20 ans déjà : Monza 1994, le crève-cœur de Jean Alesi
par La rédaction

20 ans déjà : Monza 1994, le crève-cœur de Jean Alesi

Il y a 20 ans, Michael Schumacher commençait sa domination sur la F1. Sauf qu’à Monza, le futur Kaiser était absent, la faute à son « étourderie » de Silverstone (il s’était vu infliger un drapeau noir pour ne pas avoir obtempéré à une pénalité due au fait qu’il avait dépassé le poleman Hill pendant le tour de formation) qui avait entraîné sa suspension pour deux courses, la FIA trouvant là un judicieux moyen de relancer un championnat médiatiquement détruit par la domination de l’allemand et la tragédie d’Imola. Ferrari de son côté commençait à remonter la pente.

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Autodrome de Monza, 11 septembre 1994 : Aux manettes depuis 1993, Jean Todt a reconstruit peu à peu une Scuderia en miettes depuis la tragi-comédie de 1991 et la voiture de 1994 conçue par John Barnard est rapide, à défaut d’être fiable. Berger en a apporté la preuve en remportant le Grand Prix d’Allemagne. Quant à Jean Alesi, toujours très rapide, il continue de faire équipe avec son chat noir, comme en Allemagne où il a coup sur coup subi une explosion du capot moteur en essais ( !) puis essuyé une panne moteur après 500 mètres de course… A Monza, Alesi est gonflé à bloc. Il adore cette piste sur laquelle il est très véloce et a décroché l’année précédente une inespérée seconde place. Les tifosi, qui ont adopté le plus italien des pilotes français, le lui rendent bien et acclament chacun de ses passages dans la ligne droite.

Alesi s'est montré incisif et diablement rapide dès les essais et a décroché sa première pole position devant Berger et Hill. Le dimanche, l’Avignonnais semble intouchable. Malgré un premier départ annulé suite à un carambolage, il conserve la tête lors du second départ et creuse irrémédiablement l’écart sur ses poursuivants. Alesi est sur une autre planète et roule une seconde plus vite au tour que les autres. Au quatorzième tour, il s’arrête aux stands pour son premier ravitaillement avec une marge confortable. Les secondes s’égrènent et au moment où l’équipe relâche le bolide, c’est la panne. Alesi accélère mais la voiture ne veut rien savoir. La boîte de vitesses reste bloquée. Pendant deux ou trois minutes, les mécaniciens s’affairent désespérément sur la rossa pour relancer la machine mais rien n’y fait. Alesi jette son volant, balance ses gants de colère et, toujours casqué, traverse les stands comme une furie. Ses proches racontèrent que Jean quitta sur le champ le circuit et, à bord de son Alfa 164 Turbo, regagna dans la foulée Avignon à plus de 200 km/h de moyenne et ne parla à personne pendant plusieurs jours. Un instantané de la carrière et du caractère si trempé et attachant du franco-sicilien !

Alesi frôla encore à plusieurs reprises la victoire à Monza, mais un grain de sable vint à chaque fois ruiner ses espoirs : en 1995, il profita de l’accrochage Hill-Schumacher pour mener jusqu’à neuf tours du but avant qu’un roulement ne prenne feu (le genre d’incident qui n’arrive qu’une fois sur un million !) puis en 1996 et 1997, il termina deux fois second mais en se faisant déposséder à chaque fois du leadership grâce à de meilleurs arrêts aux stands de ses adversaires directs. Les désillusions dans sa carrière ont été nombreuses (Spa 1991, Monaco 1996, etc…) mais Monza 1994 restera sans doute une des plus douloureuses sur le plan affectif, tant l’amour de Jean Alesi pour Ferrari et la communion avec les tifosi était intense. On n’ose imaginer ce qu’aurait donné une Marseillaise sur ce podium.

Crédit image : DR via F1rejects.com

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Il y a 20 ans, Michael Schumacher commençait sa domination sur la F1. Sauf qu’à Monza, le futur Kaiser était absent, la faute à son « étourderie » de Silverstone (il s’était vu infliger un drapeau noir pour ne pas avoir obtempéré à une pénalité due au fait qu’il avait dépassé le poleman Hill pendant le tour de formation) qui avait entraîné sa suspension pour deux courses, la FIA trouvant là un judicieux moyen de relancer un championnat médiatiquement détruit par la domination de l’allemand et la tragédie d’Imola. Ferrari de son côté commençait à remonter la pente.

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