Scandale VW : le point à J + 30
Alors que les le blogauto de faire le point sur les avancées du dossier sur ses différents aspects.
Alors que les le blogauto de faire le point sur les avancées du dossier sur ses différents aspects.
Alors que les locaux de VW en France viennent d'être perquisitionnés et que, la semaine dernière, le constructeur a été contraint par les autorités allemandes à rappeler ses voitures au sein de l’Union européenne – 8,5 millions de véhicules étant ainsi impactés - c'est l'occasion pour le blogauto de faire le point sur les avancées du dossier sur ses différents aspects.
La ministre de l'Environnement allemande Barbara Hendricks a déclaré jeudi qu'une augmentation de la fiscalité pesant sur les véhicules diesel n'était pas à l'ordre du jour, ajoutant qu'une "diabolisation de la technologie diesel" n'était pas la bonne réaction au scandale des émissions de voitures Volkswagen. "Pour moi, une taxe plus élevée sur les véhicules diesel ne figure pas sur l'agenda politique", a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Interrogée plus tôt sur la chaîne de télévision ZDF, Barbara Hendricks avait déclaré que Berlin devait envisager de mettre un terme à l'avantage fiscal dont bénéficie le diesel et de multiplier les incitations à l'achat de voitures électriques. Elle a tenu à préciser dans son communiqué, que ses commentaires dans le programme de ZDF "ont donné lieu à un malentendu". Elle a toutefois parallèlement demandé des tests d’émissions plus sévères et plus de promotion pour les électriques.
Ces propos de la ministre allemande interviennent alors que le gouvernement français a annoncé mercredi que la taxation du diesel augmenterait d'un centime par litre en 2016 puis en 2017, et ce, dans le cadre d'un plan de rapprochement de la fiscalité des carburants sur cinq ans.
L'affaire pourrait prendre une nouvelle ampleur alors que la presse américaine révèle qu’un deuxième logiciel suspect a été découvert dans des modèles Volkswagen prévus pour une commercialisation en 2016. Selon le New York Times, les autorités américaines ont ouvert une enquête sur un autre système installé sur les véhicules Volkswagen.
Rappelons que jusqu'à présent, seuls les véhicules diesel équipés de moteurs de type EA 189 étaient impactés, soit des modèles sortis entre 2008 et le début de l’année 2015 et correspondant à la période Euro5 en Europe. Volkswagen avait d'ores et déjà précisé que ses nouveaux modèles, répondant bien à la norme Euro6, n’étaient pas impactés par le scandale.
Mais désormais, rien n'est bien sûr… tant et si bien que le constructeur a repoussé la mise sur le marché de ces véhicules.
Interrogé par le congrès américain, Michael Horn, le patron de la branche américaine de Volkswagen, a ainsi annoncé le 8 octobre dernier la suspension de cette mise sur le marché le temps de l’enquête.
Les autorités enquêtent aujourd’hui sur la nature, le fonctionnement et les objectifs du nouveau système informatique, qui concerne les émissions de gaz polluants. Un porte-parole de l’agence pour la protection de l’environnement américaine a précisé que Volkswagen avait fourni aux enquêteurs des informations sur ce logiciel, présenté comme "un dispositif auxiliaire de contrôle des émissions".
Si l’enquête devait prouver que les nouveaux modèles de Volkswagen sont également impactés, un pan entier de la communication mise en place pour redorer le blason du groupe perdrait de sa pertinence, augmentant l'ampleur et les retombées du scandale, le sentiment de tromperie ne faisant alors que croître.
Faut-il y voir un lien avec le sujet différent ? Winfried Vahland, qui devait prendre la direction du marché nord-américain et gérer les suites du scandale a donné sa démission de manière inattendue mercredi dernier. Cadre de valeur chez Volkswagen, il a contribué à développer la marque VW en Chine, tout en redonnant à Skoda de précieux atours.
Nommé le 29 septembre dernier au poste de président et chef de la direction de la Région de l'Amérique du Nord de Volkswagen, Winfried Vahland a ainsi mis un terme quelques jours plus tard à vingt-cinq ans de carrière chez VW. Raisons officielles invoquées : des dissensions sur les orientations stratégiques. La presse affirme quant à elle de source officieuse qu'il aurait mal supporté de n’avoir pas été retenu parmi les candidats sérieux à la direction du groupe après la démission de M. Winterkorn.
"Il a pris sa décision en raison d'opinions divergentes sur les contours de la nouvelle région Amérique du Nord pour le groupe ; cela n'a rien avoir avec les événements actuels concernant les moteurs diesels", a tenu à préciser Skoda dans un communiqué.
Comme nous l'évoquions dans un précédent article, Volkswagen a annoncé en début de semaine dernière qu'il allait réduire les investissements de sa marque VW d'un milliard d'euros par an tout en accélérant son programme de réduction des coûts en vue de tenter de contrebalancer les charges induites par le scandale des tests d'émissions truqués. Le constructeur a par ailleurs ajouté qu'il remanierait sa stratégie des modèles de la marque VW, accordant plus d'importance aux véhicules électriques et hybrides, tout en affirmant vouloir doter ses voitures et camionnettes diesel des technologies environnementales à la pointe du progrès.
"La marque Volkswagen se reconfigure pour l'avenir; nous devenons plus efficaces et donnons à notre gamme de produits et à nos technologies de nouvelles priorités", a ainsi déclaré Herbert Diess, le patron de VW, dans un communiqué. Reste qu'aucune précision n'a été donnée sur les domaines où s'exerceraient les réductions d'investissements et de coûts.
L'affaire pourrait prendre une tournure nouvelle avec de possibles dommages collatéraux en Chine, ce qui le cas échéant pourrait nuire fortement au groupe, ce dernier étant en effet leader des constructeurs automobiles étrangers dans l'Empire du Milieu. Volkswagen a annoncé lundi 12 octobre le rappel de 2 000 de ses véhicules en Chine dans le cadre du scandale des moteurs diesel truqués, une goutte d'eau par rapport aux autres marchés puisque Volkswagen n'y vend pratiquement pas de diesel. Le rappel concerne principalement des Tiguan.
Vu les volumes concernés, et dans le contexte de la pollution dans laquelle se débat la Chine par ailleurs, la réaction de l’administration chinoise semble plus de posture que vraiment sincère, mais elle s’est toutefois déclarée « très préoccupée » par la situation, appelant le constructeur à résoudre le problème le plus rapidement possible, faute de quoi des sanctions pourraient être prises à son encontre.
En réalité, au delà de ces rappels, la position de VW en Chine pourrait être surtout affaiblie par la situation financière fragilisée du constructeur suite aux répercussions à venir. En effet, Volkswagen réalise son business en Chine au travers de deux coentreprises, l'une avec SAIC, société de Shanghai et avec FAW de Changchun. Si Volkswagen détient seulement 40 % de la joint-venture avec FAW, après des années de négociations, le gouvernement chinois vient de donner son accord pour que le constructeur augmente ses parts à hauteur de la limite légale de 50 %. Mais pour ce faire, Volkswagen a besoin d'acheter les actions de son partenaire FAW.
« Nous parlons ici de milliards » déclare ainsi FAW, ajoutant : « à la lumière des amendes élevées attendues pour sa tricherie d'émission, reste à savoir si Volkswagen peut réunir une telle somme aussi facilement qu'il le pouvait auparavant ».
Si de prime abord, il ne semble pas essentiel pour VW de détenir 10 % de plus au sein d'une joint venture qui fonctionne bien depuis près d'un quart de siècle, reste que FAW est détenue par le gouvernement central chinois. Or, si VW commence à revenir sur l'accord FAW, ou si surgissent des craintes qu'il ne puisse financer une telle transaction, le constructeur pourrait perdre beaucoup de bons amis à Pékin, et notamment ceux qui ont pu influer la décision.
La Chine est le plus grand, le plus rentable et le plus prometteur marché de Volkswagen, et de loin. Confronté à nombre de problèmes actuellement, le constructeur ne peut se permettre aujourd'hui d'en affronter un nouveau, et de taille, dans l'Empire du Milieu.
Crédit Photo : VW
Sources : AFP, Reuters, Le Monde, NY Times, Daily Kanban, Skoda, VW, Ministère Allemand de l'Environnement
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