Voitures qui s'envolent, pluie, séances tronquées... Cette année, les qualifications des 500 miles d'Indianapolis n'ont pas été de tout repos. Scott Dixon (Ganassi) décroche la timbale sur fond de polémiques.
Les vainqueurs
Depuis le début de la saison d'Indycar, Penske a remporté toutes les poles. L'équipe de "Roger" misait donc logiquement sur un nouveau carton. Mais c'est Scott Dixon (Ganassi) qui est le plus rapide, interrompant ainsi le cycle. Will Power et Simon Pagenaud complètent néanmoins la première ligne. 4e, Tony Kanaan (Ganassi) se met devant Helio Castroneves, empêchant un tir groupé. Juan Pablo Montoya, ancien vainqueur, n'est que 15e.
Indianapolis, c'est les intermittents. Qu'il s'agisse de pré-retraités qui veulent un dernier frisson, de jeunes espoirs qui espèrent se faire remarquer ou de pilotes au creux de la vague, qui souhaiteraient rebondir. Justin Wilson (Andretti) fait parti de cette dernière catégorie. A pied cette année, l'ex-pilote de F1 décroche un très beau 6e chrono.
Enfin, les Frenchies sont à la fête. On l'a vu plus haut, Pagenaud débutera à l'extérieur de la première ligne. Sebastien Bourdais (KV) sera à l'intérieur de la troisième ligne. Enfin, au 21e rang, on trouve Tristan Vautier (Dale Coyne.) Sans volant fixe depuis 2013, il a le rôle ingrat de qualifier la voiture de James Davison (retenu par le Pirelli World Challenge.)
Les perdants
Honda souffrait en 2014. Cette année, c'est revers sur revers : Ganassi parti chez Chevrolet, Ryan-Hunter Reay (Andretti) en unique gros bras du clan Honda, un kit aéro prêt trop tard... Ca se confirme à Indianapolis. Le kit aéro "ovale" est prêt en temps et en heure. Mais le motoriste souffre du manque de grands pilotes (là où Chevrolet peut compter sur les dream teams de Penske et Ganassi.) Wilson (voir plus haut) est 6e et premier "Honda". 8e, Marco Andretti (Andretti) est le seul autre pilote du top 10 à avoir un Honda dans le dos. Par contre, sur la deuxième moitié du tableau, il n'y a pratiquement que des "Honda" ! Dans ces conditions, difficile de briller à Indianapolis...
Elle semble loin, l'époque où il y avait quatre femmes sur la grille d'Indianapolis et autant dans la "Road to Indy". Cette année, elles ne sont que deux. 19e, Simona de Silvestro (Andretti) ne sait pas ce qu'elle fera après "Indy". Quant à Pippa Mann (Dale Coyne), vaguement soutenue par Donald Trump, elle partira 28e. Katherine Legge est présente, mais c'est pour annoncer la création d'une équipe entièrement féminine pour 2016. Et du côté de la "Road to Indy", Ayla Agren (Pelfrey) est l'unique femme présente. Vu qu'elle roule en US F2000, la Norvégienne devra patienter quelques années (au mieux) avant d'aller en Indycar...
Côté intermittents, on nous promettait des noms comme Jean-Eric Vergne, Alexander Rossi ou A.J. Allmendinger. Finalement, il y a surtout des exclus. Rodolfo Gonzalez (Dale Coyne) est le seul à n'avoir jamais piloté d'Indycar. Expert des midgets, Bryan Clauson (KV) s'offre une nouvelle pige. Du coup, ils ne sont que 34 pour 33 places. Le vétéran Buddy Lazier est le seul non-qualifié.
La polémique
Les kits aéro du printemps étaient des kits "routiers". Avant Indianapolis, Chevrolet et Honda ont dévoilé des kits "ovale". L'Indycar a imposé moins d'appui, afin de réduire la vitesse. Avec son tour à 226,76 MPH (363 km/h), Dixon se serait qualifié in extremis aux 500 miles 2014.
La conséquence, c'est que les voitures sont plus instables, avec un risque de déventage. Castroneves fit une belle cabriole. Mais c'est James Hinchcliffe (Sam Schmidt) qui s'est fait le plus mal. Blessé lors des essais libres post-qualification, le Canadien est incertain pour la course.
Il y a de vraies craintes pour la course. Lors des essais, les pilotes sont seuls en piste. On n'ose imaginer les conséquences du déventage d'un pilote, alors qu'il est suivi par d'autres voitures...
Crédits photos : GM (photos 1 et 2), Indycar (photos 3, 4, 6 et 7) et Honda (photos 5 et 8.)