Stéphane Peterhansel repousse le curseur encore un peu plus loin. 6 victoires en moto, 6 victoires en auto, c'est vraiment "monsieur Dakar" ou "Peter the great". C'est dans les dunes de Fiambala que tout s'est joué mais il ne faut pas oublier la première semaine où Sébastien Loeb a montré une belle pointe de vitesse pour son premier Dakar et où les Peugeot trustaient les 3 premières places.
Al-Attiyah et Mini ont bien tenté de mettre la pression mais une faute du Qatari l'a envoyé à 1h de retard, en 2nde position. C'est était pratiquement fini de ses chances. Al-Attiyah déclare à l'arrivée : "Avant de partir pour ce Dakar, deux hommes m'inquiétaient : Stéphane (Peterhansel) et Giniel (De Villiers). A l'arrivée nous sommes tous les trois sur le podium. Stéphane est très intelligent, et Giniel est très constant, il peut faire du bon boulot. Je suis content de finir deuxième, c'est une bonne performance. Je pensais finir sur le podium quand la course a débuté, mais je ne savais pas trop en quelle position. Deuxième, je suis très content. Je remercie mes sponsors pour leur soutien. Pour la suite, on verra, je suis libre. Je n'ai pas de contrat pour l'an prochain". Serait-ce un appel du pied à Peugeot ou à Toyota ?
Le vainqueur de l'édition 2016 de son côté est tout à sa joie d'avoir gagné mais on sent une pointe de nostalgie, comme si c'était la fin de quelque chose : "C'est extraordinaire. Il y avait beaucoup de pression, et maintenant on le tient. C'est une délivrance de passer la ligne d'arrivée parce que nous avons passé les trois derniers jours sous haut stress. La satisfaction c'est aussi de réécrire l'histoire avec Peugeot, parce que l'équipe a travaillé comme des malades depuis deux ans. C'est un constructeur français, j'en ai rêvé depuis toujours. Il y a un palmarès de mes victoires, mais celle-là va rester dans le Top 3".
"Il est beaucoup trop tôt pour prendre une décision sur la suite. Ce qui est sûr, c'est que le dernier grand objectif de ma carrière était d'égaliser les victoires en moto et en auto. Maintenant que c'est fait, je ne suis pas sûr qu'il y ait encore beaucoup de choses qui me motivent autant". Le champion aurait-il l'idée de prendre sa retraite ? ou de repartir sur un autre championnat ? Gageons que Peugeot saura trouver les mots pour le retenir.
Pour Peugeot, c'est une consécration. Revenu au Dakar l'an dernier, les Peugeot 2008 DKR n'avait clairement pas le bon niveau l'an dernier. Complètement revus en quelques mois (voir notre article chez Peugeot Sport ici), les 2008 DKR16 sont plus longs, plus larges, avec de nouvelles solutions techniques, tant en suspension qu'en répartition du poids. Malgré 2 roues motrices seulement et un parcours qui ne les avantageait théoriquement pas, les Peugeot 2008 DKR ont prouvé que le lion avait vraiment bossé sa copie. Bruno Famin peut être fier de ses troupes ce soir.
Pour l'étape d'aujourd'hui, Sébastien Loeb a visiblement eu une autorisation de sortie un fois qu'il était sûr que Peterhansel rallierait l'arrivée. Il remporte une nouvelle étape avec 1 min 13 d'avance sur Hirvonen décidément la révélation de ce Dakar. Al-Attiyah suit de quelques secondes. La spéciale n'est pas longue et Peterhansel abandonne 7 nouvelles minutes sur Loeb, et 6 pleines sur Al-Attiyah. Suffisant pour conserver son matelas d'avance.
Au général, on a donc Peterhansel/Coteret (6 victoires en navigateur !) devant Al-Attiyah/Baumel et De Villiers/Von Zitewitz. Hirvonen n'a pas pu reprendre suffisamment sur le Sud-Africain. Il décroche une belle 4 ème place, à 2 minutes 30 du podium. Suivent, Poulter, Roma, Despres, Vasilyev, Loeb et Hunt. Les deux Renault Duster signe un top20 à la 18 et 19ème place, Romain Dumas fait 20 pile, sur un "vieux" Peugeot 2008 DKR+ privé (modèle 2015 amélioré).
Source : Dakar, illustration : Peugeot, Dakar