Chaque année, la GT Academy conjointement organisée par Gran Turismo et Nissan, sort un joueur expert de son canapé, pour le mettre derrière un volant de voiture de course engagée en compétition officielle. Le Français Gaëtan Paletou a gagné la saison 2014, après divers ateliers sportifs et de conduite à Silverstone pendant une semaine. Nous y étions aussi, pour notre part passer de la manette de PS3 au baquet de l’exclusive GT-R Nismo, après quelques exercices spécifiques pour mieux profiter de cette dernière.
Le premier jour, nous nous sommes rendu sur l’un des circuits du complexe de Silverstone, celui de Stowe où les participants de la GT Academy passaient une épreuve au volant de 370 Z Nismo et de GT-R. Dans un des garages, une demi-douzaine de bornes arcade. Nous nous sommes installé dans l’une d’elles, et nous voilà partis pour une heure de jeu. On pense déjà aux ateliers, on s’essaie au freinage pied gauche, juste pour voir.
Une épreuve de Gymkhana pour se mettre en jambes
Tout de suite, on tente d’améliorer notre temps tour par tour, et c’est alors qu’on nous invite à participer à une épreuve de gymkhana. Les concurrents de la GT Academy passent également un examen de ce type, et nous avons eu droit à une version simplifiée. On nous a expliqué le parcours fait de plots de différentes couleurs, qui se compose d’une partie slalom, un virage parabolique puis un dernier slalom avant une « box » dans laquelle on doit impérativement stopper. Notre monture, une 370 Z Nismo… à conduite à droite, histoire de nous faciliter le travail. En toute modestie, malgré cela nous n’avons pas trop fait de fautes, avec juste un cône renversé sur nos 3 passages et un chrono somme toute décent. Jusqu’ici, l’honneur était donc sauf.
Puis de retour derrière le volant de la PS3, nous avons enchaîné à nouveau les tours, avant cette fois-ci de visiter le Nismo lab. Il s’agit d’un camion ambulant, plein d’équipements divers qui nous montrent comment Nissan aide à la préparation de ses « athlètes Nismo ». Histoire de mettre en lumière l’importance du poids en sport auto on nous a montré d’abord la différence à la pesée des disques de freins de course d’une GT-R GT3 par rapport au modèle conventionnel, les éléments de carrosserie en carbone qu’on porte avec le petit doigt, et le casque. Le pilote également doit donc surveiller son poids… Pour éviter une humiliation publique nous ne sommes pas montés sur leur balance perfectionnée, qui en quelques instants vous donne votre masse musculaire, le gras, des tas de paramètres, et donc déduit ce sur quoi vous devez travailler pour améliorer votre condition physique. Pour faire court, si Jann Mardenborough mange une glace la veille d’une course, ce coach électronique le verra.
De la technologie pour se transformer en athlète Nismo
Puis un casque mental connecté en bluetooth à une application iPad spécifique, mesure notre sensibilité au stress. Si en effet la course demande une certaine tension pour rester concentré, il ne faut pas non plus se crisper, sous peine de manquer de fluidité par exemple au moment de passer un rapport. Sans trop savoir comment, on essaie non sans mal de faire passer les aiguilles prenant cela en compte, dans le vert. Et puis il y a un cet engin qu’on adore détester : le mur batak. Il s’agit d’une structure supportant une douzaine de boutons à portée de main, sur lesquels on appuie pour les éteindre en séquence. On prend alors une posture mi-Shiva mi-Spiderman… en choisissant le programme 30 secondes. On atteint péniblement une trentaine d’appuis, là où les athlètes Nismo font au moins 45 et au-delà. Cet instrument sert à travailler les réflexes bien entendu, mais également le physique (c’est éprouvant…), ainsi que le regard pour que le pilote puisse mieux appréhender une multitude d’informations en même temps. Pourquoi ? Pour gérer plus facilement tous ce qu’on peut devoir observer en course, comme par exemple le drapeau jaune agité sur le côté, le compteur sous les yeux, et la voiture au loin devant soi. Demandez en un pour votre bureau et faites vous des challenges entre collègues, délires assurés!
Après cela, retour une fois de plus à la PS3... pour limer encore une fois le bitume virtuel du circuit "National" de Silverstone sur lequel nous allions tourner l'après-midi. Cette fois nous choisissons évidemment une GT-R et hop hop hop votre serviteur étrangement un peu plus concentré qu'en début de journée, regarde là où il peut grappiller du temps. Puis après avoir avaler rapidement le déjeuner, nous rejoignons les stands de l'ancienne ligne de départ et d'arrivée du Grand Prix de Grande-Bretagne. Point de F1 aujourd'hui, mais des GT-R et même la déclinaison Nismo en pleine séance de shooting photo. On s'équipe d'un casque, on ne sait jamais... Pour rappel, notre modèle en question, c'est 550 ch, un 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes et tout ce qui fait d'elle une des plus performantes des voitures du moment. On enfonce une carte SD qui va recueillir les données des tours parcourus, et hop c'est parti... sous une averse toute britannique.
D'abord de la console au volant de la GT-R...
La GT-R, ça va vite, on le constate à nouveau sur ce circuit. La GT-R, c’est facile à conduire, même sur ce bitume qui commençait à devenir gras. La GT-R, c’est aussi un peu lourd, il faut donc particulièrement gérer les transferts de masse sous peine de subir les effets du poids conséquent dans les courbes. La GT-R, c’est aussi très efficace et on se demande alors ce qu’apporte vraiment un passage chez Nismo. Avec notre petite clé USB chargé des données récupérées sur la voiture on se rend sur un Juke pas comme les autres, puisqu’équipé d’une baie de télémétrie. Dans les écrans, les vidéos embarquées de nos différents tours, et nos courbes indiquant notre comportement à chaque instant. Le pilote Nismo nous dit alors à l’aide des graphiques où nous avons perdu du temps, et par conséquent où on pouvait en gagner.
Immédiatement, retour… à la console pour mettre ça en pratique ! On ne peut dès lors plus se passer de ce petit volant et de ce siège qui semblent nous aider à mieux conduire. On prend conscience alors qu'on commence à accumuler l'air de rien quelques heures derrière cet écran où la piste défile sous nos yeux. On commence à réaliser effectivement pourquoi en passant de la console à un vrai volant, on a déjà quelques bons réflexes et surtout de meilleurs placements sur le circuit. Cela, on s'en rend compte car on conduit désormais sans la ligne virtuelle pour nous aider à choisir la trajectoire, ni les flèches pour nous indiquer si le virage tourne à gauche et à droite, et on a maintenant nos propres repères pour freiner sans l'aide du jeu. Bien entendu, on ne conduit pas de la même façon en retournant dans la voiture, mais on peut mieux se concentrer sur la conduite sans tâtonner nos trajectoires en regardant comment sera le virage d'après.
... puis de la GT-R au volant de la GT-R Nismo
Le lendemain, après un petit déjeuner léger et quelques sessions de PS3... on nous amène auprès de la GT-R Nismo. On prend d'abord le temps de l'observer. On remarque donc un pack aérodynamique spécifique composé notamment d'un aileron carbone, qui selon les données Nissan fait gagner jusqu'à 100 kg d'appui à 300 km/h, et des jantes taillées juste pour elle. Ajoutez à cela une petite vingtaine de kilos de moins avec un poids s'établissant à 1 720 kg sur la balance. Evidemment, Nismo a disposé des amortisseurs qui apportent plus de fermeté, et donc une tenue sensiblement meilleure en piste... et même ailleurs. A l'intérieur, on note de nouveaux baquets, et des placages ici et là en carbone estampillés de badges Nismo, qu'on retrouve aussi sur le fond du compte-tours. Pour être honnête, même s'il s'agit d'une affaire de goût, la robe de cette GT-R impressionne certes mais ne devrait pas remporter de prix d'élégance. Cela s'avère être en fait le cadet de ses soucis...
Une fois de plus, on se casque avant de grimper pour la première dans une auto que pour l'instant peu de personnes ont eu le privilège de conduire. Dans le siège de droite, un instructeur avec une pédale de frein. En effet Nissan ne peut pas se permettre de prendre le risque de perdre un des rares exemplaires pour l'instant disponible. L'ambiance à bord change guère finalement de la GT-R. Ce matin là, le temps sec et le soleil nous laissent penser que nous pouvons accélérer sans appréhension. On s'engage sur la piste internationale de Silverstone, et pied au plancher tout de suite, on réalise que les 600 ch poussent fort... très fort même, alors que pourtant le chrono du 0 à 100 km/h n'impressionne pas vraiment plus que le modèle "classique". La voiture ne se cabre même pas, ou si peu, à l'instar d'une voiture de course. Avant même le premier virage, on conduit donc une GT-R transformée.
Diablement efficace!
Au moment du freinage, on prend une nouvelle claque... ou plutôt un coup de batte dans le sternum. Là encore, la GT-R Nismo fait mieux. En fait, elle s'avère tout bonnement meilleure partout. En courbe, la stabilité déconcertante nous laisse pantois, compte tenu du poids emmené. Où sont donc tous ces kilos? En effet le modèle dont elle dérive, sur cette même piste nous avait fait ressentir son poids, notamment par des mouvements de caisse marqués. Ici il n'en est rien! La tenue de route et de cap d'exception impressionnent et il faut se concentrer pour anticiper les placements, vu que tout va plus vite avec encore plus de précision. L'amortissement par Nismo et la direction au ressenti quasi-parfait retransmettent de manière claire à chaque instant où sont les roues et le degrés de grip. À ce point, c'est rare...
Après quelques tours, on réalise dès lors que la GT-R Nismo fait bien plus que rajouter un chapitre à la légende en cours de cette voiture. L'optimisation de ses performances par le département de préparation maison pousse plus encore toute l'industrie de l'automobile de sport à sortir des véhicules toujours plus perfectionnés et technologiques pour maximiser les performances. La GT-R Nismo fait partie de ces voitures qui nous laisse avec cette question : Qu'est-ce que les constructeurs pourront faire de plus pour nous surprendre une fois de plus?! Finalement, la bagarre se joue sur d'autres critères, mais sur celui de la performance et de l'efficacité sur piste comme sur route, la GT-R Nismo s'en sort avec mention. Pour être vulgaires, on pourrait évoquer le prix, aux alentours des 150 000 euros pour cette Nissan. À ce tarif, certains nous parleront de Porsche 911 GT3, toutefois la japonaise sera écoulée en édition limitée, donc plus rare et indispensable. Pour en finir la GT-R Nismo apparait aujourd'hui probablement comme la voiture la plus facile en termes de conduite, pour appréhender des performances de supersportive.
La manette c'est bien, le volant c'est mieux!
L'aventure pour nous ne se terminait en fait pas là. Après avoir usé le baquet des bornes arcade de Gran Turismo, on nous a proposés un dernier challenge. Le meilleur chrono sur le circuit petit circuit de Stowe du complexe de Silverstone repart avec une PS4. Pour cela, une paire de 370Z Nismo à notre disposition. Une conduite à gauche, une conduite à droite et quelques minutes pour s'entraîner d'abord à la console. Un seul tour pour établir notre temps. Histoire de compliquer une nouvelle fois la vie de votre serviteur, on me met dans la voiture britannique... Le circuit, je le connais désormais par coeur, alors que je n'y ai pas encore conduit en vrai. Dans le siège de gauche, Louise, une jeune pilote instructrice anglaise. Avant de démarrer, elle se propose de me donner des indications, ou de se taire. Je lui dis de ne pas se gêner, toutes les informations pour m'aider à faire un temps seront bonnes à prendre. Fort de mon expérience de ces deux jours de console et de conduite au volant de GT-R, tout se passe bien, jusqu'à l'erreur fatale au moment d'entamer la dernière ligne droite... ma main gauche bute sur le levier, la 3ème ne s'enclenche pas, et voici la PS4 qui s'envole. Après tout, deux fois Noël le même jour, c'était peut-être de trop.
Nissan GT-R Nismo |
Motorisation et transmission |
Moteur – Type | V6 de 600 ch à deux turbocompresseurs haut débit Spec V |
Carburant | Essence |
Cylindrée (cm3) | 3799 |
Puissance (kW/ch) | 441/600 |
Couple (Nm) | 652@3600-5600 |
Boîte de vitesse – Type | Automatique-Double embrayage |
Nombre de rapports | 6 |
Roues motrices | Intégrale |
Performances |
0 à 100 km/h (sec.) | 2,5 |
Vitesse maximale (km/h) | ≻ 300 km/h |
Consommation |
Cycle mixte (l/100 km) | 11,8 |
Emissions de CO2 (g/km) | 275 |
Dimensions |
Longueur (mm) | 4680 |
Largeur (mm) | 1895 |
Hauteur (mm) | 1370 |
Empattement (mm) | 2780 |
Poids (kg) | 1720 |
Volume de coffre (l) | NC |
Réservoir (l) | NC |