux longtemps été mal-aimés, d'où une propension au tuning sauvage. En France, la Coccinelle a longtemps souffert face à la 2cv et à la R4 et de toute façon, Volkswagen exportait presque exclusivement aux Etats-Unis. Les kits pour donner un look "pré-1965" sont légion. Et de très, très nombreux vendeurs n'hésitent pas à prendre les gens pour des imbéciles. En général, c'est la large lunette arrière qui les trahit.
Aujourd'hui, on redécouvre les charmes des modèles les plus récents. Comptez de 3 000€ à 10 000€ pour un modèle post-65. Même si elle a une réputation d'indestructibilité, au-delà d'un certain âge, une bonne révision s'impose. Globalement, ça reste un modèle très diffusé et il y en a pas mal à vendre, en permanence. Donc, en cas de doute, vous pouvez passer votre chemin. Celle du jour appartenait à Occasion privée. Ce vendeur de voitures d'occasions songe à se diversifier dans les anciennes. Ramenée de Belgique, elle était à vendre pour 7 900€. "Était", car elle a trouvé preneur en moins d'une semaine !
Crédit photos : Joest Jonathan Ouaknine/Le Blog Auto
+ | Ligne craquante |
Collector en devenir |
Performances correctes |
Très diffusé, pièces relativement faciles à trouver |
- | Rare en état d'origine |
Consommation |
Attention aux caches-misères |
Volkswagen 1300 |
Moteur |
Type et implantation | 4 cylindres à plat, en porte-à-faux arrière |
Cylindrée (cm3) | 1285 |
Puissance (ch) à tr/min | 44 à 4100 |
Transmission |
Roues motrices | Arrière |
Boite de vitesse | manuelle à 4 apports |
Châssis |
Suspension AV | Barres de torsion |
Suspension AR | Double triangulation |
Direction | A galet |
Freins | Disques à l'avant, tambours à l'arrière |
Performances |
Vitesse maximale (km/h) | 125 |
Dimensions |
Longueur | 4030 mm |
Largeur | 1550 cm |
Hauteur | 1500 mm |
Empattement | 2400 mm |
Masse à vide (kg) | 820 |