La meilleure année de la décennie. Avec plus de 1,9 millions de véhicules vendus, et une progression remarquable de +6,8% des ventes de véhicules légers, 2015 est un bon millésime. Le marché français se rapproche ainsi des 2 millions d’unités, la valeur moyenne d’avant crise. Mais tous les constructeurs n’ont pas tiré profit d’une embellie qui doit beaucoup plus aux ventes aux entreprises qu’aux particuliers.
Zapping Le Blogauto Essai MG ZS EV
Aux deux premières places du marché hexagonal depuis des décennies, Renault et Peugeot ont pleinement profité de la reprise du marché en 2015. Ventes et parts de marché sont en hausse, Renault à +8,1% coiffant d’une courte tête sont rival de toujours à +7,3%. Mais le losange a mis les bouchées doubles en décembre pour arriver devant le lion, qui au final semble plus serein sans ce sprint de dernière minute. Peugeot est revenu à son meilleur niveau avec une part de marché de 17%, alors que l’année, si l’on excepte le petit coup de jeune apporté à la 208, a été pauvre en nouveauté. Et contre tout attente, Peugeot acteur historique et militant du Diesel n’a en rien été affecté par le désamour pour un carburant qui perd plus de 6% de part de marché en 2015. A contrario, Renault a bénéficié de l’arrivée des Espace V (10 980 ventes) et Kadjar (21 069 ventes), et reste hégémonique sur le marché de l’électrique (10 407 Zoé sur 17 266 électriques vendues). Quoi qu’il en soit, et c’est un fait majeur de l’année écoulée, l’essentiel de cette progression est imputable aux ventes aux entreprises et aux ventes dites stratégiques, comme les véhicules de direction ou immatriculés par le constructeur, bien plus qu’aux ventes aux acheteurs particuliers. La majorité des constructeurs, Peugeot et Renault en tête, tournent autour de 2,5% de progression sur ce créneau qui reste le plus rentable. Des voitures et du volume en 2015, assurément. Des marges, c’est à voir…
Tout ceci explique en partie le mauvais score de Dacia, une marque où plus de 80% des ventes se font auprès de particuliers, dans une année, qui plus est, sans nouveauté. On peut étendre cette réflexion a Citroën. Tout n’est pas mauvais dans ce petit 0,4% qui cache une progression de 1,7% auprès des particuliers. Car c’est du côté des ventes aux professionnels avec -8,8% que la marque chute lourdement. Au final, c’est DS qui suscite bien des interrogations. Et ce ne sont pas les +55% de décembre, comme une bulle d’oxygène pour retrouver un semblant de vigueur, qui rassureront sur l’état de santé de la marque.
Avec une progression de 9,4%, supérieure à celle de constructeurs français, les constructeurs étrangers gagnent un point de part de marché. Les groupes Fiat, BMW, Mercedes et Nissan sont les grands gagnants, GM, Ford et Toyota sont dans le mouvement, alors que Volkswagen est globalement un ton en dessous.
Le groupe Italien dispose de deux locomotives, Fiat, avec sa 500X (11 644 ventes), et Jeep avec sa Renegade (7 178 ventes) qui coiffe désormais Alfa Romeo. Les résultats de Fiat sont d’autant plus remarquables que la progression provient du marché des particuliers, contrairement à ce qui se passe chez la majorité des autres constructeurs. Il est vrai que la marque disposait d’une certaine avance –un peu trop visible- chez les loueurs.
BMW affiche une santé tout aussi remarquable. Si bien que décembre s’est terminé en roue libre. En levant le pied dans la dernière ligne droite, -11,3%, la firme à l’hélice a laissé passer une étoile filante à +33,1% en décembre. Mercedes n’avait pourtant pas besoin de ce final pour clôturer sa bonne année.
Les groupes Fiat, BMW et Mercedes affichaient déjà une progression supérieure à la moyenne en 2014. Du plus sur du plus donc. A ce jeu là Nissan fait aussi fort. Alors que l’année 2014 était autrement plus morne, +0,3% en moyenne, la firme de Yokohama progressait elle de 8,8%. Nissan peut également se prévaloir des plus de 1100 ventes d'un Infiniti qui monte peu à peu en puissance.
Dans le milieu du tableau, on trouve Toyota et Ford d’une part et Opel d’autre part. Les deux premiers, en baisse l’an dernier, remontent la pente cette année, au prix d’un dernier coup de fouet en décembre. Même coup de fouet chez Opel, qui par contre progressait l’an passé. Mais la bonne tenue du Mokka (18 270 exemplaires vendus) ne suffit pas à faire mieux que +4,8%. La baisse annoncée des primes à l’hybride n’augure rien de bon pour Toyota qui devra compter sur sa marque Lexus au succès confirmé.
S’il est difficile de lire les résultats du groupe Hyundai, +17,1% en 2015 après -23,4% en 2014, le groupe Volkswagen semble ne pas avoir tiré parti de la hausse du marché. A l’exception notable de Skoda qui sort du lot. Progression de 5,5% en 2014, de 6,6% en 2015 et pas de volumes immatriculés en décembre, la marque de Mlada Boleslav fait partie de celles qui ont le vent en poupe. Mais les temps sont plus difficiles pour Volkswagen, Audi ou Seat qui reviennent péniblement à leur niveau d’il y a deux ans. La maison mère chute assez lourdement en décembre. Le patron du groupe, Jacques Rivoal, affirme que les bons mois de décembre ne le sont qu'artificiellement et que Volkswagen n'a pas voulu jouer ce jeu. Il faudra donc voir si janvier et février sont très bons.
Enfin les «autres marques », aux volumes certes plus modestes, affichent une coquette progression de 21,4%. Les constructeurs japonais tirent parti de l’embellie, Mazda affiche un glorieux +39% suivi de Suzuki à +16,9%, de Subaru à +15% et de Mitsubishi à +12%.
Sur les traces de BMW, de Mercedes, de Lexus ou d’Infiniti, les autres protagonistes des créneaux premium et luxe sont en forme. Volvo avec son XC60 en pointe (5057 ventes) croit de 11,4%, Land Rover avec un Evoque qui plaît toujours autant (4808 ventes) de 30%, Porsche de 43% et Jaguar décolle de 114% avec l'arrivée de la XE. Même résultat flatteur chez Tesla à +115% alors que Maserati à +18%, Ferrari à +13% et Aston Martin à +16,4% confirment que les sportives de luxe font toujours recette. C’est également vrai pour les plus ascètes. Il s’est vendu 108 Lotus en 2015, soit une hausse de 38% par rapport à 2014.
Pour 2016, le Cetelem table sur une hausse plus modérée des ventes de 3,1 %. Peugeot et Renault tablent sur 2%. L'heure n'est plus à la course aux volumes, mais plus à la restauration des marges.
Top 10 par marque décembre 2015
1. Renault 42 185
2. Peugeot 26 102
3. Citroën 16 383
4. Volkswagen 12 148
5. Dacia 10 452
6. Mercedes Benz 8331
7. Toyota 7185
8. Ford 7031
9. Nissan 6625
10. BMW 5880
Top 10 France par modèle janvier à décembre 2015
1. Renault Clio 108 408 (5,70%)
2. Peugeot 208 90 367 (4,70%)
3. Peugeot 308 75 474 (3,90%)
4. Renault Captur 72 191 (3,80%)
5. Peugeot 2008 63 204 (3,30%)
6. Citroën C3 56 382 (2,90%)
7. Renault Scenic 46 662 (2,40%)
8. Renault Twingo 45 328 (2,40%)
9. Dacia Sandero 45 264 (2,40%)
10. Citroën C4 Picasso 44 608 (2,30%)
Via CCFA & Autoactu
France
Dec.
2014
Dec. 2015
% Dec.
Cumul 2014
Cumul 2015
% Cumul
PDM
Jan-Dec.
2014
PDM
Jan-Dec.
2015
TOTAL MARCHE
163 354
183 724
12,47%
1 795 885
1 917 230
6,76%
Groupes Français
83 923
98 229
17,05%
993 770
1039 901
4,64%
55,34%
54,24%
PSA Peugeot Citroën
42 263
45 508
7,68%
536 142
558 715
4,21%
29,85%
29,14%
Citroën
14 827
16 383
10,49%
199 382
201 065
0,84%
11,10%
10,49%
DS
1 950
3 023
55,03%
31 746
30 257
-4,69%
1,77%
1,58%
Peugeot
25 486
26 102
2,42%
305 014
327 393
7,34%
16,98%
17,08%
Groupe Renault
41 558
52 637
26,66%
456 406
479 945
5,16%
25,41%
25,03%
Renault
33 404
42 185
26,29%
353 890
382 504
8,09%
19,71%
19,95%
Dacia
8 154
10 452
28,18%
102 516
97 441
-4,95%
5,71%
5,08%
Autres
102
84
-17,65%
1222
1241
1,55%
0,07%
0,06%
Groupes Etrangers
79 431
85 495
7,63%
802 115
877 329
9,38%
44,66%
45,76%
Groupe Volkswagen
23 676
21 571
-8,89%
237 544
246 710
3,86%
13,23%
12,87%
Volkswagen
14 325
12 148
-15,20%
139 554
144 105
3,26%
7,77%
7,52%
Audi
5 407
5 414
0,13%
56 395
58 734
4,15%
3,14%
3,06%
Seat
2 049
2 140
4,44%
21 090
22 009
4,36%
1,17%
1,15%
Skoda
1 883
1 867
-0,85%
20 412
21 759
6,60%
1,14%
1,13%
Autres
12
2
-83,33%
93
103
10,75%
0,01%
0,01%
Groupe Ford
6 278
7 031
11,99%
75 089
80 730
7,51%
4,18%
4,21%
Ford
6 278
7 031
11,99%
75 089
80 730
7,51%
4,18%
4,21%
Groupe Nissan
6 192
6 689
8,03%
68 741
75 241
9,46%
3,83%
3,92%
Nissan
6 114
6 625
8,36%
68 072
74 102
8,86%
3,79%
3,87%
Infiniti
78
64
-17,95%
669
1 139
70,25%
0,04%
0,06%
Groupe Toyota
6 618
7 625
15,22%
70 261
76 212
8,47%
3,91%
3,98%
Toyota
6 128
7 185
17,25%
66 774
71 755
7,46%
3,72%
3,74%
Lexus
490
440
-10,20%
3 486
4 457
27,85%
0,19%
0,23%
Autres
1
-
0,00%
0,00%
Groupe Fiat
5 399
6 547
21,26%
62 838
71 558
13,88%
3,50%
3,73%
Fiat
3 544
4 849
36,82%
45 737
54 443
19,03%
2,55%
2,84%
Jeep
797
880
10,41%
2 783
8 585
208,48%
0,15%
0,45%
Alfa Romeo
710
701
-1,27%
7 608
6 353
-16,50%
0,42%
0,33%
Lancia
315
71
-77,46%
6 105
1 469
-75,94%
0,34%
0,08%
Autres
33
46
39,39%
605
708
17,02%
0,03%
0,04%
Groupe BMW
9 035
8 241
-8,79%
65 972
76 077
15,32%
3,67%
3,97%
BMW
6 626
5 880
-11,26%
47 682
53 558
12,32%
2,66%
2,79%
Mini
2 408
2 361
-1,95%
18 277
22 512
23,17%
1,02%
1,17%
Rolls Royce
1
-100,00%
13
7
-46,15%
0,00%
0,00%
Groupe GM
5 102
5 728
12,27%
65 442
64 324
-1,71%
3,64%
3,36%
Opel
4 990
5 715
14,53%
61 246
64 170
4,77%
3,41%
3,35%
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La meilleure année de la décennie. Avec plus de 1,9 millions de véhicules vendus, et une progression remarquable de +6,8% des ventes de véhicules légers, 2015 est un bon millésime. Le marché français se rapproche ainsi des 2 millions d’unités, la valeur moyenne d’avant crise. Mais tous les constructeurs n’ont pas tiré profit d’une embellie qui doit beaucoup plus aux ventes aux entreprises qu’aux particuliers.