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par Alain Monnot

Avec le Monte-Carlo, Vincent Dubert dans le grand bain du Junior-WRC

Les Français et le rallye c'est une grande histoire d'amour. Nous avons pu bavarder quelque peu avec Vincent Dubert venu retrouver à Serre Chevalier, son père, invité d’honneur lors de la première épreuve de la Coupe Revival 104 ZS sur glace.

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Les Français et le rallye c'est une grande histoire d'amour. Nous avons pu bavarder quelque peu avec Vincent Dubert venu retrouver à Serre Chevalier, son père, invité d’honneur lors de la première épreuve de la Coupe Revival 104 ZS sur glace.

Avant de brosser le portrait de ce jeune espoir du sport automobile français, qui enchaînait avec des essais en vue du Rallye de Monte Carlo, voici notre interview.

LBA : Vincent Dubert quels sont tes objectifs pour 2016 et à quelle échéance vois-tu ton arrivée en WRC ?

Vincent Dubert : « Pour 2016, ça va débuter au Monte Carlo, avec pour objectif d’avoir le titre en WRC3. Forcément on en rêve après une saison 2015 mais au Mondial, c’est différent de la France. En France, les rallyes sont des courses Sprint avec 150 kilomètres sur la terre et 200 sur l’asphalte. En WRC, les rallyes sont beaucoup plus longs. Ce sont des courses de gestion plutôt que d’attaque à outrance du début à la fin où il faut savoir gérer, ménager sa monture. Le titre Junior WRC est jouable si l’on fait le job, si l’on n’est pas fou. Avec mon co-pilote, on sait d’où on vient, on garde nos objectifs en tête. »

Tu connais la concurrence à laquelle tu vas être confronté ?

« Les concurrents français oui, ce sont plus ou moins des amis, après la concurrence étrangère (Veiby, Tempestini…) je ne les ai pas affrontés. J’ai vu la référence, j’ai déjà roulé avec Quentin Gilbert, qui a gagné cette année le Junior WRC. Après il faut dire que je n’ai pas roulé sur les routes du championnat du monde avec des routes extrêmement déformées. Dans ce contexte-là, alors je ne peux pas dire que je serai à telle ou telle place, mais je vais travailler pour arriver à un haut niveau de performance, avec comme objectif de gagner cette année, pour gravir une marche de plus et passer en WRC2 l’année prochaine. »

Ne penses-tu pas que c’est bien ambitieux et ne faut-il pas envisager de mûrir un peu plus ?

« Mûrir d’accord, si c’était possible je prendrai le temps qu’il faut, mais là on me donne un an. Donc, forcément il ne faudra pas brûler les étapes et se griller d’entrée. Après il me faudra garder l’objectif en tête tout en gardant une certaine marge pour assurer une fiabilité maximale et accumuler le maximum de points. Il faudra être à l’arrivée de chaque course. Je pense qu’il y a certains concurrents un peu chiens fous et que nous avons notre épingle à tirer du jeu. »

Après, quand tu te projettes en WRC, tes ambitions seraient de rouler sur une voiture française, ou tout est ouvert ?

« Forcément, quand on voit la démarche qu’ont suivie Loeb et Ogier dans leurs débuts, il faut retenir que dans les équipes françaises on est très bien accompagné avec d’excellentes formules de promotion et ça fait rêver.Bien sûr que je souhaiterai continuer jusqu’au plus haut niveau avec Citroën Racing que je suis fier de représenter en JWRC, mais je saurais saisir les opportunités qui se présentent à moi.Je sais que cela demande de la progression, une certaine intelligence, du calme. On va mettre tout en place en espérant que ça suivra son rythme. »

Alors le circuit ne t’a jamais tenté ? A cause de la carrière de papa ?

« Quand j’étais petit et que j’ai mis les fesses dans un karting, j’ai dit papa je veux faire du rallye. J’aurais pu dire papa je veux faire de la Formule 1. Après en karting, j’ai eu l’occasion d’aller voir ce qu’était la bagarre en peloton. Pour moi c’était très aléatoire, il y avait des conditions extrêmes à respecter. Le rallye était plus dans mon esprit et dans ma manière de piloter, avec de la glisse. Cela s’est confirmé quand j’ai pu essayer une voiture pour la première fois. Je peux te dire que malgré des expériences en circuit notamment en Seat Super Copa à Barcelone, mon truc c’est le Rallye. »

De père en fils

Bon sang ne saurait mentir, c’est un peu ce que l’on vérifie une fois de plus en assistant à la belle progression d’un certain Vincent Dubert, arrivant à 23 ans aux portes du statut envié de pilote automobile professionnel.

Personne dans le monde du sport automobile n’aura oublié les performances étonnantes du papa qui, débutant en course de côte sur Opel Kadett GTE puis passant aux rallyes sur terre, atomise ses rivaux au volant de Peugeot 104 ZS en 1982 et 1983.

Ensuite, il se consacre au développement (sous la houlette technique de Bernard Bouhier) de la 205 GTi groupe A du groupement des concessionnaires Peugeot en disputant le championnat de France des rallyes. Après une interruption, mise à profit pour s’établir dans le domaine de la construction dans le bâtiment, on voit réapparaitre le pilote en Coupe 106, qu’il gagne en 1994.

Vincent, le fils, ne tarde pas à marquer son intérêt pour les sports mécaniques. En effet, à onze ans et demi il roule en kart, à quatorze s’essaye au volant d’une 206. On le retrouve en compétition de kart cross où il sera champion de France, le temps d’attendre ses dix-huit ans et passer à l’auto. Son choix se porte sur le rallye où il découvre en 2011 le championnat de France sur une Citroën C2 R2 Max de chez Automéca.

En 2012, sur une Citroën DS3 R3 du Team Trajectoire Racing de Marc Amourette il dispute le Citroën Racing Trophy (un podium au Rallye Terre des Cardabelles) et va s’étalonner sur deux manches du championnat du monde, en Finlande et en Catalogne dans le cadre de l’opération Rallye jeunes où il fut titularisé pour les deux dernières courses de la saison.

En 2013 toujours dans le même team, la soif d’apprendre l’amène à rouler toujours en Citroën Racing Trophy (avec une seconde place finale), mais aussi en 208 RallyCup sur une auto Enjolras.

L’année 2014 sera à oublier car les problèmes mécaniques perturbent trop la saison en 208 RallyCup.

Par contre, la saison 2015 sur une DS3 R3T, au sein de la structure AFC Racing de Frédéric Comte, focalisée sur le Citroën Racing Trophy, se déroule à merveille. Qu’on en juge plutôt ! Cinq podiums pour les cinq premières courses avec ensuite deux victoires (Terre de l’Auxerrois et Terre de Vaucluse), permettent au jeune pilote, associé à Sébastien Poujol, de gérer intelligemment le rallye du Var pour empocher la couronne enviée du Citroën Racing Trophy.

On peut dire que cette année 2015 aura été le point de bascule tout à fait important, qui propulse le jeune amateur dans le monde impitoyable mais excitant des pilotes professionnels. Comme l’équipage a gagné le Trophy 2015 et que le team AFC Racing a remporté celui réservé aux équipes techniques, la reconduction de la collaboration de Vincent et Sébastien avec la structure de Fédéric Comte (disparu lors du Mont Blanc 2015), s’imposait, pour lui rendre hommage.

Décrocher cette timbale constitue un fabuleux tremplin pour une carrière. En effet Citroën Racing finance la participation de l’équipage sur une DS3 R3 Max aux six épreuves du championnat du monde FIA Junior WRC. Sensible au soutien et aux précieux conseils de Citroën Racing et, pour se donner toutes les chances de remporter cette nouvelle marche au niveau international, Vincent Dubert et Sébastien Poujol ont souhaité se préparer au mieux avec leur nouvelle monture en participant avec le Rallye de Monte Carlo à l’ouverture du WRC-3, mais ne comptant pas pour le JWRC.

Le Monte Carlo, un gros morceau d’entrée de jeu

Cette décision étant intervenue assez tard, après une recherche intense de partenariats pour cette course mythique, d’autres travaux attendaient Vincent.

La préparation physique et psychologique tient une place importante dans l’emploi du temps, de même que l’amélioration du système de notes, outil primordial pour ce genre d’épreuve longue.

Chaque jour, le pilote ingurgite une dose massive de vidéos pour tenter de mémoriser un maximum de spéciales. Il semble que ce soit à ce prix qu’il puisse compenser son manque d’expérience sur cette épreuve monégasque. En course, il comptera sur la très grande expérience de Jacques, son père qui lui servira d’ouvreur, pour affiner au mieux ses choix en matière de pneumatiques et, pour éviter de se faire piéger par une météo changeante selon les versants empruntés, notamment dans tous ces secteurs autour de Gap. Bien sûr, le fait d’avoir tissé des liens très forts avec son équipe AFC Racing sera un élément facilitateur pour aborder un « monument » comme le Monte Carlo.

Lors de notre rencontre, nous avons découvert un jeune homme fort sympathique, étonnant de simplicité, de maturité et de lucidité.

Bien sûr, même s’il a assuré professionnellement ses arrières avec un Bac professionnel et en créant sa propre entreprise, Vincent n’aspire qu’à une seule chose : accéder au championnat du monde WRC et marcher sur les traces de nos deux Sébastien, Loeb et Ogier. Il mesure l’enjeu capital de cette saison 2016 et, d’une manière très posée et très sérieuse il travaille d’arrache-pied pour mettre tous les atouts dans son jeu.

Quand nous l’avons quitté, il allait s’astreindre à rouler de nuit pour se mettre dans l’ambiance du 84 ème Monte Carlo. Des essais étaient programmés pour finaliser avec son team tous les petits détails qui comptent, avant de rentrer dans la magie de l’épreuve avec la séance du shakedown de Gap le mercredi 20 janvier, servant d’ultime mise au point dans les conditions de course.

Deux spéciales sont programmées le 21 janvier, puis six le 22, cinq le 23 et encore trois le dimanche 24 janvier.Au sein d’un programme aussi dense que copieux, il faut bien considérer que par deux fois il faudra parcourir une spéciale chronométrée sur plus de 51 kilomètres ! On comprend fort bien pourquoi la prise de notes lors des seules reconnaissances, totalement encadrées, revêt une importance capitale mais ne suffisent pas toujours à intégrer tous les aspects du parcours, que l’on visionne jusqu’à plus soif avec les nombreuses vidéos disponibles.

Vincent Dubert aborde ce rallye de Monte Carlo à la fois avec humilité et sagesse mais fait preuve également d’une grande détermination. Il compte sur son équipe technique pour lui fournir, comme en 2015, une DS3 fiable et compétitive et, sur Sébastien Poujol son copilote, pour lui restituer ces notes si précieuses, selon le bon tempo. Nous suivrons à distance la Citroën DS3 R3 Max N° 68, afin d’informer les lecteurs du Blog auto de la progression de la relève française en rallye.

Alain Monnot

Crédit photographique : Erik Agostinelli et Gilles Vitry

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Pour résumer

Les Français et le rallye c'est une grande histoire d'amour. Nous avons pu bavarder quelque peu avec Vincent Dubert venu retrouver à Serre Chevalier, son père, invité d’honneur lors de la première épreuve de la Coupe Revival 104 ZS sur glace.

Alain Monnot
Rédacteur
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