Dennis Hopper (1936-2010)

Dennis Hopper, l’un des acteurs les plus controversés d’Hollywood est mort. La dernière image d’Easy rider (qu’il a également réalisé) résume bien l’homme, avec cet éternel côté provocateur/chien fou. Hopper n’était pas un « car guy » stricto sensu. Mais en tant qu’observateur d’une Amérique dont l’automobile joue un rôle-clef, les voitures se retrouvent au cœur de son œuvre.

Dennis Hopper est issu d’un milieu petit-bourgeois de province. Une mère maitre-nageur et un père gérant d’un bureau de poste (en fait, c’est une couverture; il est agent de l’OSS.)

Hopper fait l’Actor’s studio, puis il débarque à Hollywood au milieu des années 50. Il débute dans La fureur de vivre (1955), avec James Dean.

A Hollywood, le petit-bourgeois de province découvre le sexe et l’alcool. Après Géant (où il retrouve James Dean), il s’éclipse une première fois.

Il a quelques petits rôles au cinéma et à la télévision, mais il est surtout le compagnon de route de la Beat generation. Il photographie l’Amérique de la fin des années 50, avec une approche avant tout artistique et graphique.

Au milieu des années 60, il épouse (brièvement) la fille de John Wayne. Beau-papa lui dégotte des rôles.

C’est grâce à cela qu’il trouve les moyens de filmer Easy rider (1969), avec Peter Fonda et Jack Nicholson. Pour info, les 4 Harley (chaque bécane avait des doublures identiques) étaient des motos de la police achetées pour une bouchée de pain, puis transformées en chopers. A la fin du tournage, les 2 motos survivantes sont volées. Le trio (qui était sous « influence » permanente) réalise après coup qu’il leur manque une scène! Le dernier « feu de camp » fut donc filmé sans motos!

Avec l’argent d’Easy rider, Dennis Hopper s’offre des quantités énormes d’alcools et de drogues. Il s’éclipse de nouveau loin des studios.

Son principal « rôle » fut une série de pubs pour les whisky Jim Beam!

Hopper est grillé à Hollywood. Le salut vient d’outre-Atlantique. L’Allemand Wim Wenders, fan de cinéma US, lui offre un rôle de méchant dans L’ami Américain (1977.) Hopper campe un homme mystérieux qui contacte un homme atteint d’un cancer et lui propose un deal: il doit tuer des hommes, contre le financement du traitement de sa maladie. La Ford Thunderbird de « l’ami » joue un rôle prépondérant: son arrivée dans la tranquille maison des « gentils » est toujours annonciatrice d’ennuis…

Sa deuxième éclipse prend fin en 1986, lorsque David Lynch lui offre un rôle (encore un méchant!) dans Blue velvet.

Hopper retourne derrière la caméra. Hot Spot (1990) est son quatrième film. Don Johnson débarque dans une petite ville et y devient vendeur de Ford. Il drague l’épouse de son patron, une femme fatale qui roule en… Cadillac.

En 1993, Hopper joue un méchant (encore et toujours!) dans Red Rock West. Il campe un tueur à gage tout droit venu des années 60, comme en témoigne sa Buick Riviera.

Hopper a arrêté la poudreuse. Mais il en est réduit à cachetonner dans des nanars pour payer ses impôts. Il campe ainsi des méchants d’opérette dans Super Mario, Waterworld et Speed:

A la fin des années 90, Dennis Hopper se rachète une conduite (en apparence.)

En Europe, il joue les intellos, expose ses tableaux et ses photographies.

Aux Etats-Unis, il exploite le filon Easy rider. D’où cette pub pour la Ford Cougar:

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