Comme à l’accoutumée, chez Audi on ne voit pas pourquoi il faudrait bousculer ses codes d’un modèle à l’autre, encore moins à l’occasion d’un restylage. Cela étant, les changements mineurs apparaissent tout de même plus visibles que d’habitude, à commencer par la calandre single frame moins plate, entourée d’un jonc chromé qui la relie aux phares. Il faut y voir là, la nouvelle signature de tous les SUV du constructeur aux anneaux. Au passage, les deux boucliers s’élargissent en plus d’un nouveau dessin plus dynamique, sans oublier évidemment les feux à LEDs revus, aux clignotants à défilement à l’arrière du plus bel effet.
On pourrait faire encore plus court pour l’habitacle, car on se situe à la limite du complet statu quo. Et sans vouloir rentrer dans le cliché de la finition de haut niveau qu’offre le constructeur allemand… il semble difficile de dire qu’il en est autrement. Le rigoureux assemblage associé au choix des matériaux de la planche de bord et de la sellerie restent des références à ce niveau de gamme, même si la concurrence sous certains aspects apparaît au niveau pour quelques-uns. A croire que pour avoir l’air premium, il faut un intérieur strict pour être pris au sérieux et éviter les fantaisies. On appréciera surtout les équipements technologiques, une multitude de caméras, les automatismes en pagaille pour tranquilliser la conduite notamment sur autoroute. Des tas de « gadgets » inutiles pour certains, et jugés comme de véritables atout pour d’autres.
On se sent plutôt à l’aise dans ce petit SUV, grâce aussi au toit ouvrant panoramique qui nous permet de mieux profiter du peu de lumière que nous offrait le soleil d’hiver il y a quelques semaines encore. La position de conduite n’a rien de la camionnette, du moins si l’on choisit de baisser le siège et le volant. Ceux qui aiment la hauteur peuvent évidemment toujours se surélever pour mieux dominer la route des yeux, et c’est bien là l’un des intérêts de ce type de véhicule. La banquette arrière accueille gentiment deux personnes. Trois peuvent être admises évidemment, en espérant que vous ne tirerez pas la courte paille pour finir au milieu. Concernant le seuil de coffre assez haut, il y a toujours deux écoles : ceux qui se plaignent de devoir trop soulever les courses au moment de les charger, et les autres qui estiment cela comme un avantage au moment de les décharger.
Sous notre capot, le 2.0 TDi revisité de 184 ch. Celui-ci ne manque pas de souffle, ni de couple. Servi par l’excellente et réactive boite à double embrayage S-Tronic qui lisse littéralement les passages de rapports, le Q3 dévore la route. Les 380 Nm de couple disponible en dessous des 2000 tr/min invitent à bousculer ce Q3, même s’il s’adresse aux gros rouleurs. L’amortissement piloté à trois modes, auto, sport et confort permet ainsi de s’adapter plus ou moins à l’humeur du cavalier qui le cravache. En optant pour le plus dynamique d’entre eux, on se retrouve au volant d’une voiture au comportement plus rigoureux bien entendu, sans virer planche de bois. Nul besoin dès lors d’exagérément ralentir pour limiter le tangage et le roulis en virage. La direction ainsi endurcie permet de mieux avoir la main sur ce qui se passe sous les roues, pour mieux apprécier la conduite et gérer les réactions du chassis. La transmission intégrale Quattro aide clairement à mieux dynamiser les relances en sorties de virages, avec une auto qui s’en extirpe plus aisément et efface le patinage que voudraient imposer les plus nerveux, au bénéfice de la motricité, et ce en toutes circonstances.
Une fois redescendu de la montagne, heureusement le mode confort permet lui d’oublier la route, même s’il trouve ses limites sur routes dégradées. Là aussi sans tomber dans le chewing gum, ce sont les efforts au volant et les contraintes pour les occupants qui diminuent. Toutefois dans ces circonstances, on a tout de même connu plus confortable, même si le Q3 ne fait pas du tout figure de mauvaise élève sur cette question. C’est d’ailleurs ce qui fait aussi la différence avec la plupart des SUV compactes généralistes qui gèrent autrement le compromis confort/dynamisme, car ceux-ci se voient rarement équipés de suspensions pilotées aussi performantes. Avec ce bloc, on touche à un intéressant rapport entre la puissance qui renforce inévitablement l’agrément de conduite, et la consommation qui dans la vraie vie s’établissait entre 8 et 9 litres aux 100 km (5,4 litres en mixte d’après la fiche technique).
Les tarifs démarrent à 31 000 euros en essence 150 ch, et comptez plus de 46 000 pour notre modèle de 184 ch. Qu’on ne s’y trompe pas, malgré une grille de prix qui semble élevée, le Q3 se montre globalement toujours moins cher que le BMW X1 et le Mercedes GLA. Surtout, le gros des ventes se fait sur le moyen et le haut de gamme, qui s’avèrent très éloignés du prix d’appel. Pourtant certains équipements intéressants comme les feux xénon et la téléphonie blutooth se montrent disponibles en série dès le premier niveau. Sur ce segment des SUV compacts premium, on ne voit guère comment Audi pourrait se voir inquiétés.
+ | Moteur + boite S-tronic |
Finition intérieure |
Equipements |
- | Différentiation de millésime difficile |
Statu quo du design de la planche de bord |
Un peu ferme |
Audi Q3 2.0 TDI S-Tronic |
Moteur |
Type et implantation | 4 cylindres en ligne turbocompressé |
| Diesel |
Cylindrée (cm3) | 1968 |
Puissance (kW/ch) à tr/mn | 184 à 3500 |
Couple (Nm) à tr/mn | 380 à 1800 |
Transmission |
Roues motrices | Quatre roues motrices |
Boîte de vitesses | Double embrayage S-Tronic à 7 rapports |
Châssis |
Suspension avant | Double triangulation |
Suspension arrière | Multi-lien |
Freins | 4 freins à disques dont 2 ventilés |
Jantes et pneus | 235/50R18 |
|
Vitesse maximale (km/h) | 219 |
0 à 100 km/h (s) | 7,9 |
Consommation |
Cycle urbain (l/100 km) | 6,5 |
Cycle extra-urbain (l/100 km) | 4,7 |
Cycle mixte (l/100 km) | 5,4 |
CO2 (g/km) | 141 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 4388 |
Largeur (mm) | 1831 |
Hauteur (mm) | 1590 |
Empattement (mm) | 2603 |
Volume de coffre (l) | 460 → 1365 |
Réservoir (l) | 64 |
Masse à vide (kg) | 1385 |
Crédit photos : Audi