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Essai Audi TT-S 2.0 TFSI de 310 ch 1
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par Pierrick Rakotoniaina

Essai Audi TT-S 2.0 TFSI de 310 ch

On reproche souvent aux médias auto de forcer sur les compliments. Mais critiquer une voiture, ça n'est pas si simple. De nos jours, les constructeurs font tout ce qu’ils peuvent pour nous compliquer la tâche en mettant sur le marché des voitures à la fois belles et performantes, qui font rêver même si elles sont toujours trop chères. La nouvelle TT-S semble en être un exemple, mais nous allons quand même essayer de rester de marbre, même dans un cadre somptueux comme Fuerteventura, aux Canaries…

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Style extérieur

Le constructeur aux anneaux pensait sans doute que le soleil de l'archipel espagnol où avait lieu la session d'essais allait influencer notre approche. Bien essayé, mais c’est raté ! Cela faisait déjà une bonne semaine qu’il ne faisait plus gris et froid sur la France. Et toc ! Nous étions donc plutôt d’humeur normale au moment de découvrir l’Audi TT-S. Notre modèle d’essai, ils l’ont commandé en rouge, relatif à la vitesse, la performance… Encore une fois bien tenté, mais une nouvelle fois, nous avions décidé de ne pas nous laisser avoir et d'attendre d’être derrière le volant pour s'assurer des capacités de l'engin.

En faisant d’abord le tour du propriétaire, on constate qu’Audi respecte une partie de l’héritage laissé par les générations précédentes en terme de style, comme en témoigne la ligne de toit. En fait c’est à peu près tout, car pour le reste, on ne fait guère le lien. La première avançait quelques rondeurs, la deuxième déjà beaucoup moins, et sur cette troisième, mis à part les arches de roues… Etrangement en s’affichant désormais plus sobre dans ses lignes, elle se montre en fait plus agressive visuellement. La faute à des traits plus francs, des coups de serpe ici et là, une imposante calandre et des feux acérés. L’allure générale paraît moderne, même futuriste, qui plus est avec la signature lumineuse faite de guides de lumières et de LEDs. Les courbes latines et sensuelles, à Ingolstadt, on décide visiblement de les laisser à d’autres.

A chacun son appréciation, mais d’après la population et les touristes qui ont croisé notre route, il s’agit d’une jolie voiture. Sur ce point, on se rallie lâchement à l’avis général. Disons qu’elle ne se fera par remarquer par sa laideur, il y a peu de doutes. Seulement voilà, une TT-S ne se distingue finalement aucunement d’une TT en finition S-line et ça on le regrette. On vous aide, la plus sportive des deux arbore des lamelles brillantes sur la calandre, et deux doubles sorties d’échappement à l’arrière dans un diffuseur esthétique. On en attend plus de la future TT-RS !

Style intérieur et équipement

En revanche à l’intérieur, mis à part les badges disséminés sur le volant, les sièges et le pommeau du sélecteur de la boite S-tronic, il s’agit strictement du même habitacle que dans une TT « classique » (si on y met le prix bien entendu). On se lasse vraiment de le répéter… D’ailleurs on ne le fera pas. La qualité de finition demeure ce qu’elle est habituellement dans une Audi d’aujourd’hui. point ! Et chacun sait donc ce que cela veut dire. Cependant, on ne va pas se gêner pour apporter notre petit lot de critiques. Pour ce qui concerne le contenu technologique, si vous cochez les bonnes cases dans la colonne « options », vous aurez à peu près ce que vous désirez, et sur ce segment, personne n'en offre davantage. L’écran couleur en lieu et place des compteurs, c’est superbe, on ne peut pas le nier, surtout en mode Navigation.

Seulement il y a un hic, le passager devra avoir nécessairement une bonne vue s’il désire intervenir sur le GPS ou l’audio car ces informations y apparaissent également. En effet, il n’y aucun écran sur la planche de bord. La gestion de la climatisation directement sur les jolis aérateurs à clics, en terme d’ergonomie c’est top. Mais étonnamment, elle n’offre pas la possibilité de choisir la température à gauche et à droite de manière séparée. Cela étant, le conducteur et son accompagnant sont bien installés dans cette TT. Sauf peut-être les claustrophobes.

Motorisation

Que se passe-t-il quand on tourne la clé ? Ou plus justement, quand on appuie sur le bouton de démarrage ? On réveille un 2.0 TFSi de 310 ch, soit un gain de 38 canassons sous le capot par rapport à sa devancière. Pour compléter les chiffres, comptez sur un couple maxi de 380 Nm dès 1800 tr/min, une vitesse de pointe régulée à 250 km/h et un 0 à 100 km/h expédié en moins de 5 secondes. A priori, largement de quoi s’amuser et perdre son permis au bout d’à peine 20… La TT-S dispose bien entendu du label Quattro, via un coupleur Haldex qui gère la transmission intégrale de manière transparente en toutes circonstances. Honnêtement, en mode eco ou confort, on n’entend pas vraiment le moteur, du moment qu’on ne le sollicite pas.

Il y a plusieurs réglages pour la direction, la fermeté des suspensions et le moteur, mais Audi devrait se limiter à deux, « Sport » ou « Normal ». Existe-t-il véritablement un intermédiaire entre rouler de manière déraisonnable ou à l’économie ? Ce bloc ne manque pas de souffle, et cela semble d’ailleurs fausser les sensations à bas régime, donnant l’impression d’un manque de couple. On peut même se risquer à parler de temps de réponse du turn, à la différence près que la montée dans les régimes même après que celui-ci arrive se révèle étendue. Et ce jusqu’au rapport suivant enchainé par l’excellente transmission S-tronic, avec un « broooaap » qui flatte les oreilles à chaque fois. Rien que pour ça, laissez tomber la boite manuelle… Ah tiens, là nous sommes peut-être tombés dans un des pièges tendus par Audi !

Châssis, confort et comportement

Les routes de bonne qualité des monts et plateaux de Fuerteventura offrent un terrain de jeu idéal pour ce type de voiture, du moment que la Guarda Civil a autre chose à faire que guetter votre passage. Si l’efficacité apparaît comme défaut, alors là nouvelle TT-S est très mauvaise. Il faut véritablement se cracher dans les mains pour essayer de titiller la limite de ce châssis par ailleurs allégé de quelques 40 kg par rapport à l’ancienne mouture. Grâce bien entendu à la transmission aux 4 roues, la motricité ne peut être prise en défaut, jamais. Ensuite, oubliez les notions de survirage ou de sous-virage, Audi les a éliminé du lexique automobile avec la TT-S. On s’emballe ? A peine, car vouloir le vérifier s’apparente à une prise de risque frisant l’inconscience, surtout sur route ouverte. Le coupé d’Ingostadt se place en virage avec rigueur et facilement pour le conducteur grâce à la direction consistante juste comme il faut. On ne ressent pas l’envie d’en faire plus, l’auto semblant presque faire le travail sans forcer.

Justement, c’est ce que regretteront les plus exigeants adeptes de la conduite rapide. On apprécie être rapide au volant de la TT-S, mais on ne se fait pas peur. Nous serions presque frustrés d’aller aussi vite, aussi facilement ! Avant d’aborder le chapitre des tarifs, à ce stade on ne peut objectivement pas parler de mauvaise voiture, puisqu’en dehors de critères subjectifs comme l’esthétique, les griefs sont peu nombreux pour celui qui veut s’offrir l’image Audi et la performance sans avoir besoin de notions de pilotage.

Conclusion

Sur les chèques, il faudra écrire 55 300 euros à l’ordre de votre concessionnaire, puis 2 200 euros sur celui destiné au percepteur au nom du malus écologique. Dans cette gamme de prix, certains pourraient préférer par exemple un Boxster. Il est certes moins cher et moins performant (sur l’exercice du 0 à 100 km/h), mais c’est un ticket pour la planète Porsche. Sa rivale tricolore la Peugeot RCZ-R s’avère bon marché à moins de 50 000 euros, toutefois il manque une quarantaine de chevaux dans le moteur. Nous attendons maintenant rapidement une TT-RS, qui apportera on l’espère, le grain de folie qui manque à cette très rigoureuse Audi TT-S.

Crédit photos : Pierrick Rakotoniaina / le blog auto

+Moteur
Facile à conduire vite
Intérieur
-Climatisation non bizone ?
Manque de caractère

Audi TT-S 2.0 TFSI
Moteur
Type et implantation4 cylindres en ligne 16 soupapes

Turbocompressé essence

Cylindrée (cm3)1984
Puissance (kW/ch) à tr/mn228/310 à 5800
Couple (Nm) à tr/mn380 à 1800
Transmission
Roues motricesQuatre roues motrices
Boîte de vitessesAutomatique à 6 rapports
Châssis
Suspension avantNC
Suspension arrièreNC
FreinsDisques ventilés AV disques AR
Jantes et pneus245/40R18 Av 245/40R18 Ar
Vitesse maximale (km/h)250
0 à 100 km/h (s)4,6
Consommation
Cycle urbain (l/100 km)8,2
Cycle extra-urbain (l/100 km)5,8
Cycle mixte (l/100 km)6,7
CO2 (g/km)155
Dimensions
Longueur (mm)4190
Largeur (mm)1830
Hauteur (mm)1340
Empattement (mm)2510
Volume de coffre (l)305 → 712
Réservoir (l)55
Masse à vide (kg)1335

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Pour résumer

On reproche souvent aux médias auto de forcer sur les compliments. Mais critiquer une voiture, ça n'est pas si simple. De nos jours, les constructeurs font tout ce qu’ils peuvent pour nous compliquer la tâche en mettant sur le marché des voitures à la fois belles et performantes, qui font rêver même si elles sont toujours trop chères. La nouvelle TT-S semble en être un exemple, mais nous allons quand même essayer de rester de marbre, même dans un cadre somptueux comme Fuerteventura, aux Canaries…

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