En ces temps de canicule, on a plus que jamais envie d'air frais. Et tant qu'à rouler cheveux au vent, pourquoi pas le faire dans une voiture tricolore ? La DS3 Cabriolet vient justement de s'offrir une série spéciale, nommée "1955".
Présentation générale
Carlos Tavares a de grandes ambitions pour DS. La marque doit s'éloigner de Citroën. Cela vaut pour les produits, mais aussi pour les marchés (on parle ainsi d'une venue de DS aux USA.) Et il y a la rumeur d'une "DS8". C'est ce qu'on appelle de l'ambition ! Ca change des discours tièdes des constructeurs français, entendus depuis 20 ans.
En attendant, cela fait déjà quatre ans qu'il n'y a pas eu de nouveau modèle chez DS, du moins en Europe : la Chine a vu arriver la DS5 LS et la DS6 l'an dernier. La DS3 souffre. Après un pic à 78 375 unités en 2011, elle ne s'est écoulée qu'à 57 000 unités en 2015. Et la remplaçante semble programmée pour 2018-2019. De plus, bien que ce ne soit plus une Citroën, la DS3 conserve les chevrons sur sa calandre (NDLA : ils resteront a priori jusqu'à un second lifting, en 2016.) Et il y a cette image floue. Le néo-constructeur passant son temps à évoquer la DS "tout court", puis à se vanter de refuser la nostalgie.
C'est encore le cas avec la série spéciale "1955". La date est bien sûr une référence au lancement de la DS19. Mais l'ancêtre brille par son absence dans les visuels, comme dans les pubs.
Style extérieur
La DS3 déroutait à sa sortie. En effet, elle n'a jamais ressemblé à la DS. Aussi bien esthétiquement que techniquement. Il n'y a même pas un clin d'œil. Rappelons que la DS3 Cabriolet n'est pas un cabriolet stricto sensu. Le toit en toile ne recouvre que la partie supérieure. Les flancs sont fixes. Les plus anciens la compareront à la BMW 2002 Targa. Alors que les plus jeunes songeront à la Fiat 500C.
En voyant cette DS3 Cabriolet, j'ai eu un eurêka : il ne faut pas chercher de lien avec la DS. En fait, elle est la descendante de la C3 Pluriel. Toutes les deux sont des versions cossues et trois portes de la C3. Et dans cette version Cabriolet, le parallèle est frappant, même si la Pluriel était toute en rondeurs.
Du reste, le lifting du printemps 2014 n'a pas apporté de changements fondamentaux. Il suffit de comparer celle-ci au Cabriolet e-HDI 90, pré-lifting, que nous avions essayé. Seuls les fans remarqueront les nouveaux optiques. Le concept-car DS Inside remonte déjà au salon de Genève 2009. La DS3 de série suivit à Francfort. Pourtant, elle a globalement bien vieilli. Cette série limitée "1955" joue la carte de la sobriété, alors que d'ordinaire, la DS3 s'offre des teintes digne de Jacques Tati. Pour info, la teinte "blanc perle nacré" est en option. Notez, sur le toit, les logos "DS" sur fond marron. Toute ressemblance avec la toile d'un célèbre malletier...
Style intérieur et équipement
Là, le changement est visible ! J'ai personnellement testé l'une des premières DS3. La finition avait alors fait un bond par rapport à la C3 Pluriel. Avec le lifting, la qualité perçue est au top. Il y a d'énormes progrès, tant dans le choix des matériaux que dans la qualité d'assemblage. C'est beau, les informations sont lisibles et les commandes sont bien placées. Face à la chute des ventes, DS joue la carte du "full option". La "1955" vient coiffer la "So irrésistible" et elle offre baguette chromée, jantes 17 pouces, phares 3D, sellerie cuir, tableau de bord noir brillant et caméra de recul de série. Seuls le cuir Nappa "trinitario", la hifi et les repose-pieds sont en option. On est loin des longues listes d'options d'outre-Rhin...
Ce qui n'a pas changé, c'est le côté "grand à l'extérieur, petit à l'intérieur". La DS3 est 12cm plus longue qu'une MINI trois portes, à laquelle elle rend 1,2 cm en largeur hors rétroviseurs. Mais son empattement est plus court de 3 cm et elle lui rend 9 cm en largeur aux coudes. Les épais montants, avec de minuscules vitres arrières renforcent cette impression de petitesse (NDLA : les fans préfèrent parler "d'ambiance intime".)
Le coffre possède un volume théorique de 245dm3. Mais le hayon tronqué ne fait que s'entrouvrir et le chargement est malaisé. Le plus gros archaïsme, ce sont les sièges avants, chauffants, mais à réglages manuels. Pour accéder à l'arrière, il faut les dérégler. Ca n'est plus très sérieux en 2015.
Crédit photos : Joest Jonathan Ouaknine/Le blog auto