En Indycar, on s'était tellement habitué aux vainqueurs-surprise qu'on avait oublié qu'un favori pouvait s'imposer. Pole, stratégie de course et gestion du carburant impeccable, Will Power (Penske) démontre qu'il n'est pas champion en titre pour rien.
US F2000
JDC passe à deux voitures, avec l'arrivée de Sam Chastain. En deux saisons de F1600, le fils de Tom Chastain (sponsor, puis patron d'écurie d'Indycar) n'a remporté qu'une victoire. Fera-t-il mieux en US F2000 ?
Nico Jamin (Cape Motorsports) semble être l'homme en forme de la discipline. Sur le "routier" d'Indianapolis, il décroche la pole.
La course 1 est palpitante. Jamin démarre proprement, mais suite à un accident dans le peloton, il y a une interruption. Au drapeau vert, Aaron Telitz (Cape Motorsports) sort de nul part et vire en tête. En plus, Jake Eidson (Pabst) a doublé le Normand. Jamin se dédouble. Il profite de nouveaux "jaunes" pour recoller au leader.
C'est chaud-bouillant au drapeau vert : Telitz, Jamin et Eidson roulent cote à cote ! Le leader part visiter les pelouses, tandis qu'Eidson se montre le plus hardi. Jamin ne baisse pas le bras et il passe de nouveau Eidson ! Derrière, Telitz, tombé au 5e rang, finit avec le couteau entre les dents. Luke Gabin (Pelfrey) et Anthony Martin (John Cummiskey) ne peuvent résister à son retour.
C'est donc Telitz le 3e, derrière Jamin et Eidson.
Trop facile pour Jamin ! Le samedi, le Rouenais s'échappe au départ. Eidson tente de le suivre. L'Américain commet une erreur et Telitz s’immisce. Eidson essaye de reprendre la 2e place, mais Telitz lui ferme la porte. Monoplace touchée, Eidson doit repasser par les stands. Martin passait par là et le voilà 3e.
Jamin s'offre un doublé à "Indy". Telitz est 2e et Martin, 3e.
Au classement, Jamin se retrouve en tête, à 204 points. Eidson passe 2e, à 186 points. Telitz est 3e, à 180 points.
Pro Mazda
Avant son arrivée en Pro Mazda, Timothé Buret (Juncos) était un parfait inconnu. Force est de constater que le tricolore possède un bon pied droit. Il est le plus rapide des essais d'Indianapolis.
La Pro Mazda commence par rattraper la course 2 du NOLA (interrompue pour cause de pluie.) Les places sont déterminées d'après les meilleurs tours de la course 1. Weiron Tan (Andretti) se retrouve en pole.
L'ex-pilote Caterham Academy conserve l'avantage au départ. Mais Buret, 5e sur la grille, fend le peloton et klaxonne derrière le Malaisien. Pato O'Ward (Pelfrey) et Florian Latorre (Cape Motorsports) s'accroche. Le Français part en tonneau et bien sur, les drapeaux jaunes sont agités.
Au "vert", Buret tente sa chance, mais Tan lui claque la porte. Neil Alberico (Cape Motorsports) en profite pour lui chiper l'argent. Puis il s'attaque au leader. De nouveau, Tan est intraitable et Buret retrouve sa 2e place. Deux incidents provoquent de nouvelles session de "jaunes". Le drapeau vert revient pour un dernier passage. Pas de soucis pour Tan, qui se maintien.
On obtient donc un tiercé Tan-Buret-Alberico.
Les mécaniciens de Cape Motorsports travaillent toute la nuit et Latorre est au départ de la course 2. Pas de cadeaux entre Français : Latorre dépose Buret au départ. Néanmoins, comme souvent, il y a un carton dans le peloton, donc des drapeaux jaunes.
Au restart, Buret surprend le leader. Latorre ne peut rien faire. Derrière eux, Santiago Urrutia (Juncos) doit contenir les ambitions de Tan.
Ca ne bouge plus et l'on obtient un inédit doublé tricolore en Pro Mazda. Buret remporte son premier succès, devant Latorre. Urrutia est 3e.
Pour la course 3, Urrutia est en pole, aux côtés de Lattore. Le Français se rate complètement. Will Owen (Juncos), O'Ward et Buret le doublent dans les premiers mètres. O'Ward tente ensuite de mettre Owen sous pression, mais c'est lui qui craque et commet une erreur. Buret n'en demandait pas tant et le voilà 3e.
Urrutia s'impose dans un fauteuil, suivi par Owen et Buret.
Urrutia mène désormais le championnat, avec 194 points au compteur. Alberico, peu en verve, passe 2e à 170 points. Buret fait le plein et passe 3e, à 153 points. Ca va un peu mieux pour Lattore, 6e à 119 points.
Indy Lights
Vice-champion 2014 (à égalité de points avec le champion), Jack Harvey (Sam Schmidt) semble enfin avoir trouvé le mode d'emploi de la nouvelle Dallara Il-15. A Indianapolis, il décroche sa première pole 2015.
Au drapeau vert, RC Enerson (Sam Schmidt) fonce dans le tas. Il arrive en luge à la chicane et finit dans le gazon. En bon Anglais, Harvey en a besoin de davantage pour perdre son flegme. Ed Jones (Carlin), lui, est un peu confus. Sean Rayhall (8Star) en profite pour le doubler. L'Emirati a néanmoins retrouvé ses esprit avant que Max Chilton (Carlin) ne passe. L'ex-pilote Marussia tente vainement une nouvelle manoeuvre, avant de se ranger derrière son équipier.
C'est donc le premier succès 2015 d'Harvey. La performance du jour, c'est la médaille d'argent de Rayhall. Jones est 3e.
Fou, fou, fou ! Harvey tasse le poleman Jones au départ, ce qui permet à Rayhall de prendre les commandes, devant Harvey et Felix Serralles (Belardi.) Un drapeau jaune, quelques tours plus loin, permet à Serralles de doubler Harvey. Le Britannique veut reprendre l'argent. Il enlève un tear-off. Un geste anodin, sauf que la visière vient se mettre sur une entrée d'air. Le Mazda du Britannique a chaud et il finit par expirer. En vue de l'arrivée, Serralles s'effondre, laissant passer RC Enerson (Sam Schmidt), Chilton et Jones.
Rayhall s'offre un premier succès en monoplace (soit deux podiums en quatre courses) devant Enerson et Chilton.
Au classement, ça se ressert. Jones est 1er à 166 points, devant Harvey (162 points.) Spencer Pigot (Juncos), pas vraiment "présent" ce week-end, est 3e à 155 points.
Indycar
Penske reste invincible aux essais. Cette fois, c'est Will Power qui décroche la pole. La seconde, cette saison, du champion sortant.
La course démarre devant des tribunes clairsemées. Helio Castroneves (Penske), 3e, envoi Scott Dixon (Ganassi), dans le décor. Tony Kanaan (Ganassi) et Josef Newgarden (CFH) sont les victimes collatérales de l'incident. Drapeaux jaunes.
A la reprise, Power mène devant Juan Pablo Montoya (Penske.) Parti en queue de peloton, Graham Rahal (Rahal) est l'un des grands gagnants du carton. Lors d'un arrêt aux stands éclairs, il ressort devant Montoya. Ensuite, il ne se passe pas grand chose sur le "routier" d'Indianapolis. Pas même un petit "jaune". On se croirait au temps des Grand Prix de F1 disputées là... En tête, Power est sur une autre planète. Sébastien Bourdais (KV) et Simon Pagenaud (Penske) sont régulièrement dans le top 5. Malheureusement, ce dernier est trahi par son Chevrolet. Il est d'ailleurs l'un des seuls à abandonner. En vue de l'arrivée, Rahal accélère le rythme. Power "répond", mais sa jauge de carburant est presque vide... Heureusement pour l'Australien, le damier salvateur tombe avant qu'il ne soit en panne sèche.
Power remporte le Grand Prix d'Indianapolis. Une manière de se mettre en confiance avant les "500" qui se sont toujours refusées à lui. Il est le 5e vainqueur en autant de courses. Rahal, impressionnant, est 2e (et meilleur "Honda".) Montoya, 3e.
Bourdais est 4e. Signalons que le promoteur a dévissé certains grillages, après la course, pour que les spectateurs envahissent "spontanément" la piste.
Très régulier, Montoya se maintient en tête, à 171 points. Power passe 2e, à 166 points. Castroneves est 3e, à 161 points.
Bourdais est 9e à 123 points. Pagenaud est 10e, à 101 points.
Crédits photos : GM (photos 1 et 15 à 17), US F2000 (photos 2 à 5), Pro Mazda (photos 6 à 10) et Indy Lights (photos 11 à 14.)