Lotus : Dany Bahar trouve un accord avec DRB-Hicom
par Joest Jonathan Ouaknine

Lotus : Dany Bahar trouve un accord avec DRB-Hicom

On nous cache tout, on nous dit rien ! Dany Bahar (ex-PDG de Lotus) et DRB-Hicom (actuel propriétaire de Proton, donc de Lotus) ont discrètement résolu leur litige. Rappelons que Bahar accusait son ex-employeur de licenciement abusif. Il réclamait 6,7 millions de livres (8,2 millions d'euros) de dommages et intérêts. De son côté, DRB-Hicom clamait que son PDG a outrepassé ses prérogatives, voir carrément pioché dans la caisse.

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Ainsi, l'affaire est désormais close. Bahar est parti avec un gros chèque (dont le montant est secret.) Quant à Lotus, il peut tourner la page et laisser Jean-Marc Gales prendre mettre sa patte. Les dossiers ne manquent pas : redressement de la situation financière, développement à l'étranger (notamment sur la zone Asie-Pacifique), relance du projet Esprit...

Ce règlement à l'amiable, par avocats interposés, loin des caméras ajoute au halo de secret qui entoura l'ère Bahar. Il faut s'en tenir à l'histoire officiel.

D'après DRB-Hicom (et donc, désormais, d'après Dany Bahar), Lotus était en grande difficulté en 2009. Bahar, alors vice-président de Ferrari, semble être l'homme  providentiel. Charismatique, ambitieux, présentant bien, il veut dynamiser Lotus. Lancement de nouveaux modèles, programmes sportifs, apparitions à la TV et au cinéma, recrutement de "pipoles" comme porte-paroles, etc. Il dépense beaucoup. Au Mondial de Paris 2010, il s'offre un grand show, annonçant une demi-douzaine de nouveautés à court-terme. Les puristes hurlent au dévoiement. Vers 2011, l'argent commence à manquer. Pour se financer, Lotus a contracté des prêts à court-terme. De plus, les ventes sont décevantes. En prime, la maison-mère, Proton, a elle-même des difficultés financières.

DRB-Hicom rachète le constructeur malaisien. Il envoi un cabinet d'audit chez Lotus. Les résultats sont désastreux. La plupart des projets parisiens ne sont que des maquettes. Les ventes sont au plus bas. Quant à Dany Bahar, c'est un piètre gestionnaire. Il voyage exclusivement en jet privé. Il dispose d'une maison de fonction, dans laquelle il a fait de couteux travaux, il n'a pas payé les artisans... Mais il s'est fait rembourser les frais par Lotus ! Marginalisé, le golden boy déchu est viré début 2012.

Voilà pour l'histoire avérée. Bahar a le procès en diffamation facile et les témoins de cette époque préfèrent se taire. Proton aurait également des choses à se reprocher. Son ex-PDG possède un fort pouvoir de nuisance, d'où la recherche d'une solution financière.

Que s'est-il vraiment passé entre 2009 et 2012 ? Il faut se contenter de théories plus ou moins farfelues. Ainsi, vers 2009, Proton aurait voulu vendre Lotus (à Tony Fernandes ? A Genii Capital ? A Youngman ? A Vladimir Antonov ? ) Bahar aurait été recruté pour brasser de l'air et faire monter la valeur du constructeur britannique. D'autres disent que du fait de la nationalisation partielle de Proton, nombre d'anciens ministres et d'anciens cadres se sont invités au sommet de la pyramide. Il y avait ainsi une hiérarchie parallèle, composée de personnes incompétentes. Bahar aurait su naviguer dans les arcanes pour obtenir des chèques en blancs (en échange de contreparties ?) Sa mise à l'écart, puis son renvoi, serait due à une révolution de palais en Malaisie. Certains pensent même que Bahar, d'origine turque, faisait parti du contre-espionnage britannique ! Sa nomination comme PDG aurait été une couverture pour investiguer sur les Malaisiens...

Autrement dit, tout est possible. Et personne ne parlera tant qu'il n'y a pas prescription...

Crédit photos : Lotus

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On nous cache tout, on nous dit rien ! Dany Bahar (ex-PDG de Lotus) et DRB-Hicom (actuel propriétaire de Proton, donc de Lotus) ont discrètement résolu leur litige. Rappelons que Bahar accusait son ex-employeur de licenciement abusif. Il réclamait 6,7 millions de livres (8,2 millions d'euros) de dommages et intérêts. De son côté, DRB-Hicom clamait que son PDG a outrepassé ses prérogatives, voir carrément pioché dans la caisse.

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