7 pastilles selon la "pollution" : nouvelle usine à gaz
Depuis le temps que le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable nous le promettait, voilà le retour de la pastille verte. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Depuis le temps que le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable nous le promettait, voilà le retour de la pastille verte. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Depuis le temps que le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable nous le promettait, voilà le retour de la pastille verte. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
7 pastilles selon les émissions de polluants
Cela s'est appelé brièvement "Priorit'air" le temps de la réflexion, ce sera finalement le système "Crit'Air". 7 pastilles de couleurs à coller sur le pare-brise et permettant en un coup d'oeil de reconnaître le degré de "pollution" d'un véhicule et appliquer des restrictions de circulation ou des avantages (stationnement, voies de bus, etc.) en conséquence. Voilà la promesse de la Ministre Ségolène Royal.
6 pastilles numérotées de 1 à 6 avec des couleurs différentes permettent de classer les véhicules thermiques en fonction des émissions de particules, NOx, etc. et cela c'est finalement la seule bonne idée du système (plutôt que de ne prendre en compte que le CO2). La 7ème pastille identifiera les véhicules électriques. On notera que les véhicules diesel et essence ne sont pas au même niveau de certificat puisque le Crit'Air 1 n'est disponible qu'en essence.
La Maire de Paris sera contente, elle qui rêve d'une capitale sans diesel. Un bon gros V8 glougloutant du sans plomb pourrait donc être autorisé à circuler mais pas un diesel euro 6.
[Mise à jour 03/06/15 : Les constructeurs automobile réagissent dans un communiqué : "Les constructeurs automobiles, regroupés au sein de leurs associations professionnelles CCFA et CSIAM, contestent la discrimination faite au diesel Euro 6b (2014) qui serait exclu de la pastille n°1, réservée aux seuls véhicules essence. Cette exclusion est inacceptable : elle est infondée sur le plan technique et sérieusement contestable sur le plan juridique. En effet, la réglementation européenne (norme Euro 6b) a ramené les émissions de polluants des véhicules diesel à un niveau équivalent à celui des véhicules essence. De plus, il serait contraire à l’esprit du marché unique européen d’interdire aux véhicules respectant la toute dernière norme en vigueur la libre circulation sur l’ensemble du territoire". Voilà déjà de premières polémiques avant même l'entrée en vigueur d'un système boiteux.
Non obligatoire
Sauf que de cette base plutôt intéressante, le Ministère décide de n'en faire qu'une coquille vide et une usine à gaz. Les vignettes seront non obligatoires et surtout les mairies resteront seules juges pour appliquer des restrictions ou non. Certaines municipalités ont déclaré qu'elles appliqueront ces restrictions, ou au moins tenteront. En effet, pour appliquer des restrictions, les municipalités devront créer administrativement ces zones, et développer ou faciliter le développement de la mobilité électrique. De plus les restrictions ne seront pas forcément les mêmes d'une municipalité à l'autre.
Ainsi lors d'un jour de restriction, certains véhicules pourraient être autorisés à circuler dans une municipalité A, mais pas dans sa voisine B. Le nombre d'agglomérations qui appliqueront les zones de restrictions seront finalement plutôt faibles (Paris, Grenoble sont intéressés mais d'autres grosses villes ne le sont pas), par conséquent pourquoi s'embêter à demander (par internet exclusivement) une vignette gratuite les 6 premiers mois de mise en place du service puis à 5 euros après ?
Pour quelle efficacité ?
Nous avons moult fois débattu du bien fondé de la circulation alternée ou de sa réelle (in)efficacité. Ici il en sera de même, même si le système semble moins absurde que la sélection par les plaques d'immatriculation.
Londres qui a mis en place des restrictions (péage) de circulation, n'a pas vu son atmosphère s'améliorer. Les derniers pics en France, il y a quelques semaines, étaient dus à des vents d'est important une pollution externe aux villes (pour rappel en Ile de France 68% des particules sont importées par les vents dominants). Bref l'efficacité de cette mesure facultative restera à la marge.
La mise en place de ce dispositif est surtout due à la menace de poursuites (pénalités financières) que fait planer la Commission Européenne sur la France si cette dernière ne prend pas de mesure pour réduire la pollution atmosphérique. Avec Crit'Air, nous voilà (mal) armés pour dire que l'on fait quelque chose.
Un point reste en suspend, dans 4 ans 1/2 entre en vigueur Euro7. Que vaudront alors les vignettes de 2016 ? Inventera-t-on la vignette 0 ?
Source et illustration : Ministère du Développement Durable
Depuis le temps que le Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable nous le promettait, voilà le retour de la pastille verte. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Retrouvez tous les soirs une sélection d'articles dans votre boite mail.