VW : nouvelle réunion de crise, la tension monte
par Elisabeth Studer

VW : nouvelle réunion de crise, la tension monte

Nouvelle réunion de crise prévue pour VW le 3 février prochain,selon des sources proches du dossier. En trois semaines, ce sera tout de même la troisième réunion de ce type pour le comité de surveillance restreint. Il faut dire que les sujets de discussion sont nombreux et que l'avenir ne s'annonce pas des plus faciles pour le groupe allemand. Le constructeur, qui doit publier ses résultats annuels en mars, s'attend à ce que l'assemblée générale des actionnaires, prévue en avril, soit on ne peut plus tendue.

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Compte-tenu de la situation particulière à laquelle est confronté le constructeur, le comité exécutif ne peut plus se contenter d'uniquement se réunir avant chaque réunion du conseil de surveillance, soit toutes les six à huit semaines. Les six membres du comité sont le président du conseil de surveillance de VW, Hans Dieter Pötsch, le président du syndicat IG Metall, Jörg Hofmann, le président du conseil d'entreprise du groupe, Bernd Osterloh, et son adjoint Stephan Wolf, le ministre-président du Land de Basse-Saxe, deuxième actionnaire de Volkswagen, Stephan Weil, et Wolfgang Porsche, le président du conseil de surveillance de Porsche SE, l'actionnaire majoritaire de Volkswagen.

Les vingt membres du conseil de surveillance de VW doivent quant à eux se réunir le 26 février prochain. Outre l'état d'avancement de l'enquête sur le scandale et la préparation de l'assemblée générale annuelle, ils devraient également débattre des projets d'investissements pour 2016 établis en novembre dernier.

  • L'enquête interne attendue de pied ferme

Selon Bloomberg, Stephan Weil a donné à Volkswagen trois mois pour faire toute la lumière sur le scandale des moteurs truqués. VW a indiqué la semaine dernière que l'enquête interne menée par le cabinet d'avocats américain Jones Day "avançait rapidement" et que les premiers résultats devraient être rendus publics lors de l'assemblée générale du groupe le 21 avril. Pour sa part Bosch a indiqué poursuivre également son enquête interne afin de déterminer si certains de ses salariés avaient aidé Volkswagen à manipuler les niveaux d’émissions de ses modèles diesel. Le président de l’équipementier, Volkmar Denner, a tenu néanmoins à réaffirmer que le constructeur allemand portait l’entière responsabilité de ce scandale.

  • La gestion de l’affaire par VW de plus en plus critiquée

Alors que Matthias Müller, président du groupe Volkswagen, vient d'appeler à la réalisation de nouveaux tests d’émissions dans l'Union européenne, afin de réduire l’écart entre les résultats des tests en laboratoire et les émissions en conditions réelles, sa gestion de l'affaire est vivement critiquée en Allemagne et aux Etats-Unis.  Les propos prononcés par le patron de VW devant la presse lors de sa tournée américaine, évoquant un « problème technique »  pour tente de justifier une duperie pourtant avérée, sont en cause.

Les choses ne sont pas non plus au beau fixe du côté européen. Jacques Rivoal, président de la filiale française de Volkswagen, ne s’est pas présenté le 27 janvier à l’Assemblée nationale, alors que la commission du Développement durable l’avait officiellement convié à venir s’expliquer sur le scandale des moteurs truqués. Dûment invité par lettre recommandée après un premier rendez-vous manqué, le dirigeant a refusé l’invitation, arguant avoir déjà détaillé dans la presse la manière dont son employeur allait gérer le problème. En réaction, Delphine Batho, rapporteure de la mission, a demandé à Claude Bartolone, président de l’Assemblée, de disposer de « prérogatives obligeant Volkswagen à déférer aux convocations ».

  • Côté clients, les plaintes se multiplient

S'agissant de la protection des clients de VW, le Ministère allemand de la Justice et de la Protection des consommateurs a déclaré pour sa part qu'il souhaitait une égalité de traitements entre les clients américains de Volkswagen et ses clients allemands. En clair, les Allemands souhaitent que leurs compatriotes bénéficient eux aussi de la compensation de 1 000 dollars accordée outre-Atlantique.

Le nombre de personnes à indemniser pourrait gonfler de jour en jour, alors que des clients de Volkswagen en Corée du Sud envisagent désormais d’engager une action de groupe contre le constructeur aux Etats-Unis pour les avoir trompés sur les émissions de ses véhicules diesel.

Du côté américain, le Nouveau Mexique est devenu le premier état à déposer une plainte contre VW sur le scandale des émissions. Il accuse le constructeur d'avoir outrepassé les limites d'émission et d'avoir trompé les consommateurs. La plainte, déposée devant la cour de district de l'Etat de Santa Fe, accuse VW d'avoir délibérément utilisé des outils de marketing pour convaincre les clients qu'ils achetaient des voitures respectueuses de l'environnement , tout en sachant qu'il en était autrement. La plainte avance que « Soutenu par une campagne de publicité massive », VW a clamé haut et clair «  que le niveau supérieur de son ingénierie permettait à ses véhicules d'être plus performants, de consommer moins de carburant et d'émettre moins de polluants nocifs que les voitures diesel moins récents, leur permettant ainsi d'être en grande adéquation avec les attentes des consommateurs soucieux de l'environnement » alors qu'en fait « la vérité était à l'opposé ». Les experts juridiques estiment que le cas du Nouveau-Mexique pourrait être suivi par la plainte de beaucoup autres états américains.

Sources : Automotive News Europe, Bloomberg, Reuters, Süddeutsche Zeitung, Yonhap, autocar.co.uk

Crédit Photo : VW

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Nouvelle réunion de crise prévue pour VW le 3 février prochain,selon des sources proches du dossier. En trois semaines, ce sera tout de même la troisième réunion de ce type pour le comité de surveillance restreint. Il faut dire que les sujets de discussion sont nombreux et que l'avenir ne s'annonce pas des plus faciles pour le groupe allemand. Le constructeur, qui doit publier ses résultats annuels en mars, s'attend à ce que l'assemblée générale des actionnaires, prévue en avril, soit on ne peut plus tendue.

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